Le gaz algérien ne transitera plus par le Maroc

GAZODUC Medgaz

« L’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc », a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avant-hier, lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux. «Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz », a-t-il précisé, ajoutant qu’ « en cas d’éventuelles pannes, l’approvisionnement se fera à bord de navires algériens ».
Une décision mûrement réfléchie par l’Etat algérien qui a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc. Une décision qui a inquiété l’Espagne qui a dépêché, pour rappel, dans la semaine qui a suivi l’annonce, son ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du Royaume d’Espagne, José Manuel Albares Bueno. Ce dernier a été rassuré par les autorités algériennes quant à « la continuité de l’approvisionnement en gaz algérien de son pays, notamment après la décision d’Alger d’arrêter l’approvisionnement de l’Espagne via le gazoduc Maghreb-Europe traversant le territoire du Maroc dont le contrat expire le 31 de ce mois en cours. Pour ne pas perturber l’opération de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz, l’Algérie a décidé « d’approvisionner l’Espagne en gaz via le gazoduc Medgaz reliant directement l’Algérie à l’Espagne depuis Beni Saf (Ain-Témouchent) à Almeria ».
C’est ce qu’a affirmé le chef de l’Etat lors de son entrevue avec des responsables de médias nationaux. Par ailleurs et concernant la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via l’ancien gazoduc, le président Tebboune a indiqué qu’«aucune décisions n’a encore été prise à cet effet», précisant que « l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue pour le 31 octobre ».
Pour renforcer la capacité d’exportation de gaz naturel algérien vers la péninsule ibérique (Espagne et Portugal) via le gazoduc Medgaz, le Président-directeur général du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar avait souligné au début du mois de septembre passé que l’Algérie « augmentera de 8 à 10,5 milliards de mètres cubes, et ce, avec la mise en service, fin novembre prochain, du projet de la quatrième unité de pression de gaz à Beni Saf (wilaya d’Ain Témouchent) ». Ce qui est plutôt rassurant pour l’Espagne et le Portugal, notamment, à l’approche de l’hiver et face à la grave crise énergétique que vivent de nombreux pays européens depuis des semaines.
Samira Tk