Le déblocage de l’industrie automobile en Algérie impose une intervention du président de la République

Face à la révolution technologique et la restructuration mondiale 2022/2030

L’importation et des usines de voitures, ce n’est pas pour demain et seule une intervention du président de la République, en évitant les erreurs du passé, comme pour les projets gelés pour des raisons bureaucratiques, peut débloquer cette situation, car outre les autres moyens de transport, une voiture moyenne n’est pas un luxe, mais un moyen de travail avec un parc vieillissant.Selon l’ONS au 1er janvier 2020, les moins de 5 ans représentent 19,32%, entre 5/9 ans 22,08%, les 10/14 ans, 17,22%, les 15/19 ans 22,08% et les 20 ans et plus 19,31%. Donc le parc de voitures en Algérie entre 5/9 ans et 20 ans et plus représente 80,69% et entre 10/14 ans et 20 ans et plus, donc des voitures qui doivent être réformées 58,61%. Combien de ministres avec des promesse de cahiers de charge depuis plus de deux ans sans concrétisation où le prix des voitures d’occasion a plus que doubler, une pénurie de pièces détachées dont le prix a plus que triplé, laminant le pouvoir d’achat et étant d’ailleurs une des raisons des innombrables accidents. Pour bon nombre d’observateurs nationaux et étrangers, nous assistons à un véritable carnaval. Que l’on tienne une fois pour toute un langage de vérité à la population algérienne sur ce dossier sensible qui l’intéresse à plus d’un titre du fait de la faiblesse des moyens de transport et du vieillissement du parc voitures. Invoquer les économies de devises expliquant d’ailleurs la pénurie dans bon nombre de secteurs, cette vision purement monétariste sans vision stratégique est-elle fiable ?

