Repli assez marqué des investissements en 2021, mais moins durable !

L’ANDI a enregistré 1.877 projets d’investissement d’une valeur de 526 Mds DA

Malgré la persistance de la crise sanitaire et économique en 2021, l’Algérie a su tirer profit du rebond des cours du pétrole, favorisant un retour progressif de l’investissement au niveau local et étranger à travers la mise en place de nouvelles mesures de soutien à l’investissement productif dans les entreprises. Parmi les actions menées dans ce cadre, la levée des obstacles sur les investissements en suspens et le renforcement des mesures de soutien et d’accompagnement des investisseurs dans le développement de leur projet. Cette dernière mission relève des prérogatives de l’Agence nationale du développement de l’investissement (ANDI) qui participe à la mise en œuvre de toutes les mesures visant à promouvoir les investissements productifs et générateurs d’emplois. En 2021, l’ANDI a été destinataire de 1.877 projets d’investissement pour un montant de 526 milliards de dinars, contre 2.000 projets en 2020, selon les déclarations faites, hier, par son directeur général Mustapha Zikara, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, Chaîne I. C’est un bilan mitigé car il fait état de la baisse des intentions d’investissements enregistrés en 2021 comparé à l’année précédente pour de multiples raisons liées principalement à la situation financière des entreprises ou des investisseurs durement touchés par les effets de la crise sanitaire. Ils sont devenus plus méfiants, et ce, malgré, la volonté ferme des autorités exprimée dans l’objectif d’accompagner les opérateurs économiques dans la concrétisation de leurs projets d’investissement à long terme.
Ainsi promouvoir la diversification, l’autosuffisance et l’émergence des secteurs porteurs. Cette confiance pourrait refaire son apparition en 2022, notamment, avec la publication du nouveau code de l’investissement, tant attendu.

La nouvelle version du code de l’investissement est à la traîne
Ce nouveau texte, celui du code des marchés publics et de la réglementation de changes pourraient servir de catalyseur à l’investissement local (public/privé) et étranger. Ce qui aidera les investisseurs nationaux à se projeter davantage dans l’avenir. De nombreux opérateurs économiques attendent la publication de ce nouveau texte de loi qui traîne en longueur depuis des mois déjà.
Cette nouvelle version devra aussi «doter l’ANDI de larges prérogatives afin de lui permettre de jouer un rôle important dans l’accompagnement des investisseurs et de bénéficier du soutien financier du ministère des Finances, ce qui lui permettra de mettre en œuvre son projet dans le domaine de la numérisation», a indiqué, quelques jours plutôt M. Zikara. Dans son intervention hier à la radio, le directeur de l’ANDI a estimé, toutefois, que «la restructuration de l’ANDI sera déterminée par le nouveau code de l’investissement qui est actuellement à l’étude, dont la promulgation permettra la relance du secteur de l’investissement et une augmentation significative du nombre de projets d’investissement».
D’autant, qu’à la même occasion, il est prévu le déblocage des projets d’investissements gelés au niveau de l’ANDI, ce qui augmenterait le nombre des projets d’investissement ainsi que celui des postes d’emplois.
Concernant ce point, l’invité de la radio nationale a fait état de «plus de 46.000 postes d’emplois proposés dans le cadre de ces investissements, déclarés auprès de l’agence», tandis que le nombre total des projets déclarés s’élève à «268 grands projets d’investissements avec un montant d’investissement de plus de 500 millions de DA, ce qui représente des investissements globaux de plus de 358 milliards de DA, qui permettent la création de plus de 21.000 postes d’emplois», a-t-il souligné. Tous ces projets ont obtenu, a-t-il précisé, «des certificats d’inscription auprès de l’Agence et ont entamé la phase de réalisation», ajoutant qu’ils ont «bénéficié des autorisations nécessaires auprès des administrations compétentes ainsi que de crédits bancaires».
La modernisation de l’Agence est aussi indispensable, selon l’intervenant, affirmant que «le projet de mise en place de la plate-forme électronique de l’Agence sera un trait d’union entre l’investisseur et toutes les administrations, permettra à l’Agence de suivre toutes les démarches de l’investisseur au niveau des services administratifs et de connaître tous les obstacles qui peuvent entraver les projets d’investissement». Il est utile de rappeler, dans ce sillage, que les autorités ont réussi à débloquer en quelques mois plus de 900 projets d’investissements au niveau national, selon le dernier rapport du Médiateur de la République, présenté dimanche dernier au cours de la réunion du Conseil des ministres. Ces mesures sont prises en faveur de la mise en œuvre du Plan de la relance économique en cours.
Samira Takharboucht