Les investisseurs devraient-ils modérer leurs attentes pour 2022 ?

Les investisseurs devraient-ils modérer leurs attentes pour 2022 ?

Comme annoncé par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’année 2022 sera exclusivement dédiée au décollage économique à travers la redynamisation des secteurs stratégiques, tels que celui de l’industrie. La nouvelle stratégie de redressement de ce secteur a été approuvée par les pouvoirs publics qui espèrent atteindre plus de 5 milliards de dollars des exportations hors hydrocarbures, augmenter le poids économique des secteurs dynamiques et des marchés publics pour doper la croissance économique. Parmi les mesures incitatives adoptées par les autorités figurent la simplification et la facilitation en ligne de l’investissement local et étranger et la promotion de la logique de partenariats entre les secteurs publics et privés pour lancer et piloter de nouveaux projets d’investissements au niveau local.
Pour relancer le secteur industriel, l’Etat a rationalisé certaines mesures administratives et financières à l’intention des investisseurs et a approuvé de nouvelles mesures incitatives pour promouvoir et impulser l’investissement national dans les industries manufacturières, le textile et l’agroalimentaire.
Des secteurs prioritaires qui nécessitent un nouveau cadre pour leur stratégie d’investissement au service de développement économique, en tenant compte du contexte actuel et des difficultés administratives. Pour le président Tebboune aucun blocage ni retard dans les efforts de l’exécution de la nouvelle stratégie de la relance industrielle ne seront tolérés. Il a ordonné lors de la Conférence nationale sur la relance industrielle, organisée au mois de décembre 2012, la levée des entraves et des pesanteurs bureaucratiques pour faciliter l’accès à au foncier industriel et au financement pour lancer des investissements productifs. Pour rappel, il a enjoint, dans ce sens, le dégel de « 57 projets sur les 402 projets d’investissement suspendus pour des raisons administratives , affirmant ainsi la volonté des pouvoirs publics de promouvoir les investissements à vocations exportatrices et la création d’une chaîne de valeur régionale.
Ainsi stimuler l’entrepreneuriat par l’ensemble des mesures mises en place par le ministère de l’Industrie qui tente depuis des mois de redresser les entreprises publiques, non par un accompagnement financier qui n’est plus possible, mais par une reconfiguration profonde de leur système de gestion.
Créer des conditions favorables pour impulser une forte synergie entre les entreprises publiques et privées et défendre l’attractivité du marché national, en pleine transformation. L’innovation est aussi au cœur de ce renouveau. Désormais, les sociétés publiques doivent, d’un point de vue formel se débrouiller pour affronter la concurrence du secteur privé et participer vivement à la réussite de cette « révolution industrielle ». Le chef de l’Etat compte dans cette quête sur la mobilisation et l’implication de tous les responsables politiques, élus et opérateurs économiques, mais surtout sur leur « intégrité et honnêteté ». Contribuer jalousement au développement de l’économie nationale pour la protéger des prises de contrôles des groupes de lobbyings qui ont longtemps monopolisé et ravagé les secteurs productifs.
Il compte particulièrement sur la rigueur et l’engagement du Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, qui, de son côté, promet de mener une véritable bataille contre la corruption et la fraude fiscale afin d’instaurer une stabilité financière nécessaire pour favoriser l’investissement national et étranger.
Jeudi dernier, le chef du gouvernement a annoncé « le dégel en 2022 de tous les projets publics et privés créateurs de richesses et d’emplois et de remplacer les importations par des produits nationaux pour ne pas être impactés par les convulsions des marchés extérieurs », refusant, par ailleurs, toute « demande de réévaluation du montant des projets publics de plus de 10% ».
Il a, également, annoncé la finalisation des nouveaux codes des marchés publics et de la comptabilité publiques, rappelant, au passage, le rôle essentiel des banques dans l’accompagnement des investisseurs de l’amorçage au développement de leur projet. C’est aussi la mission des agences et mécanismes de soutien à l’investissement (Andi, Angem, Anade) d’appuyer les jeunes porteurs de projets, et ce, conformément aux directives du président de la République. L’année 2022 sera une année expérimentale pour les jeunes entrepreneurs, mais aussi pour les opérateurs économiques publics et privés pour tenter de retrouver leur marché d’avant et se reconstruire sur de nouvelles bases. L’Etat et les investisseurs devraient-ils, par ailleurs, tempérer leurs attentes pour 2022 ? C’est encore tôt pour répondre. Ce qui est sûr, ils doivent se focaliser davantage sur les actions de croissance et de l’investissement de long terme pour atteindre les objectifs fixés préalablement dans le Plan de la relance économique et industrielle et espérer voir revenir progressivement dès 2023 notre économie à la normale. Du moins, c’est le souhait de toutes les entreprises économiques, des travailleurs et des citoyens.
Samira Takharboucht