«Le massacre de Sakiet Sidi Youssef ne sera pas soumis à prescription»

L’historien Amer Rekhila déclare à l’APS :

L’historien Amer Rekhila a confirmé avant-hier que le massacre de Sakiet Sidi Youssef, perpétré par le colonialisme français le 8 février 1958, est l’un des crimes les plus marquants de l’occupation qui « ne tombera pas avec un délai de prescription », constatant que ce massacre a approfondi les liens de solidarité et de cohésion entre les peuples algérien et tunisien qui perdurent à ce jour en toutes circonstances et conditions.
« Le massacre abominable de Sakiet Sidi Youssef commis par le colonialisme français contre des populations civiles paisibles et sans défense et les crimes barbares perpétrés contre l’humanité à Sakiet Sidi Youssef ne tomberont jamais avec un délai de prescription », a déclaré l’historien Rekhila à l’Agence presse service (APS).
Qualifiant ce massacre comme « l’un des crimes les plus odieux du colonialisme français, qui ne sera pas soumis à prescription, à l’instar des essais nucléaires dans le Sud du pays », avant de souligner que ces évènements « ont obtenu des résultats contre-productifs auxquels le colonialisme ne s’attendait pas, comme en témoigne le fait qu’ils ont accru l’interaction et le soutien tunisien à la Révolution de libération algérienne ».
Et après avoir relevé que ce massacre, au cours duquel des avions de guerre coloniaux français ont bombardé un marché hebdomadaire et une école pour enfants, « par lequel le colonialisme français a violé la Charte des Nations unies », l’historien algérien a également souligné que parmi ces résultats, le soutien tunisien à la cause algérienne a été relevé, qui s’est manifesté sous plusieurs formes, dont « la protestation de l’ancien Président tunisien Habib Bourguiba contre ce massacre aux Nations unies », ainsi que « la déclaration des partis politiques tunisiens de leur soutien continu à la révolution de libération algérienne lors de la conférence de Tanger tenue en avril 1958 ».
Sur le plan diplomatique, l’historien a expliqué que le massacre de Sakiet Sidi Youssef « a également contribué à l’internationalisation de la cause algérienne à travers la condamnation par de nombreux pays des Nations unies de ce massacre qui a coûté la vie à des innocents algériens et tunisiens, dont des enfants », dit-il. « Ces événements », comme il l’a commenté l’historien Rekhila « ont contribué à mettre haut en lumière la justice de la cause algérienne et la brutalité du colonialisme français dans les médias internationaux à travers des délégations de journalistes qui ont examiné sur place les vestiges du crime », explique-t-il.
Ajoutant que « le massacre de Sakiet Sidi Youssef, où les sangs algérien et tunisien se sont mêlés un jour de 1958, a cimenté une cohésion fraternelle qui s’est renforcée et approfondie au fil des ans », a laminé l’historien algérien Amer Rekhila.

Sofiane Abi