Échec d’une tentative d’annulation

CAN-2021

À quelques jours du coup d’envoi de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, de nombreux acteurs du football africain se sont exprimés pour condamner le «mépris» dont faisaient preuve les clubs européens, à l’égard du football africain.

En cause, notamment, les clubs qui ont voulu faire reporter la CAN, voire l’annuler, et qui ont également empêché certains joueurs de rejoindre leur sélection.

La hantise d’un succès…
Après avoir tenté d’annuler ou de faire reporter la compétition, via leurs présidents les plus emblématiques, les clubs européens à l’ECA (Association européenne des clubs) notamment de Premier League (Championnat anglais), qui ont publié un courrier : ils ont décidé de garder les joueurs africains jusqu’au 3 janvier. De quoi mettre en péril la préparation d’avant CAN, pour les sélections. Un arrangement trouvé entre les clubs et les instances africaines témoigne de la pression mise sur les joueurs africains convoqués pour concourir au Cameroun.

Le faux pas de l’Association européenne de football
Plus que quelques jours pour que le rideau tombe sur la CAN-21. La compétition qui avait fait couler beaucoup d’encre et surtout susciter le plus de commentaires et d’analyses. Une CAN, loin de ressembler aux précédentes. La tentative de l’éteindre a fait beaucoup de vacarme dans les clubs européens avec en arrière plan la FIFA marquée par la complicité de quelques présidents de Fédérations africaines. Le coup de ciseau est vite donné par l’Association européenne des clubs qui annonce la couleur en mettant en marche la menace de faire reporter, voire même annuler la CAN. Mais en face, en chef de file, nul autre que Samuel Eto’o, au moment où les Fédérations qui manifestent un soutien indéfectible au président de la FIFA, ne soufflent mot.
Les questions qui fâchent
Fraîchement élu à la tête de la Fédération camerounaise de football, Eto’o pose deux questions «pourquoi la Coupe d’Afrique des nations ne se jouerait pas ? Donnez-moi une seule raison valable !», martelait la légende des Lions indomptables. Avant de conclure «on est en train de nous traiter, comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir». Une intervention loin d’etre entendue de la bonne oreille par les présidents de clubs européens où évoluent les stars africaines de football.

La CAF poussée à une réaction
Peu de temps après la CAF sort sa tête de l’eau et va à contre-sens de cette demande d’annulation de la compétition. «La CAN se tiendra au Cameroun aux dates annoncées, et elle sera exceptionnelle, je donne rendez-vous aux Africains au Cameroun». La date d’ouverture approche, on signale des perturbations au niveau de la programmation de la préparation de cet événement. Alors que dans certains cas, des joueurs ne rejoindront pas leur sélection, suite à une décision communiquée par les clubs alors que d’autres déclinent la convocation de leur sélection. Par exemple, «le Burkinabé de 19 ans, Nasser jeune défenseur du FC Bâle décidé de se conformer à la décision de son employeur et de décliner l’invitation de son pays». Une affaire qui a suscité la colère d’Aristide Bancé, le Team Manager des Etalons. «Je rappelle à tous les jeunes joueurs que porter le maillot de sa sélection nationale est l’une des plus grandes fiertés qu’un footballeur pourrait avoir tout au long de sa carrière. Il faut donc éviter de reléguer son pays au second plan», a-t-il écrit sur son compte Facebook.

La CAN-2021 se tient actuellement
Le journaliste Frank Simon lance un appel aux Africains «il faut que les têtes de gondole du football africain s’expriment ensemble pour dire stop au mépris dont font preuve les clubs européens». Le club de l’OG opte pour une attitude mesquine qui fait polémique avec le cas emblématique d’Andy Delort «l’international algérien aurait été contraint, par son club, au moment de sa signature, de renoncer à sa participation à la CAN avec les Fennecs». Une pratique qui, selon Frank Simon, est loin d’être inédite : «C’est de plus en plus médiatisé, mais cela fait longtemps que les clubs exercent ce genre de pressions». Pas celui de ce club, mais d’autres s’enchaînent. Questionné à sa participation à la CAN, par le journal néerlandais De Telegraaf, l’international ivoirien, Sébastien Haller, a souligné le «manque de respect» que constitue, selon lui, cette question. «Poseriez-vous cette question à un joueur européen avant un Euro ?», a-t-il ajouté.

«Y a-t-il un tournoi plus méprisé
que la CAN ?»
Ian Wright, l’ancien attaquant et légende d’Arsenal, dans les années 90, s’est posé la question suivante : «Y a-t-il un tournoi plus méprisé que la Coupe d’Afrique des Nations ?»
«Nous avons joué nos Euros à travers 10 pays au milieu d’une pandémie et il n’y a aucun problème. Mais le Cameroun, un seul pays qui accueille un tournoi, c’est un problème», a-t-il surenchéri. Ce même journaliste expérimenté voulait «que les principaux acteurs que sont les joueurs, s’expriment, depuis un petit moment». Cependant, cet habitué des bords de pelouses africains, attend des «têtes de gondole» du football africain et des capitaines des sélections «qu’ils se réunissent dans une conférence de presse et disent stop au mépris dont font preuve les clubs européens». Demain : le mépris ou l’échec des clubs européens.
H. Hichem