«Christophe Galtier m’a beaucoup aidé»

Hicham Boudaoui :

Titulaire indiscutable ces dernières semaines sous la houlette de Christophe Galtier, Hicham Boudaoui se livre sur son parcours de Béchar à l’OGC Nice en passant par l’académie du Paradou, mais aussi sur sa relation avec son entraîneur et sa progression depuis ses débuts en Ligue 1 Uber Eats. Entretien avec l’international algérien.

Hicham, pouvez-vous nous raconter quand avez-vous commencé le football ?
Je ne m’en souviens plus exactement, mais j’ai commencé très tôt car toute ma famille joue au football. Ensuite, j’ai rapidement rejoint une équipe de mon quartier natal de Béchar. J’y suis resté pendant deux ans avant d’évoluer trois ans pour un autre club de la ville. C’est lors d’un tournoi à Alger qu’un entraîneur qui dirigeait l’académie du Paradou est venu parler à mon coach. Notre équipe avait fait match nul (1-1) face à la sienne, j’avais marqué l’unique but et il avait demandé à mon entraîneur son numéro pour que je vienne faire un essai au Paradou. Je suis rentré à Béchar, puis je suis revenu à Alger quelques semaines plus tard pour un stage de deux mois au Paradou, et ils m’ont conservé. Je suis donc entré en 2012 à l’académie du Paradou.

Comment s’est déroulée votre arrivée au sein de l’académie du Paradou ?
Quand les dirigeants ont voulu me recruter, l’entraîneur de Béchar est venu parler à ma famille. Il leur a dit que l’académie voulait me prendre en stage. Par la suite, mon frère s’est rendu à Alger pour les rencontrer, voir quel était leur projet, leurs infrastructures et il a discuté avec le président. Ma famille savait que j’aimais vraiment le football depuis mon plus jeune âge et elle m’a donc laissé le choix.

Vous vous entraîniez vraiment pieds nus là-bas ?
Oui ! Quand je suis entré à l’académie, j’ai commencé à m’entraîner de cette manière, et cela a duré plusieurs années. Nous nous entraînions tous comme ça. C’était difficile au début, mais je me suis habitué au fil du temps. Par la suite, avec le groupe pro, il y avait des exercices de «jonglerie» que nous devions obligatoirement réussir pour avoir le droit de mettre des chaussures. Cela m’a permis de m’améliorer sur le plan technique. Lors du stage que j’avais effectué pour intégrer l’académie, j’avais déjà dû jouer tous les jours pieds nus.
Quel était votre quotidien au sein de l’académie ?
J’ai dû laisser ma famille pour venir vivre à l’académie. Mon frère avait fait le déplacement de Béchar à Alger pour m’accompagner la première fois, mais ensuite j’ai dû me débrouiller tout seul. C’était le cas de nombreux joueurs mais heureusement nous vivions et nous nous entraînions tous ensemble. Dès qu’ils m’ont accepté après mon stage, je vivais intégralement à l’académie. Tout était organisé sur place : les cours, les repas, les entraînements… Ils nous mettaient dans des conditions idéales pour qu’on puisse se concentrer uniquement sur nos objectifs : étudier, nous entraîner, bien manger et bien dormir. Je pouvais rentrer à Béchar une semaine tous les deux mois environ, c’est-à-dire lors des périodes de vacances.

Comment avez-vous réussi à tirer votre épingle du jeu jusqu’à signer un premier contrat professionnel avec le Paradou ?
J’ai commencé avec les équipes de jeunes et j’ai grimpé les échelons un à un : U17, U19, espoirs… J’ai toujours travaillé très sérieusement, plus que les autres, pour pouvoir signer pro. Pendant mon année avec les espoirs, j’étais sérieux, je jouais bien et l’entraîneur de l’équipe première m’a convoqué pour un match amical. J’ai été bon et à la fin du match, il m’a dit que j’intégrais désormais les entraînements avec les pros.

