Pour Benabderrahmane, la transformation numérique est vecteur de «transparence»

Plus de 16 millions de cartes de paiement seront mises à disposition en 2024

«Plus de 10.000 milliards de dinars circulent hors le circuit bancaire», a fait savoir le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre périodique avec des médias locaux, pointant du doigt le manque de rigueur et la mauvaise gouvernance, appelant le Gouvernement à accélérer la modernisation du système bancaire et le développement du paiement électronique et concourir à un recul des mauvaises pratiques financières. Dans une allocution à l’ouverture de la cérémonie de signature de l’accord portant lancement de l’interopérabilité des systèmes de paiement électronique entre Algérie Poste et le Réseau interbancaire, organisée au Centre international de conférences (CIC), le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a indiqué « le Gouvernement avait tracé un programme visant à accélérer le processus de modernisation des systèmes de paiement, précisant que plus de 16 millions de cartes de paiement seront mises à disposition à l’horizon 2024 et plus d’un million de commerçants seront équipés de terminaux de paiement ». Ainsi concourir avec les bonnes pratiques.
Il a annoncé, également, la création d’un « portail électronique des marchés publics, permettant d’asseoir plus de transparence et de contrôle et de garantir un traitement efficace de la gestion des dépenses publiques par les principales parties concernées ».
Ces deux démarches s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre la « corruption et la fraude » à travers la rigueur réglementaire, mais aussi la restructuration des administrations publiques associées dans des pratiques « financières et commerciales illégales ». L’Algérie devra s’adapter aux mutations économiques et technologiques internationales pour réussir sa transition économique. A commencer par le développement de l’économie numérique et du paiement électronique qui permettra, selon le chef du gouvernement, « de faire aboutir les efforts de l’Etat visant à absorber la masse monétaire en circulation dans le secteur informel ». A condition d’impliquer « tous les acteurs à appuyer efficacement cette démarche ».
L’une de ces condition est de redonner de la crédibilité aux institutions financières et les banques et les terminaux des paiements afin « de rétablir la confiance des citoyens ». Ces systèmes doivent être, selon lui, « faciles, rapides et efficaces et sécurisés ». Cette condition ne suffit pas pour développer l’économie numérique qui dépend de l’état de la couverture de réseau internet et de la vitesse du débit.
Un autre problème auquel font face depuis des années les autorités qui ont pris leur temps pour généraliser l’accès à internet à travers le territoire national. Le manque de couverture de réseau téléphonique et internet entrave le bon fonctionnement des institutions financières et des banques qui ne peuvent réaliser des transactions financières à distance en absence de réseau.
La généralisation de la fibre optique devra permettre de mettre au point cette nouvelle technologie. « Le gouvernement progresse dans la mise en œuvre de ses engagements, en intensifiant ses efforts visant à réaliser la transformation numérique globale, en assurant un environnement propice à la construction de l’économie du savoir à travers le développement des infrastructures et des installations d’appui des Technologies de l’information et de la communication (TIC), en améliorant la connexion internet au profit des citoyens, des opérateurs économiques et des administrations publiques et en intensifiant le réseau des télécommunications pour élargir l’accès au réseau Internet haut et très haut débit, étant parmi les conditions nécessaires au développement du paiement électronique », a précisé le chef du gouvernement, qualifiant l’intégration des nouvelles technologies dans le systèmes bancaire, financier et commercial d’outil stratégique pour lutter contre le marché parallèle, récupérer l’argent circulant au sein de ce cercle pour mettre fin à la fraude, à la crise de liquidité et à la bulle spéculative.
Les commerçants doivent se conformer à ses règles et les banques doivent être à la hauteur de l’ambition des pouvoirs publics.
Reporter à plusieurs reprises pour moultes raisons, désormais, le Gouvernement est déterminé, selon M. Benabderrahmane à généraliser l’utilisation des TPE au niveau des commerce et mettre fin à l’argent « cash ». « Plus d’un million de commerçants seront équipés de terminaux de paiement électronique et plus de 10.000 services commerciaux seront disponibles en ligne, avec l’intensification des opérations de lutte contre la fraude et le renforcement de la formation dans le domaine du e-paiement et l’intégration de cette spécialité dans les programmes de formation de haut niveau », a-t-il affirmé. Sa devise aujourd’hui est la transparence.
Les nouvelles technologies sont indispensables aujourd’hui pour tous les secteurs économiques et financiers.
Le nouveau portail électronique des marchés publics : http://marches-publics.gov.dz est un « pas important », a souligné M. Benabderrahmane, qui « est à même de créer davantage de compétitivité et d’avoir une connaissance du marché », a-t-il expliqué. « Il devra substituer progressivement les supports physiques par des dossiers électroniques pour des procédures plus efficaces et simplifier les relations entre les opérateurs économiques et les services contractants », a-t-il ajouté.
Samira Takharboucht