Mondial-2022 (barrage-aller) Cameroun 0 -Algérie 1 «Je fais ce métier pour gagner, faire gagner mon pays !»

La Der

Coup de tonnerre de joie sur Alger, c’est le métier d’un sélectionneur, celui de gagner rien que gagner et accompagner ce qui décore une qualification, manière de répondre à ceux qui pensaient, quelque part, que la qualification sera difficile, bien qu’effectivement, il n’était pas dit que l’Algérie allait revenir de Yaoundé avec un score positif. Mais faire effacer les gros doutes qui planaient avant cette rencontre n’était pas aussi facile, faire disparaître pour avoir un horizon clair, éviter toutes turbulences. Il reste un dernier tour de piste pour confirmer une dernière vague de brumes afin de faire décoller les espoirs vers le pays et accrocher l’emblème national sur un des mats réservés aux meilleures équipes de la planète qui espèrent trouver place à l’ombre du trophée du football mondial. Le parcours n’est pas facile, mais tout le monde sait que très peu d’événements suscitent une telle euphorie collective que la Coupe du monde de football. « En face, ceux qui haïssent ce sport affichent un rejet tout aussi hors-norme… Un phénomène qui s’explique par les caractéristiques du foot et notre besoin d’effusion partagée», et ce, pour paraphraser un confrère étranger
En attendant le dernier tour de piste, il suffisait de marcher dans la rue pour entendre, à chaque but, les cris symptomatiques de cette joie footballistique. Avec une apogée, vendredi, à l’issue de la première mi-temps gagnée par les Verts contre les Lions Indomptables, qui attendent le match retour pour faire renverser la vapeur. Cela se passera à Alger, plus précisément à Blida devant ses milliers de supporters, lorsque klaxons et «On est les champions!» ont résonné dans de nombreuses villes d’Algérie.
Ainsi cette année, comme lors des précédentes éditions du Mondial, le constat semble le même : le foot nous rend démentiellement heureux. On respire et la nation s’enflamme dès le coup de sifflet final. Pas un quartier ne s’est tu, pas une fenêtre ou balcons fermés, pas une ruelle ou village ne s’est déplacés sur la placette où l’on célèbre les victoires. L’Algérie pour faire partie des cinq équipes qui sont en course à l’heure où nous écrivons, est qualifiée fait partie des cinq autres qui le seront. Reste l’ultime étape pour composter son billet ce 29 mars lors du match retour qui se jouera a Blida, en Algérie Mais qu’on soit pro ou anti-crampons, un phénomène reste indéniable : peu – voire pas – d’autres événements sont à même de rassembler une telle masse de personnes dans une ferveur collective. «Il n’y a pas d’égal», résume un professeur émérite d’anthropologie à l’université d’Aix-Marseille et auteur de plusieurs ouvrages sur le foot. «La Coupe du monde, c’est presque quelque chose où l’on se confronte à l’humanité entière, puisque tous les pays connaissent et pratiquent ce sport.»