Les prix du pétrole sombrent à nouveau dans le rouge

Les tensions au passage d’Ormuz et la Covid-19 menacent le marché pétrolier

Le marché pétrolier trébuche à nouveau. Les prix de l’or noir sombrent dans le rouge après la publication de chiffres décevants de l’activité manufacturière en Chine et aux États-Unis et les tensions accrues entre les iraniens et les américains. Après avoir démarré la semaine (lundi) dans le vert, le prix du baril de Brent s’est refroidi à la clôture de la séance de mercredi.

Il a terminé à 70,60 dollars. L’incertitude qui plane sur la situation sanitaire mondiale, le regain des tensions dans le détroit d’Ormuz et l’augmentation de la production de l’OPEP ont amené une forte volatilité des cours du pétrole. Le marché pétrolier connaît ces deux dernières semaines d’importantes fluctuations, à la hausse et à la baisse des prix, affectées par l’incertitude sur la reprise de la demande qui subit depuis des mois les effets négatifs de la crise sanitaire en raison de l’arrêt de l’activité industrielle au niveau mondial. La pression sur le marché pétrolier a baissé grâce aux décisions prises par les pays membres de l’Alliance Opep+ et le lancement de la vaccination massive des populations, tirant naturellement les prix vers le haut. La progression du variant Delta menace depuis le début du mois de juin la reprise soutenue de la demande du marché pétrolier influencée par l’augmentation de la production des pays de l’Opep+ et le regain des tensions dans le passage d’Ormuz.
Le marché attend aussi les données hebdomadaires sur les réserves commerciales d’or noir des États-Unis. Les investisseurs et les places boursières sont, également, affectées par les fluctuations du marché pétrolier, depuis quelques jours. Les majors pétroliers qui ont commencé à relancer leurs investissements subissent aussi la hausse des matières premières sur le marché mondial. Quant aux experts suivent avec grande attention l’évolution de la crise dans le passage d’Ormuz qui risque d’exploser les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran, notamment, en absence d’un accord sur le nucléaire iranien. Contrairement à 2019 où les tensions dans le détroit d’Ormuz, passage commercial pour l’essentiel de la production pétrolière de nombreux pays du Moyen-Orient, font monter les prix, cette année sont tirés vers le bas.
« Le dernier coup de pression géopolitique n’a pas soutenu les prix », a noté Stephen Brennock, analyste chez PVM, dans une déclaration au site spécialisé Prixdubaril, qui est revenu dans le détail sur les raisons de la chute des cours du pétrole, ces jours-ci. « Les prix ont été malmenés lundi en raison de la remontée du nombre de contaminations à la COVID-19 à travers le monde », a ont déclaré les analystes de JBC Energy sur le même site. Cette situation d’incertitude impacte les prévisions des investisseurs sur la reprise de l’activité économique. Les compagnies pétrolières qui tentent d’anticiper la période après la Covid-19 se « tournent vers les données de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) pour se faire une idée de la demande du premier consommateur mondial ».
Samira Takharboucht