Des officiers et soldats marocains du 43e bataillon tués

Front Polisario / Maroc

Le communiqué 454 du ministère sahraoui de la Défense marque un tournant dans le second conflit armé qui oppose le Front Polisario au Maroc. Publié en février 2022, ce document dresse le bilan des opérations militaires menées par l’armée sahraouie entre le 1er et le 8 février contre des unités marocaines positionnées le long du mur de défense, qui sépare la partie contrôlée par le Maroc des territoires aux mains du Polisario, rapporte l’agence médiatique sahraouie. Depuis la reprise du conflit le 13 novembre 2020, le département sahraoui de la Défense publie un bulletin quotidien des opérations. Le numéro 454 comporte les noms d’officiers, sous-officiers et soldats marocains qui ont péri lors d’une attaque. La liste comprend un colonel, un lieutenant-colonel, un lieutenant, un capitaine, un sergent-chef, un sergent, un adjudant, deux caporaux ainsi que trois soldats. Les autorités marocaines n’avaient pas réagi à ces annonces, d’après la défense sahraouie citée par la presse. Le communiqué précise que ces militaires faisaient partie du 43e bataillon d’Infanterie de secteur (BIS), stationné dans la zone d’El Mahbes. Contacté par Sputnik, un officier de l’armée sahraouie a donné des précisions sur cette unité des Forces armées royales. «C’est une des unités de premier échelon. Son quartier général est situé à 6 km derrière le mur. Le BIS 43 occupe six positions fortifiées qui sont suivies d’un même nombre de positions d’alerte qui sont tenues par des pelotons renforcés. Le bataillon d’Infanterie de secteur a sous sa responsabilité un front qui s’étend sur 25 kilomètres de long», précise l’officier sous couvert de l’anonymat. Le conflit est désormais entré dans une nouvelle phase. Une situation confirmée par des officiers de l’armée sahraouie aux médias «cette opération marque le commencement d’une nouvelle étape de la guerre. Une guerre qui va se développer selon les nécessités imposées par les développements du conflit». L’objectif du Front Polisario consiste à imposer une pression sur le terrain militaire pour faire avancer le dossier du Sahara-Occidental sur les plans politique et diplomatique. «Ni le Maroc ni les Nations unies ne veulent tirer les conclusions nécessaires à même de mettre un terme à l’occupation marocaine. Le peuple sahraoui, et son représentant légitime le Front Polisario, ont donné plus de 30 ans à la communauté internationale pour résoudre ce simple conflit de décolonisation selon les principes de la légalité internationale. Puisque l’ONU a failli à son devoir, le peuple sahraoui se réserve le droit légitime de se défendre par tous les moyens légaux, y compris par la lutte armée», conclut le communiqué. «Le terrorisme continue de s’étendre dans la région du Sahel, la situation sécuritaire générale dans cette région est toujours très préoccupante», note le G5 Sahel qui est un cadre d’organisation régionale qui comprend cinq pays du Sahel, le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger, et vise à lutter contre le terrorisme dans la région. Il a poursuivi : «Malgré les grands efforts déployés par le G5 et ses partenaires, et les résultats tangibles qui ont été obtenus sur le terrain, la situation sécuritaire générale dans cette région reste très préoccupante, car le terrorisme s’étend, jour après jour, à l’extérieur les frontières de ces pays, faisant ainsi peser un grave danger sur l’ensemble du continent».
Le Président mauritanien a ajouté que : «Le G5 Sahel a besoin aujourd’hui, plus que jamais, du soutien de l’Union africaine.
Nous n’avons pas d’autre voie que le dialogue, la coopération et la coordination des efforts, pour vaincre collectivement la violence et le terrorisme, et construire ensemble un développement continental global».

Par Oki Faouzi