La diplomatie algérienne en première ligne

Menaces sur l’Algérie

L’Algérie termine l’année 2021 et va entamer 2022, dans le même esprit de mobilisation contre les manœuvres hostiles visant la sécurité nationale. Sur ce front, les diplomates algériens sont aux premières lignes pour préserver les intérêts supérieurs du pays. Ils ont de qui tenir. Leurs aînés, durant la guerre de Libération nationale, ont fait preuve d’un sens exceptionnel de l’engagement et du sacrifice au service de l’Algérie qui était en lutte pour son indépendance. Pour riposter, les diplomates algériens disposent de repères fiables traduits dans les constantes de l’action extérieure de leur pays, forgées dans la lutte armée et confirmées après l’indépendance : «Le soutien au droit des peuples à l’autodétermination, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, le règlement pacifique des conflits, la promotion et la consolidation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ou encore l’impératif d’établir des relations internationales justes et équilibrées et le non-alignement». Depuis quelques mois, la diplomatie algérienne, longtemps en retrait auparavant, a réoccupé sa place sur la scène régionale et au plan international. L’Algérie est active sur les dossiers de la Libye et du Mali. Notre diplomatie a bloqué l’octroi à Israël du statut d’observateur à l’Union africaine. Elle a fait face à l’agressivité du Makhzen, allié à l’entité sioniste, et a rompu les relations diplomatiques avec le Maroc. Par ailleurs, l’Algérie contribue à l’effort collectif visant à régler le différend opposant l’Egypte et le Soudan à l’Ethiopie en raison du barrage de la Renaissance construit par ce pays sur le Nil bleu. Notre pays se prépare à accueillir le Sommet arabe en mars prochain et ambitionne d’en faire le Sommet de la Palestine, celui de la réunification (avec la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe) et également le Sommet qui permettre d’aborder la réforme de la Ligue arabe. De bonnes relations existent avec la Tunisie. Avec la France, c’est le temps des mises au point pour replacer les relations entre les deux pays sur de nouvelles bases, «d’égal à égal», comme l’a souligné le Président Tebboune. La nomination, le 7 juillet dernier, de Ramtane Lamara au poste de ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, est beaucoup dans le dynamisme que connaît à nouveau la politique extérieure de l’Algérie face aux graves défis posés particulièrement par le contexte régional fait de crises multidimensionnelles et de foyers de tension dans plusieurs Etats voisins, notamment au Sahara Occidental avec la reprise des hostilités militaires armées entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaines. Cette lecture du contexte international dans lequel évolue notre diplomatie ne saurait être exhaustive, a fait remarquer le Président Abdelmadjid Tebboune, sans évoquer les menaces directes visant à affaiblir l’Algérie, par le biais d’une guerre de quatrième génération dans le cadre d’un vaste plan ciblant, au-delà de l’Algérie, l’Afrique et le Moyen-Orient», dans un but évident de maintenir la domination néo-coloniale et le pillage des richesses des pays soumis à ces agressions. Parmi les inquiétudes de l’Algérie, il y a les proportions prises par la menace terroriste dans plusieurs régions d’Afrique, notamment la région sahélo-saharienne, le bassin du lac Tchad, mais aussi en Afrique centrale et récemment en Afrique du sud. Les liens entre le terrorisme, l’extrémisme violent et le crime organisé transnational aggravent ce problème en Afrique, en assurant aux groupes terroristes de nouvelles sources de financement, notamment l’enlèvement contre rançon, la traite d’humains, la contrebande, l’orpaillage, le piratage, la contrefaçon de monnaie et bien d’autres. Face à ce fléau, l’Algérie propose une approche globale qui consiste à «aller au-delà de la dimension sécuritaire, pour s’attaquer aux facteurs structurels de la radicalisation et de l’extrémisme violent». Le Président Tebboune a appelé à une action collective et à la solidarité avec les pays qui souffrent de ce phénomène. La participation de l’Algérie à la lutte anti-terroriste dans son voisinage immédiat, c’est-à-dire la région sahélo-saharienne, se traduit, en «divers mécanismes dans le but d’améliorer la coopération en matière de sécurité entre les pays concernés, par une coordination et des mesures renforcées de contrôle aux frontières, ainsi que par la formation et le partage de renseignements et d’équipements».
Lakhdar A.