«La courbe ascendante des contaminations était prévisible»

Dr Fawzi Derrar à propos de la 4ème vague de la Covid-19 :

Le directeur général de l’Institut Pasteur-Algérie (IPA) et membre du Comité scientifique chargé du suivi et de l’évolution de l’épidémie du Coronavirus (Covid-19) a affirmé, hier dimanche à Alger, que l’Algérie est, officiellement, entrée dans la 4ème vague de la Covid-19.

«L’avènement de cette nouvelle vague épidémique était prévisible», a-t-il indiqué, mettant en avant l’augmentation, depuis un mois, du nombre de contaminations.
Intervenant sur le plateau de la Chaîne TV Echourouk News, le DG de l’Institut Pasteur-Algérie (IPA) a fait remarquer que la Courbe épidémique de la quatrième vague, anticipée par de nombreux spécialistes, commence à monter, certes pas assez vite, mais autant ascendante que les vagues précédentes.
«Vers fin octobre, la courbe des contaminations a commencé à monter, certes, pas de manière rapide et inquiétante, mais au rythme des vagues précédentes», a-t-il relevé.
Cette hausse du nombre de cas de contaminations est due, essentiellement, a observé le premier responsable de l’Institut Pasteur-Algérie, à l’arrivée de la saison hivernale, période au cours de laquelle, les gens ont tendance à se réunir dans des espaces clos. Ce qui augmente, a-t-il dit, les facteurs de propagation du virus, parallèlement, a-t-il poursuivi, au faible taux de vaccination. «Une large vaccination pourra nous éviter une cinquième vague plus tard», a insisté Dr Fawzi Derrar, faisant remarquer que même avec la hausse du nombre de cas de contaminations, la vaccination évitera la recrudescence de cette épidémie.
L’invité de la Chaîne TV Echourouk News va au-delà de la quatrième vague qui est, a-t-il dit encore, désormais, une évidence pour évoquer le risque d’une cinquième vague du Coronavirus (Covid-19). Avec, notamment, le recul du rythme de la vaccination compte tenu de la réticence des citoyens.
«13 millions de doses de vaccins sont actuellement en stock au niveau de l’Institut Pasteur-Algérie », a rappelé Dr Fawzi Derrar, annonçant, à l’occasion, un quota supplémentaire de 5 millions de doses avant la fin de ce mois de novembre. De nombreux spécialistes avaient alerté sur un nouveau pic épidémique, considérant que la quatrième vague n’est plus un risque mais une réalité à laquelle il faut se préparer. «Tous les indicateurs laissent présager une montée d’une quatrième vague de la Covid-19 en Algérie», a indiqué, jeudi dernier le président de l’Ordre national des médecins, Dr Mohamed Bekkat Berkani. Citant la saisonnalité, le froid et l’humidité qui facilitent la propagation du virus. Mais aussi et surtout, a-t-il poursuivi, le non-respect, par la population, des gestes barrières.
De son côté, le chercheur en virologie, le Dr Mohamed Melhag avait, récemment, estimé que malgré la décrue, l’épidémie du Coronavirus (Covid-19) reste toujours dangereuse. «Avec 100 cas de contaminations au quotidien, le virus est toujours présent», a noté ce chercheur en virologie. Faisant remarquer que chaque jour, pas moins de trois à quatre décès et dix à une vingtaine de cas en soins intensifs sont enregistrés.
Pour le Dr Mohamed Melhag, la situation épidémiologique actuelle est stable. Mais, a-t-il observé, avec une petite tendance vers une recrudescence ces derniers jours. Considérant que malgré la décrue, la Covid-19 reste toujours dangereuse. Mettant en avant la présence du variant Delta qui constitue un critère de dangerosité. «Le variant Delta est toujours présent en Algérie», a-t-il dit.
Au non-respect des mesures barrières observé ces derniers temps, s’ajoute, a poursuivi ce chercheur en virologie, le faible taux de vaccination qui tourne autour de seulement 24 % d’Algériens vaccinés avec les deux doses.
Alors que, a fait savoir Dr Mohamed Melhag, pour atteindre l’immunité collective, il faut vacciner au moins 70 % de la population. Rappelons que fin octobre dernier, le DG de l’Institut Pasteur-Algérie (IPA), a, dans une note adressée aux directeurs de wilaya de la Santé et les chefs d’établissements hospitaliers, insisté sur le renforcement de la campagne de vaccination pour prévenir les cas graves et les décès en cas d’apparition d’une éventuelle quatrième vague de l’épidémie du Coronavirus (Covid-19).
«Même si elle a permis un retour à la vie normale, la situation épidémiologique actuelle doit nous inciter à rester vigilants», a-t-il indiqué.
Rabah Mokhtari