«Aller rapidement et profondément dans la réforme du secteur»

Lyes Merabet, président du Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP) :

Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, a mis en avant, hier mardi, la nécessité d’aller, rapidement et profondément, dans la réforme du secteur de la Santé, recommandant, au passage, une approche, consensuelle nationale, en association, a-t-il indiqué, avec les partenaires sociaux, les associations de malades et les élus. «Nous attendons, prioritairement, une réorganisation, et ce, en espérant aller vers des tripartites avec le Gouvernement pour pouvoir travailler ensemble sur les échecs afin d’améliorer au plus vite la situation», a-t-il dit.
S’exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était l’invité de l’émission ‘’L’invité de la rédaction’’, le Dr Lyes Merabet a, à l’occasion, appelé à d’abord concrétiser ce qui a été acquis et mis en place par des décisions annoncées par le président de la République. Dont les décisions du dossier Covid, notamment sa reconnaissance comme maladie professionnelle, la prime trimestrielle qu’on a beaucoup de difficultés à dégager, le dossier de la retraite, l’assurance maladie à 100% et la prime de décès, qui a été décidée pour les familles qui ont perdu un professionnel de la santé. «C’est à travers la concertation et le dialogue, que nous voulons installer d’une maniéré parraine, qu’on pourra arriver à mettre en place de véritables solutions aux problèmes qui sont posés», a fait remarquer le Dr Lyes Merabet.
Saluant les décisions prises par le président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, pour soutenir et relever le pouvoir d’achat des Fonctions publiques, l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne a demandé une Fonction publique spécialisée pour le secteur de la santé pour plus d’efficacité. «Jusqu’à présent, avec la Fonction publique générale, on n’arrive pas à répondre aux sollicitations des différents corps, notamment celui de la santé puisque c’est un secteur qui travaille H24 et son organisation de travail est très différente», affirme le président du SNPSP. Appelant, par la même occasion, à engager «une réflexion afin de corriger les insuffisances et trouver des solutions».
Lors de la dernière réunion ordinaire de cette structure syndicale, tenue le 23 septembre dernier, le président du SNPSP a salué l’annonce du Premier ministre sur l’augmentation des salaires pour faire face à l’érosion du pouvoir d’achat.
«L’intention y est, nous en sommes satisfaits, mais nous restons attentifs pour avoir plus de détails sur l’offre», a-t-il indiqué.
Les salaires, a-t-il rappelé, sont gelés depuis 2008 et le statut particulier tout comme le régime indemnitaire, n’ont pas été mis à jour depuis 2008 aussi.
«Nous avons perdu plus de 50% de notre pouvoir d’achat depuis. Il faut donc procéder à une augmentation salariale de moitié au moins pour rattraper ce qu’on a perdu», a poursuivi le président du SNPSP.
Pour ce syndicaliste, il ne s’agit pas de décider d’une augmentation seulement des salaires qui doit se faire régulièrement, en prenant en compte le PIB, l’indice d’inflation, la maîtrise de la politique des prix des produits de large consommation, etc. Considérant que l’augmentation des salaires est un élément de la solution, et non pas la solution qui, elle, est plus complexe.
Evoquant l’état d’avancement de leur principale revendication, à savoir la révision du statut particulier et du régime indemnitaire, le Dr Lyes Merabet a relevé de la lenteur dans le rythme.
«Nous n’avons pas de détails sur cette question ni sur les délais», a observé le président du SNPSP.
Nous avons demandé au ministre de tutelle d’intervenir personnellement pour accélérer la cadence, a poursuivi ce syndicaliste, faisant remarquer que les praticiens n’arrivent pas à bénéficier de promotion depuis 2015. D’où, a-t-il ajouté, la nécessité d’ouvrir un dialogue responsable avec l’ensemble des syndicats. Ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent, a relevé ce syndicaliste, considérant que la solution à cette problématique de l’érosion du pouvoir d’achat est d’engager des discussions avec les vrais représentants des travailleurs et les partenaires du Gouvernement.
Rabah Mokhtari