Les subventions de l’huile et du sucre atteignent plus de 13 milliards DA

Lutte contre l’inflation en 2021

Pour stabiliser les prix du sucre blanc et de l’huile alimentaire ordinaire raffinée qui font l’objectif de spéculation sur le marché, l’Etat a alloué une aide (subvention) de plus de 13 milliards de dinars, selon un décret présidentiel paru au dernier numéro du Journal officiel (JO).

Cette subvention économique s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’inflation, mais la démarche est souvent critiquée par certains analystes qui appellent à la révision des subventions publiques des produits et opter pour des subventions ciblées (destinées aux pauvres). L’Etat a, d’ailleurs, annoncé son intention de réviser les subventions économiques dans le pays. D’ici là, l’Etat maintiendra sa politique de subvention de produits alimentaires afin de réduire l’inflation à travers la stabilisation des prix. «Il est ouvert sur 2021, un crédit de treize milliards quatre cent soixante millions de dinars (13.460.000.000 DA), applicable au budget de fonctionnement du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations et au chapitre n° 46-03 : Contribution de l’Etat à la stabilisation des prix du sucre blanc et de l’huile alimentaire ordinaire raffinée», a indiqué le décret n° 21-310 portant sur le transfert de crédits au budget de fonctionnement du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations signé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune le 11 août 2021.
La conjoncture économique actuelle et la situation précaire des ménages ne sont pas favorables à la révision des subventions alimentaires qui, certes, profitent à toutes les classes sociales, sans discernement entre riches ou pauvres. Cette inégalité a poussé plusieurs parties à appeler à la révision de l’aide publique des produits alimentaires qui coûtent chère aux caisses de l’Etat. Malgré leur subventionnement, le sucre et l’huile ont connu des augmentations anarchiques et illégales durant cette année par des spéculateurs qui ont provoqué la pénurie de ces produits sur le marché.
Pour lutter contre le monopole de ces deux filières en Algérie, le Président Tebboune avait ordonné en 2020, de renforcer et encourager «le développement de l’agriculture saharienne, à travers la valorisation intégrée, notamment la production des huiles alimentaires, de la betterave sucrière, du maïs et autres, désormais filières stratégique». Il est prévu, d’ailleurs, la mise en œuvre d’une feuille de route du secteur de l’agriculture visant à «augmenter la production de 30 % des besoins du pays en huile et sucre, à l’horizon 2024». Ce qui permettrait de réduire, également, la facture de l’importation de ces produits de large consommation, qui coûtait au pays «quelque 1,5 milliard de dollars». Idem pour la filière des céréales qui connaît une baisse de 40% de production cette année. Ce qui risque de provoquer une dérèglement de l’approvisionnement du marché avec cette matière. Pour rappel, l’Algérie a déjà vécu l’an dernier une crise de la semoule.
Samira Tk