Le Sénat étasunien contre la réforme électorale de Joe Biden

Etats-Unis

La réforme électorale souhaitée par Joe Biden a été enterrée par le Sénat étasunien le 19 janvier. L’opposition républicaine disait percevoir dans le texte une volonté des démocrates de prendre le contrôle des législatives de mi-mandat de 2022. Joe Biden s’est dit «profondément déçu» le 19 janvier après que le Sénat a enterré sa réforme électorale, à travers laquelle le président promettait notamment de protéger l’accès aux urnes des Afro-Américains, note RT. Les sénateurs ont infligé un revers cinglant au dirigeant démocrate en refusant d’avancer sur ce texte. A dix mois des législatives de mi-mandat, Joe Biden voulait avec cette réforme poser un cadre fédéral pour l’organisation des scrutins aux Etats-Unis, et ce faisant, annuler une série de mesures adoptées dans une quinzaine d’Etats conservateurs depuis la présidentielle de 2020. Selon les démocrates, ces mesures discrimineraient délibérément les électeurs noirs, majoritaires à avoir voté pour Joe Biden à la dernière élection. Côté républicain, on assure au contraire que ces mesures renforcent la sécurité des scrutins du pays, un argument fort auprès des électeurs républicains, encore nombreux à estimer que la présidentielle de 2020 a été «volée» à Donald Trump. Les démocrates au Sénat cherchaient à tout prix à adopter la grande réforme électorale de Joe Biden pour défaire certaines des mesures mises en place avant les élections de mi-mandat. Toutefois, l’opposition républicaine, vent debout contre cette loi, qui confierait selon elle aux démocrates le contrôle des scrutins à travers le pays, a fait bloc dans la soirée du 19 janvier. Elle a ainsi privé les démocrates de la «supermajorité» de 60 voix requise au Sénat pour clore les débats et soumettre le texte au vote. Dans une ultime tentative, l’état-major démocrate a essayé de pousser le texte avec ses seules voix via une option dite «nucléaire», mais à laquelle les plus modérés de ce camp, Kyrsten Sinema et Joe Manchin, se sont opposés. Lors d’une conférence de presse quelques heures avant le vote, le président américain avait aussi souligné ne pas avoir «épuisé toutes les options» pour protéger l’accès au vote des Afro-américains, sans donner plus de détails. Au premier rang de celles-ci, la nécessité de présenter une pièce d’identité pour pouvoir voter. Si les autorités républicaines plaident pour une lutte contre la fraude, les démocrates estimaient que ces mesures allaient dans les faits restreindre l’accès au vote, et plus particulièrement aux Afro-américains.