Des milliers de demandeurs attendent depuis plusieurs années

Logement social à Khenchela

Des milliers de citoyens dans la wilaya de Khenchela attendent depuis plusieurs années l’octroi d’un appartement dans le cadre du logement social mais en vain. Cet état de fait a provoqué la colère de cette catégorie de personne qui n’a pas manqué d’interpeller les hautes autorités du pays pour les aider à se loger.

Il est impossible de bénéficier d’un logement social dans la wilaya de Khenchela surtout pour une personne qui n’a pas de «connaissances». Nous avons donné ici, les déclarations d’un père de famille qui n’a pas réussi à contenir sa colère. Ce dernier attend son dossier déposé il y a, selon lui, plus de 20 ans. Les déclarations de ce père de famille ont été approuvées par la foule qui a organisé un rassemblement imprévu devant le siège de la wilaya. Les accusations de ce demandeur de logement sont à prendre avec beaucoup de prudence, notre interlocuteur n’a pas présenté des preuves de ce qu’il a avancé. «Nous sommes ici depuis plusieurs heures pour tenter d’être reçu par le wali, le secrétaire général, le chef du cabinet mais en vain», ont-ils déclaré. Un autre père de famille accompagné de son épouse et de ses enfants, s’est rapproché de nous et nous a demandé de citer son cas. Écoutons-le : « SVP, Monsieur, nous avons déposé un dossier pour l’octroi d’un logement social mais aucune suite ne nous a été réservée. Mon épouse est malade alors que mon fils souffre du cancer, je vous en supplie aidez-nous». Ce dernier nous a remis une copie de récépissé de dépôt sous le n° 18500/2014 et une fiche familiale. Plusieurs autres demandeurs de logement social se sont joints à la discussion, tirant à boulets rouges sur les responsables locaux, notamment sur les membres des différentes commissions. Pour en savoir plus à ce sujet, nous avons tenté depuis une semaine de joindre le chef de daïra de Khenchela ou le secrétaire général mais sans résultat. « Ils ne sont pas dans leurs bureaux, ils sont en mission à l’extérieur, ils sont en réunion», nous a-t-on à chaque fois répondu au standard.

Les années passent et se suivent pour les demandeurs de logements
Malgré les efforts déployés par l’Etat en matière d’habitat, la crise du logement perdure et cette situation redevient inquiétante, non seulement pour les autorités du pays mais également pour les milliers de citoyens à la recherche d’un toit.
En effet, des milliers, pour ne pas dire des millions ont été construits et distribués mais sans pour autant satisfaire la demande des citoyens en matière d’habitat. Nous n’apprenons rien à personne en disant que le logement est un investissement mais et non pas une matière consommable. Dans l’ensemble des pays du monde, l’octroi du logement social est attribué à n’importe quel moment du mois ou de l’année et à titre individuel. A ce titre, la distribution par centaines ou par millier n’existe pas dans le vocabulaire des gouvernements de ces pays. Même en Algérie, les services de l’entreprise-mère, à savoir les « HLM », faisaient de même dans le passé. Un suivi rigoureux a été est mis en place par l’entreprise-mère qui a réussi à contrôler et sauvegarder son patrimoine. Ce n’est pas malheureusement le cas aujourd’hui où les relations se coupent systématiquement après la remise des clefs aux citoyens.
Des bâtiments flambant neuf redeviennent dès les premiers mois des taudis en l’absence d’entretien et surtout de suivi de la part du bailleur, à savoir l’OPGI. Certains locataires trouvent le moyen d’apporter des modifications dans le logement, soit en ajoutant des portes ou en enlevant des fenêtres ou à faire des séparations à l’intérieur des pièces sans au préalable demander et obtenir l’autorisation du bailleur. Ce n’est pas la peine de parler de la situation des escaliers et des façades extérieures des bâtiments. « On dirait qu’ils ont été bombardés », a ironisé un habitant. L’absence flagrante de suivi par les services de l’OPGI a permis aux clients de faire ce qu’ils veulent du patrimoine de l’Office.

Moncef Redha