Bordj-Menaïel, une ville toujours à la traîne

Boumerdès

Bordj-Menaïel est l’une des plus grandes agglomérations relevant de la wilaya de Boumerdès. Elle est distante de 64 km de la wilaya d’Alger, de 80 km de la wilaya de Bouira et de 17 km du chef-lieu de Boumerdès. La plus importante revendication de la population est une meilleure prise en charge, qui aspire à de meilleures conditions de vie, que ce soit dans le secteur socio-culturel, socio-économique, socio-sportive. Les revendications des citoyens de Bordj-Menaïel ne différent pas de celles des autres localités et villages de la trente-cinquième wilaya d’Algérie, elles tournent autour de plusieurs points : l’état des routes, l’environnement, les trottoirs, le logement social, le secteur de la jeunesse, la lutte contre les fléaux sociaux, la criminalité, les vols d’appartements, les vols de voitures, la bureaucratie, le manque d’infrastructures sportives, un complexe omnisports en veilleuse. Aussi Bordj-Menaïel a besoin d’hommes compétents pour ramener le changement, des gens propres et honnêtes car déjà l’on constate que les mêmes hommes ne font plus partie de la nouvelle APC. Tout le monde reconnaît que la ville de Bordj-Menaïel possède une grande et riche histoire à tous les niveaux, que ce soit culturel, sportif, social, économique avec un passé glorieux riche en évènements de grande envergure durant la guerre de Libération nationale. Qu’elle était belle jadis cette charmante coquette localité surnommée «les Coquelicots», accueillante et hospitalière relevant historiquement de la wilaya de Grande-Kabylie et qui suite au dernier découpage administratif fait partie de la wilaya de Boumerdès. C’est une agglomération réputée hospitalière de par la gentillesse de ses habitants, une ville ouverte où chacun venait se ressourcer et trouver son équilibre moral. Tous les visiteurs étaient éblouis par l’attitude admirable de tant d’amabilité de ses habitants. Autrefois Bordj-Menaïel était réputée être une région à vocation agricole possédant des terres fertiles regorgeant de richesses et où les agriculteurs labouraient leurs champs et cultivaient leurs terres afin d’en tirer des ressources abondantes. On a souvent tendance à vouloir identifier Bordj-Menaïel par un simple chiffre de quinze et demie pour montrer qu’elle n’est quinze, ni seize. Cette situation régionaliste désolante a faussé un tant soit peu toute l’histoire de la région et de la localité de Bordj-Menaïel qui ne peut se confiner dans un tel Monde. Si tout nous était conté sur cette ville, car autrefois elle avait ses propres repères et ses propres symboles, elle fait partie de l’histoire combattante de l’Algérie dans la lutte de libération nationale, de la culture, de l’art et aussi qu’on le veuille ou pas , elle demeure toujours cette citadelle cosmopolite très fréquentée et où chacun trouve son compte. L’histoire de Bordj-Menaïel est ici comme une hirondelle qui aux premiers bourgeons des coquelicots, le souvenir se lève altier pour nous rappeler beaucoup de symboles et de repères rattachés à cette localité qui n’ont pu être traités dans cette panoplie narrative. Elle est un lien chargé des grandes valeurs et un point de rencontre pour chaque Algérien. Bordj-Menaïel se distingue de par sa beauté à couper le souffle grâce à ses majestueux massifs montagneux où elle englobe des villages perchés sur les hauteurs à chaque fois que l’on s’aventure et des dizaines de petits hameaux, des massifs montagneux qui avaient apprivoisé deux grands noms de la révolution algérienne tel que le Colonel Amar Ouamrane et l’un des brillants négociateur des accords d’Evian, le stratège Krim Belkacem. Bordj-Menaïel est actuellement une ville dans le coma, elle est malade de par l’anarchie qui s’y est installée, le laisse-aller qui s’exprime en angoisse devant l’incertitude, la faiblesse devant le danger , devant l’insécurité qui prend des proportions énormes, et dire que pour ceux qui ne le savent pas, Bordj-Menaïel a connu historiquement parlant des années de gloire dans les années 1950 puisque de par sa situation géographique qui lui permettait de ravir la vedette aux autres villes de la région devenant incontestablement le centre qui accueillait toutes les activités dans différents domaines que ce soit commercial, sportif, culturel historique et autour duquel gravitait du beau monde. Bordj-Menaïel a toujours été une ville attirante, elle était prédestinée à un avenir très radieux malheureusement ce ne fut pas le cas car le temps finit toujours par faner toutes fleurs même les coquelicots dont elle porte le sigle de son équipe de football et noircir les horizons même les plus éclairés. La raison est compréhensible puisque de ville ouverte, elle est devenue par la faute des hommes une localité fermée sur elle-même. Les habitants sont désemparés par cette situation catastrophique qui a touché tous les secteurs. La nouvelle APC saura-t-elle ramener le changement tant attendu car à vrai dire cette localité n’est plus accueillante, n’est plus ouverte comme avant, elle est redevenue repoussante à cause de cette situation qui perdure. Les Ménaïlis sont angoissés et se sentent marginalisés, abandonnés par les pouvoirs publics, ils se sentent agressés et coupés de leurs racines. Touchés dans leur dignité propre, les citoyens demandent aux nouveaux élus de se pencher sur l’état des routes, de l’électrification, des jardins publics, des salles de sports pour notre jeunesse et autres.
Kouider Djouab