Relancer l’industrie par l’investissement, Tebboune en quête d’impact !

La Conférence nationale sur la relance industrielle ouvre le débat

Le but du président de la République, Abdelmadjid Tebboune est clairement affiché : mettre les responsables locaux, les investisseurs et les administrateurs à franchir le pas en simplifiant les procédures administratives et s’affranchir du phénomène de la bureaucratie qui a souvent mis en péril les intentions et initiatives d’investissements. Dans son discours d’ouverture de la Conférence nationale de la relance industrielle, le chef de l’Etat a esquissé un nombre de mesures à mettre en œuvre avant la fin de l’année en cours. Pour le Président Tebboune, au-delà de la question du financement et de réglementation, la relance de l’industrie nationale relève un défi de taille qu’est l’intégration de tous les acteurs économiques, administratifs et responsables dans le processus du développement de ce secteur à la peine. Il a mis l’accent sur l’impératif de «tous ensembles» ce défi pour relancer l’économie nationale et favoriser l’emploi et la croissance.
Sans détour, le Président Tebboune a tenu à imprimer sa marque en matière de politique de promotion et de l’attraction de l’investissement local, invitant les chefs d’entreprises à s’impliquer «sérieusement «dans le développement de ce secteur, remettant en question les intentions de certaines parties qui ont, par le passé, investi dans des projets d’investissements de court terme et non rentables, encouragés par l’absence de contrôle et la complicité de certaines parties».
Le Président Tebboune a accusé explicitement certaines parties d’être à l’origine de «l’état actuel du secteur industriel et de l’investissement», affirmant, dans ce sens, que «le bon responsable est celui qui facilite le développement local et non celui qui cherche des excuses pour ne pas signer une autorisation prévue par la loi». Pour venir à bout de cette dualité entre les investisseurs et les administrateurs ou responsables locaux, le Magistrat suprême du pays a appelé «à rapprocher l’administration de l’investisseur et a donné des instructions pour prendre des étapes concrètes et urgentes en vue d’opérer une véritable révolution industrielle et augmenter la contribution de l’industrie à l’économie nationale, tout en œuvrant à l’aplanissement de tous les obstacles bureaucratiques».

Rapprocher l’administration
de l’investisseur,
Il a qualifié ces obstacles d’«ennemi de la Nation» et de «crime économique» qui a ravagé l’économie nationale et a mis à terre l’investissement local et étranger dans le pays. L’heure de vérité est arrivée, selon le chef de l’Etat qui a appelé à renforcer la cohésion économique pour dépasser les erreurs du passé et agir ensemble pour bâtir un nouveau modèle économique basé sur une industrie diversifiée.
Son objectif est de responsabiliser les investisseurs et les administrateurs pour amorcer une nouvelle ère et surtout pour surmonter la crise sanitaire et économique actuelle qui menace la stabilité financière du pays. «L’investisseur n’est ni un ennemi ni un adversaire. Il complète le travail de l’Etat, d’où la nécessité d’établir (entre l’investisseur et l’administration) une relation fondée sur la confiance et la coopération au service du pays», a-t-il soutenu, réaffirmant l’engagement des pouvoirs publics à soutenir les investissements et les infrastructures dès l’année 2022. «L’année 2022 sera consacrée exclusivement à l’économie. Tous les dossiers susceptibles de concourir au développement du pays seront pris en charge», a-t-il souligné, mettant au défi toutes les parties concernées.
«Là nous verrons qui des responsables suivront notre démarche et ceux qui l’entraveront».
Il a ordonné la relance de tous les projets d’investissement à l’arrêt, avant la fin du mois courant. «Nous allons faire face aux défis soulevés dans cet aspect, par des démarches concrètes et efficaces notamment en levant les obstacles rencontrés par les usines afin de leur permettre de participer, autant que possible, au revenu national, et de contribuer au parachèvement des projets en cours de réalisation ou gelés sur fond de calculs politiciens ou d’intérêts suspects», pointant l’industrie automobile qui n’est, selon lui que leurre.
Il a invité les investisseurs à se lancer, d’abord dans la production des pièces détachées nécessaires au secteur industriel, avant de produire. «L’exportation de ces pièces doit concerner le surplus après la satisfaction de la demande nationale», a-t-il indiqué.
L’objectif principal est de mettre sur pied un secteur industriel solide capable, selon le Président d’«augmenter la contribution de l’industrie au PIB de 10 à 15% pour un véritable décollage du secteur, contre une contribution actuelle oscillant entre 5 et 6%». Il a, également, ordonné de débloquer les projets en suspens et d’accélérer les réformes structurelles et réglementaires pour accompagner «la révolution industrielle du pays». Ainsi, mieux démarcher avec les investisseurs étrangers. Le chef de l’Etat a assuré «suivre de près l’exécution de ces instructions et le respect de chaque étape et délai». Il met ainsi sous pression tout l’Exécutif, les responsables locaux et les investisseurs.
Samira Takharboucht