Contre quelle équipe était ce fameux match ?
Je crois que c’était contre Boumerdès. Mais je me souviens davantage de mon premier match officiel, c’était contre l’USM Alger, j’avais seulement 17 ans. J’étais entré dans les 15 dernières minutes, et après ça, je suis définitivement resté avec les pros.
A cette époque, vouliez-vous rapidement rejoindre un club évoluant en Europe ?
Oui ! Dès que je suis arrivé à l’académie, c’était mon objectif. Depuis que je suis tout petit en réalité, mon rêve a toujours été de jouer en Europe. Je travaillais dans le but d’atteindre cet objectif.

Est-ce qu’il y avait un joueur dont vous vouliez suivre les traces ?
Oui, surtout quand je jouais avant-centre. J’aimais beaucoup Samuel Eto’o car j’évoluais au même poste étant plus jeune. J’ai commencé dans cette position au Paradou, puis je suis passé ailier, arrière droit, arrière gauche, et enfin milieu de terrain ! J’ai vraiment joué à de nombreux postes à l’académie (rires). Sinon, quand j’étais plus petit, je suivais aussi des joueurs algériens comme Hillal Soudani, Rafik Saïfi ou Mourad Meghni. Je les aimais beaucoup.

Vous avez signé à l’OGC Nice en septembre 2019. Pouvez-vous nous raconter les coulisses de ce transfert ?
Julien Fournier a appelé mon agent et lui a détaillé le projet de l’OGC Nice. Mon agent m’a ensuite présenté leur projet, leurs ambitions. Il m’a dit qu’ils me voulaient dans leur équipe. Il m’a expliqué ce que le club attendrait de moi une fois que j’aurais signé. Je lui ai tout de suite dit oui. J’étais très heureux de pouvoir rejoindre un tel club ! J’ai aussi parlé à Youcef Atal, je lui ai posé des questions pour en savoir plus et il m’a confirmé que l’OGC Nice était le parfait endroit pour progresser, travailler et améliorer mon niveau. Il m’a également dit que je me sentirais très bien dans le club, la ville et avec les supporters. Il m’a encouragé et m’a poussé à signer. En plus, comme Youcef y jouait, je suivais déjà l’équipe, je regardais leurs matches et je me faisais une idée sur cette équipe alors même que j’étais encore en Algérie.
Vous pensiez déjà jouer un jour à l’OGC Nice à ce moment-là ?
Oui ! Quand je regardais leurs matches, je me disais que ce serait super d’y aller, je voulais avoir cette opportunité. D’ailleurs, les Algériens sont nombreux à regarder la Ligue 1. Il y a aussi beaucoup de joueurs qui suivent ce Championnat car ils veulent venir y jouer. A ce sujet, un ami m’avait dit pour plaisanter : «Mets-toi dans la tête que tu joueras à Nice l’année prochaine !» Et on en rigolait… C’était finalement mon destin. Après deux ans et demi ici, à Nice, je suis encore plus heureux d’avoir fait ce choix. L’OGC Nice est vraiment le club qui me correspond et je me sens ici chez moi.
Revenons sur votre relation avec Youcef Atal. Quel a été son rôle dans votre intégration à Nice ?
Dès le premier jour, Youcef m’a beaucoup aidé. Il m’a tout montré. On a vécu ensemble, sous le même toit pendant un an. Au-delà de jouer en Europe, c’était également la première fois que je m’y rendais et c’est lui qui m’a aidé.
Nous étions toujours ensemble, il m’a prodigué de nombreux conseils, m’a montré la ville et les bons endroits. Il m’a permis de comprendre comment je pouvais m’adapter à l’Europe. Ensuite, à partir de la deuxième année, je suis parti vivre seul pour davantage prendre mes marques. Mais grâce à cette première année en cohabitation, je me sentais déjà très bien dans la ville.
Aujourd’hui, je me débrouille très bien et si j’ai besoin de quelque chose, il reste présent pour moi.
A suivre