Abdoulaye Diop explique les raisons de la crise avec la France

Mali

Le ministre des Affaires étrangères malien Abdoulaye Diop, a estimé que les tensions entre Paris et Bamako étaient dues au fait que la junte malienne a «touché» aux intérêts de la France, en excluant des élections en février.Selon lui, les partisans des élections, le 27 février, la date initialement prévue, souhaitent que «les mêmes personnes reviennent prendre le pouvoir». Abdoulaye Diop, qui s’exprimait vendredi lors d’un déplacement à Bruxelles, a fustigé les récentes critiques de la France envers la junte, «tout ça parce qu’on a touché à leurs intérêts». La France, qui dit qu’elle défend la démocratie, elle est allée dans d’autres pays, elle a installé des chefs d’Etats qui ont fait des coups.
Le ministre a accusé la France d’avoir applaudi des coups d’Etat par le passé : «La France, qui dit qu’elle défend la démocratie, elle est allée dans d’autres pays, elle a installé des chefs d’Etats qui ont fait des coups». Les relations entre la France et son ancienne colonie sont tendues depuis que l’armée a pris le pouvoir à Bamako en août 2020, note Le Figaro. Depuis six mois, la France a entamé une réarticulation de son dispositif militaire au Mali, en quittant ses trois bases les plus au nord. Ses effectifs, de plus de 5.000 militaires au Sahel l’été dernier, ont décru, avec l’objectif affiché de n’en garder que 2.500 à 3.000 d’ici 2023. Depuis janvier, la tension a augmenté avec l’adoption par la Communautés économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) d’une batterie de sanctions sévères, fermant les frontières avec le Mali et mettant le pays sous embargo. Les sanctions, prononcées après l’annonce par le gouvernement de Transition de son intention de rester au pouvoir jusqu’à cinq années supplémentaires, malgré un engagement antérieur à conduire des élections le 27 février, ont été soutenues par la France, les Etats-Unis et l’Union européenne. Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian a estimé cette semaine que le gouvernement de transition e est «illégitime et prend des mesures irresponsables». Abdoulaye Diop répond que le Mali, en reportant les élections, «veut bâtir quelque chose de solide, pour demain et après-demain».
Le gouvernement de transition du Mali a exigé le départ des soldats danois. La France n’a pas aimé. Les peuples de la région, dont ceux du Mali et du Burkina Faso, ont mené des protestations contre la présence militaire française.
Le gouvernement de transition du Mali a accusé la France de soutien aux terroristes.