« 15.000 malades attendent une transplantation de greffe »

TRANSPLANTATION Le Professeur Tahar Rayane tire la sonnette d’alarme

Le professeur Tahar Rayane a tiré la sonnette d’alarme, hier, sur la diminution considérable des transplantations de greffes d’organes dans les hôpitaux du pays, affirmant que 15.000 patients figurent aujourd’hui sur la liste d’attente. Invité par la rédaction de la Radio nationale Chaîne III, le président de la Société de néphrologie, de dialysés et de transplantation, en l’occurrence le Professeur Tahar Rayane, est très inquiet du sort des 15.000 malades, en expliquant que « le nombre de transplantations diminue d’année en année et on est passé de près de 300 greffes, en 2018, à 50 depuis 2019 », fait savoir le professeur ajoutant que pour « le premier trimestre de cette année, les interventions se comptent sur le bout des doigts d’une seule main (…) alors que nous avons près de 15.000 patients en liste d’attente ». Selon le Professeur Rayane, il y a un ralentissement flagrant et inquiétant à la fois de l’activité de l’Agence nationale de greffe d’organes, quasiment, « en hibernation depuis deux ans », alerte-t-il. Toutefois, le président de la société de néphrologie est optimiste et dit nourrir l’espoir que le nouvel hôpital moderne et sophistiqué qui sera construit avec les Qataris, dont la création vient d’être annoncée en Conseil des ministres, puisse comprendre un service entièrement dédié à la greffe des différents organes. « Nous espérons un service entièrement dédié à la greffe d’organes au sein du nouvel hôpital annoncé par le président de la République », dira le Professeur Tahar Rayane. Une lueur d’espoir pour le Professeur. Sachant que l’Algérie compte pas moins de 26.000 patients déjà hémodialysés et quelque 5 millions de personnes atteintes du diabète, dont les complications pourraient éventuellement évoluer en insuffisance rénale, la greffe demeure la seule solution pouvant alléger les souffrances des malades. C’est dire l’importance de développer la pratique de la greffe rénale en particulier et celle des autres organes en général. D’autre part, le Professeur Rayane a déploré, toujours sur les ondes de la Radio Chaîne III, que l’Agence nationale de transplantation d’organes, qui a été créée en 2012, et fonctionnelle depuis 2014, ne s’est pas réunie depuis deux ans, et « la Covid ne peut pas tout expliquer », selon lui. Pour l’invité de la Chaîne III, « il y a un problème de casting » et «les équipes chirurgicales qui fonctionnaient correctement ont été déstabilisées ». Il a précisé que les prérogatives de l’Agence sont au nombre de 18 dont les plus importantes ne sont pas assurées, telles que la constitution du registre des donneurs et l’informatisation des centres d’hémodialyse».
S. Abi