1.- Il y aurait entre 2020/2021, plus de 1,4 milliard de véhicules à moteur et à quatre roues ou plus, en circulation dans le monde et selon les estimations du cabinet Inovev, il se serait vendu environ 78,837 millions de voitures dans le monde en 2021. Qu’en est-il de la production auto mondiale pour 2020 ? La Chine s’est classée premier pays producteur d’automobiles au monde avec plus de 25 millions d’unités produites de janvier à décembre 2020. Les États-Unis et le Japon sont les deux suivants, avec respectivement 19 et 16,7%. L’Union européenne dans son ensemble a réalisé 18% de la production mondiale en 2020, contre 20% en 2019 ? l’Allemagne se plaçant quatrième du classement des plus gros producteurs au monde, la France se classant en 12e du classement et la Grande-Bretagne à la 16e place, la Corée du Sud se retrouve cinquième plus grand constructeur d’automobiles au monde l’an dernier, cinq ans après l’avoir cédée à l’Inde. Voici quelques indications pour l’année 2021 des ventes de voitures au niveau mondial.
La marque Audi s’est rapprochée des volumes de l’année précédente en réalisant 1 680 512 livraisons dans le monde. BMW a terminé 2021 sur le nombre de 2,21 millions de modèles livrés à travers le monde. Citroën a produit en 2021 796 868 véhicules neufs En 2021 le groupe Renault a commercialisé 2 696 401 véhicules neufs dans le monde en 2021 (VP + VUL), dont 1 428 426 unités en Europe. La Renault Clio 5 a été le modèle le plus vendu l’an passé, avec un total de 245 103 unités comptabilisées (dont 199 878 en Europe).
La Dacia Sandero de troisième génération, qui s’est écoulée à 199 347 unités, principalement sur le continent européen, arrive en deuxième position. Il s’est également commercialisé 27 081 Dacia Sandero 2 dans le monde, ainsi que 71 255 unités de la Sandero 2 badgée du logo Renault (toutes vendues en dehors de l’Europe). Ferrarri, la marque a livré 11 155 voitures en 2021 Hyundai, selon ses résultats commerciaux a immatriculé 3 890 726 voitures dans le monde en 2021, contre 3 744 737 en 2020. Les ventes mondiales de Kia ont augmenté de 6,5% pour atteindre 2,78 millions d’unités vendues ayant prévu de vendre plus de 3,15 millions de modèles dans le monde en 2022. Mercedes-Benz a comptabilisé 2 093 476 voitures vendues en 2021, affichant un repli de 5% comparé à 2020.
Au cours de l’année 2021, le constructeur japonais Nissan a écoulé 4 065 014 modèles dans le monde. Seat a vendu 470 500 en augmentation de 10,3% par rapport à 2020, les ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables de Seat ayant quadruplé en un an (de 14 700 à 60 600 voitures). Les ventes de Cupra ont triplé pour atteindre un volume de 79 300 véhicules, contre 27 400 en 2020. La firme tchèque Skoda du groupe Volkswagen a livré 878 200 véhicules dans le monde en 2021. Tesla a vendu 936 172 unités, soit une hausse de 87% comparé à 2020.
Le constructeur de voitures 100% électriques a annoncé sa volonté d’augmenter de 50% chaque année ses livraisons de voitures, Toyota et Lexus.
Le constructeur japonais a immatriculé 10 495 548 véhicules dans le monde de janvier à décembre 2021. Un chiffre en hausse de 10,1% par rapport à l’exercice 2020. Selon ses résultats commerciaux annuels, Volvo Cars a vendu 36 980 voitures de plus en 2021 qu’en 2020, ce qui équivaut à une augmentation de 5,6%, le constructeur annonçant être passé de 661 713 à 698 693 cartes grises. Les modèles électrifiés Recharge ont crû de 63,9% en 2021 pour représenter 27% du volume total, à 189 216 unités. Volkswagen a terminé l’exercice 2021 sur un volume mondial de 8,9 millions de véhicules, soit une chute de 4,5% et un niveau de ventes au plus bas depuis dix ans. Les ventes totales de véhicules aux États-Unis devraient s’élever à 14,9 millions en 2021, en hausse d’environ 2,5% par rapport à 2020, General Motors le premier constructeur aux ayant vendu 2,2 millions d’unités. En Chine, on enregistre une hausse de 3,8% en glissement annuel, à 26,28 millions d’unités, selon l’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), les ventes de véhicules légers devant atteindre 27,5 millions d’unités en 2022. Pour la Russie qui a importé prés de 200 000 voitures en 2021, Lada entreprise russe demeure la première marque locale avec 251 660 immatriculations cumulées en 2021, un volume en progression de 31%.
Cette industrie est pleine évolution étant devenue capitalistique, les tours à programmation numérique éliminant les emplois intermédiaires où le nombre d’emplois directs et indirects créés devient marginal. Dans cette conjoncture de restructuration importante de cette filière avec une concurrence vivace et des ententes entre grands groupes pour contrôler des espaces régionaux, il est difficile de trouver de véritables partenaires capables de produire selon les normes internationales, pour atteindre le seuil de rentabilité, entre 200 000 et 300 000 unités par an, allant avec les actuels restructurations à plus de 400.000 unités /an pour les voitures individuelles et plus de 150.000 par an pour les camions/bus et que pour exporter il faut s’adapter aux nouvelles mutations technologiques mondiales devant favoriser les voitures hybrides ou solaire, sinon c’était à terme la faillite. Il faut donc changer de discours pour ne pas reproduire qui ont conduit le pays à l’impasse que nous connaissons actuellement, comme ces annonces, pour bientôt une voiture algérienne à 100% qui ne va pas sans rappeler les déclarations fracassantes à la télévision publique ENTV le 27 août 2009 de l’ancien ministre de l‘Industrie suivi par d’autres responsables du gouvernement qui avaient annoncé qu’entre 2009/2014, nous aurons une voiture à 100% algérienne avec des discours changeants, une fois des contrats avec l’Italie Fiat, puis avec l’Iran, puis avec la Chine, puis avec l’Allemagne, puis avec la France, puis avec la Corée du Sud et même avec FORD pour les USA. Aucun pays dans le monde n’a dix à vingt constructeurs c’est une aberration unique dans l’histoire, les USA ou les pays européens et asiatiques entre trois et cinq constructeurs.
La situation du marché mondial de voitures est évolutive, ce marché étant un marché oligopolistique, fonction du pouvoir d’achat, des infrastructures et de la possibilité de substitution d’autres modes de transport notamment le collectif spécifique à chaque pays selon sa politique de transport, ayant connu depuis la crise d’octobre 2008 d’importants bouleversements, les fusions succédant aux rachats et aux prises de participation diverses. Nous observons deux tendances opposées qui sont en train de se produire en même temps : la localisation de la production sur certaines zones géographiques et sur certains pays et la délocalisation ; et pour ce qui est de la localisation de la production automobile mondiale, elle se concentre régionalement sur trois zones : l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. De plus, sur chacune d’entre elles, la fabrication est localisée sur certains pays. Ainsi, en Europe, les principaux fabricants sont l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie, appartenant tous à l’Union européenne.
En Amérique du Nord, la production se concentre majoritairement sur les Etats-Unis, et en Asie. Elle se trouve au Japon et en Corée du Sud. Pour les exportations mondiales d’automobiles, la concentration est encore plus élevée, puisqu’elle est limitée principalement à deux zones : l’Europe et l’Asie. Et que dans un futur proche avec la perte de compétitivité de certains pays au profit de certains pays émergents (Russie, Inde, Chine, Brésil), nous devrions assister à la réorganisation de la production mondiale de véhicules et de toute évidence, les usines qui se maintiendront sur chaque pays seront les plus compétitives, les priorités des dirigeants étant donc : technologie, innovation (robotisation) approche collaborative, meilleures stratégies de succès et environnement.
Professeur des universités
Expert international
Dr Abderrahmane Mebtoul