Le fiasco du navet franco-allemand

Fiction d’ARTE

Un navet : voilà comment a été accueillie la première partie d’une série sur la décennie noire en Algérie, diffusée jeudi soir, sur la chaîne franco-allemande, ARTE. Dans quel but ce navet a-t-il été produit par ARTE et lancé par une campagne de publicité se voulant alléchante avant sa diffusion ? Sans doute pour remettre sur le tapis la thèse du «qui tue qui» que certains médias français ont créée il y a près d’une trentaine d’années pour masquer leur parti pris honteux en faveur du terrorisme qui endeuillait l’Algérie et le soutien honteux de leurs promoteurs aux terroristes. Et pourquoi la diffusion d’un tel navet en ce moment ? C’est-à-dire dans à un moment où l’Algérie qui a récupéré sa stabilité, reprend sa position anti néocoloniale dans la région à la grande satisfaction des voisins sauf le Maroc qui a réagi en faisant alliance avec l’entité sioniste. En fait, les promoteurs de l’opération qui a conduit à la production de ce navet, sont dérangés par plein de choses quand ils portent leur regard sur l’Algérie actuelle, l’Algérie nouvelle.
D’abord, l’Algérie est réfractaire aux «printemps arabes» qui ont ravagé d’autres pays arabes. Il y a quelques jours, lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale le président Abdelmadjid Tebboune a fait observer que d’aucuns ont tenté d’appliquer en Algérie des politiques pratiquées dans d’autres pays, sauf, a-t-il expliqué, que l’Algérie est un pays différent.
Le peuple algérien a fait échouer la tentative de dévoiement du Hirak vers des manifestations chaotiques. Progressivement, les institutions ont été rétablies une à une en toute indépendance par les Algériens.
Au plan économique, les dirigeants du pays, à leur tête, le président Tebboune, maintiennent leur refus de l’endettement extérieur auprès des institutions financières internationales (Banque mondiale et Fonds monétaire international, FMI) qui espéraient remettre l’Algérie «dans le rang» des pays soumis qui ont hypothéqué leur souveraineté. Ils maintiennent également la politique sociale, caractéristique de l’Etat algérien.
La crise sanitaire a été affrontée avec efficacité. Les ressources de l’Algérie ont été mobilisées pour réduire l’impact de la réduction des activités économiques, du fait des contraintes du dispositif de prévention contre la pandémie de coronavirus. Au plan international, plus précisément dans la région, l’Algérie est active. Sa diplomatie a mis en échec le plan du Makhzen visant à introduire l’entité sioniste au sein de l’Union Africaine et prépare activement le Sommet arabe unificateur qui permettra de renforcer la cause palestinienne. Il n’est donc pas surprenant qu’une chaîne de télévision qui relève du service public français soit lancée, en ce moment, dans une aventure médiatique contre l’Algérie.
Un commentateur algérien a fait remarquer que « si la fiction est un genre libre, les ingrédients que mettent les cinéastes européens, spécialement français dans ce cas, pour décrire l’Algérie, découlent toujours des mêmes fantasmes et des mêmes récurrences intellectuelles ». Il fait savoir que « les pôles français et allemand d’ARTE et la chaîne publique ZDF (actionnaire d’ARTE) ont mis 5 millions d’euros pour faire naître cette mini-série qui reprend les mêmes clichés auxquels nous a habitués ARTE durant deux décennies». En résumé : «ARTE, comme les télévisions publiques françaises, n’en est pas à sa première production où l’Algérie est, inévitablement, maltraitée, comme un pays-prototype de gâchis politique, et concurrence souvent les deux victimes préférées des programmateurs de cette télévision, à savoir la Chine et la Russie, boucs émissaires préférés d’ARTE ».
En mai 2020, la même opération avait été effectuée et avait débouché sur le même fiasco. Les observateurs s’en souviennent, des chaînes télévision publiques françaises, avait diffusé un documentaire traitant prétendument du Hirak, précédé d’une campagne de presse faite d’articles quasiment identiques, avec des stéréotypes exprimés dans les mêmes termes, publiés simultanément dans plusieurs journaux en France, suggérant, voire souhaitant la reprise des manifestations chaotiques hebdomadaires, le vendredi, avec l’espoir que ça s’étende au samedi et, portant leur illusion à son comble, qu’elles se déroulent au quotidien et en permanence. Les promoteurs de cette campagne ont pris appui sur des personnes qu’ils ont «cooptées», mais qui sont très loin d’être représentative de la population et de la société algériennes.
Lakhdar A.