«Le Maroc s’est inscrit dans un processus de déstabilisation de notre pays»

Mohamed Laichoubi, ancien diplomate et expert en géostratégie :

Mohamed Laichoubi, ancien diplomate et expert en géostratégie a affirmé, hier dimanche à Alger, que le Maroc s’est inscrit dans un processus de déstabilisation de notre pays.

« Depuis son retour à l’Unité africaine, il (le Maroc, ndlr) avait déjà une vision, une programmation, telle, qu’il est devenu le substitut d’un certain nombre d’agendas qu’il ne maîtrise pas «, a-t-il indiqué, estimant que la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le royaume chérifien était prévisible à plus d’un titre. Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne dont il était l’invité de la rédaction, cet expert en géostratégie a estimé que le processus d’agressivité a atteint son paroxysme en continuité du cynisme jusqu’à ramener Israël et l’aider dans sa volonté de repositionnement dans la région et dans une reconfiguration de l’organisation panafricaine avec tous ce que cela suppose comme dangers pour la région et l’organisation de la part d’une puissance agitatrice connue pour des desseins déstabilisateurs. « Israël, pour ne pas le nommer, table selon lui, sur la déchirure des sociétés, l’affaiblissement de leurs économies «, dit-il.
Le Maroc, a rappelé Mohamed Laichoubi, n’est pas à sa première forfaiture, il avait toujours eu cet objectif de réduire la présence efficiente de l’Algérie à l’Union africaine. « C’est malheureux que ça puisse arriver entre deux pays frères et voisins «, a observé l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio algérienne, excluant, au passage, toute tergiversation à répondre à l’extrême gravité des attaques marocaines et leurs effets collatéraux. Surtout, a poursuivi l’ancien diplomate et expert en géostratégie, quand ça touche de façon fondamentale, sinon structurelle, les relations entre pays, de surcroît, voisins. « Il est admis qu’entre pays voisins, il y a obligation de trouver toujours des compromis pour l’avenir des sociétés et leurs économies respectives et leur destin commun.
Mais quand les relations sont rompues cela augure d’une situation grave «, a-t-il indiqué encore. Pour l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio algérienne, l’impact, entre pays supposés amis, est extrêmement négatif, citant le fait de l’espionnage massif de citoyens, des cadres, du monde de la presse et de la culture, des politiques et des hauts responsables Algériens. Cela, a estimé Mohamed Laichoubi, est valable entre pays hostiles et de manière discrète non agressive mais là entre deux pays voisins et à la manière marocaine ça laisse pantois ! Le monde, a ajouté Mohamed Laichoubi, est témoin que notre voisin est allé jusqu’à soutenir une dissidence et de séparatisme brandissant insolemment l’illusion que depuis des millénaires une région qui, à la glorieuse Révolution durant laquelle d’énormes sacrifices ont été accomplis, la qualifiant d’occupant. « Le plus grave est de s’immiscer solennellement dans les affaires internes en appuyant deux organisations, qualifiés publiquement de dangereuses pour la sécurité du pays «, a fait savoir cet expert en géostratégie pour qui, il est de notoriété de dire que le Maroc répond à un agenda d’une véhémente violence contre les intérêts de l’Algérie et contre son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en l’occurrence, qui est omniprésent sur plusieurs dossiers continentaux.
Rabah Mokhtari