L’importante leçon retenue par l’Algérie

De l’assassinat d’El Kadhafi à l’interdiction du survol des avions militaires français

La guerre en Libye, en 2011, et le lynchage d’El Kadhafi, ont été une très importante leçon pour les pays de la région qui, aujourd’hui plus que jamais, l’Algérie à leur tête, refusent l’ingérence étrangère tout en faisant face à une guerre d’une nouvelle génération.
La confrontation diplomatique opposant l’Algérie à la France et dont le dernier épisode est l’interdiction du survol du territoire algérien par les avions militaires français, trouve l’explication dans l’élection présidentielle française de 2022.
Le président français Emmanuel Macron qui, pour contrecarrer la montée en puissance du Front National, tenterait, par les discours anti-Algérie, de gagner l’électorat de l’extrême droite, nostalgique de l’Algérie française. Emmanuel Macron qui a restitué les crânes de martyrs algériens, et a l’approche de la date de l’élection présidentielle française, les principes qu’il a fait valoir lorsqu’il parlait de l’importance de reconnaître les crimes contre l’Humanité commis par le colonialisme en Algérie. Il y a, par ailleurs, l’histoire récente. Celle de la guerre lancée par la France de Sarkozy contre la Libye. Une guerre dont les conséquences sont constatées jusqu’aujourd’hui. L’Algérie qui a été contre la guerre et l’ingérence dans les affaires internes de ce pays, a retenu la leçon. L’ancien président français est, aujourd’hui, condamné par la justice française pour le financement libyen de son élection à la présidence. Les considérations électoralistes peuvent, donc, faire oublier à certains dirigeants français toutes les valeurs dont ils parlent dans les discours. La guerre en Libye a été lancée pour des considérations électoralistes. Les derniers discours anti-Algérie prononcés par Emmanuel Macron, également ont pour but les considérations électoralistes. Pour les considérations électoralistes, Emmanuel Macron a annoncé qu’il ne quitterait pas le Mali. La guerre lancée par la France, en 2011, contre la Libye, a une logique qui ne diffère pas beaucoup de la logique du colonialisme et non-
respect de la souveraineté des pays de la région.
La guerre a été une très importante leçon pour l’Algérie qui, plus que jamais, dénonce l’ingérence étrangère dans les affaires des pays.
Si l’interdiction du survol du territoire algérien par les avions militaires français est avérée, ce serait une riposte, certes, de l’Algérie aux propos hostiles d’Emmanuel Macron contre l’Algérie, et signifie au président français sortant que le pays est contre l’ingérence française dans la région. Une expérience très douloureuse pour les populations méditerranéennes qui ont dû faire face seules aux conséquences d’une guerre qui a échoué dès le départ. D’ailleurs, en 2011, la France ne s’est pas limitée à lancer la guerre contre la Libye, mais elle a également approvisionné les parties belligérantes avec des armes destructrices afin d’anéantir tout un pays politiquement, socialement et économiquement. Durant cette même période, des avions militaires français larguaient des armes dans ce pays. Une importante quantité de ces armes ont profité aux terroristes de l’organisation autoproclamée AQMI, et de ce qui est appelé actuellement l’Etat Islamique. Aujourd’hui, la France ne peut pas larguer les armes, puisque le territoire algérien est interdit de survol aux avions militaires français. Emmanuel Macron a même libéré nombre de terroristes dans la région et payé les rançons, donnant un nouveau souffle aux terroristes dans la région.
Au fur et à mesure que la date de l’élection présidentielle française approche, Emmanuel Macron pourrait initier de nouvelles décisions hostiles à la paix dans la région, et ce, pour les considérations électoralistes.
L’Algérie a tout compris et adapte ses décisions géopolitiques aux conjonctures politiques actuelles, sachant qu’en décembre prochain, la Libye devrait organiser des élections présidentielles. Un processus que l’Algérie soutient pleinement.
Sofiane Abi