Une décision qui ne fait pas l’unanimité

Interdiction d’exportation de produits à large consommation

Tout en se projetant vers l’exportation avec l’ouverture de nouvelles perspectives à l’horizon, notamment l’acquisition de nouveaux marchés étrangers, la société privée spécialisée dans la production des boissons gazeuses, Golden Drink, du propriétaire Salim Amra, est déjà confrontée à des difficultés. Désormais, ses produits, jus et boissons gazeuses, ne peuvent passer les frontières du pays car, des mesures urgentes ont été prises récemment par l’Etat, interdisant toutes exportations de produits dits de large consommation en raison des prix exorbitants des produits alimentaires sur le marché mondial et vue aussi la situation alimentaire mondiale, tous impactés par l’opération militaire russe en Ukraine.
Les mesures prises par l’Etat afin de protéger la sécurité alimentaire nationale a mis en mauvaise posture de nombreuses sociétés privées au pays, c’est le cas de Golden Drink qui, par la voie de son propriétaire, le chef d’entreprise Salim Amra, patron de la marque «Tazej», s’est adressé au ministre du Commerce, Kamel Rezig, dans un appel de dernière chance faite à Ennahar TV pour sauver sa société d’un effondrement terrible.
En effet, le propriétaire de Golden Drink a exprimé son étonnement quant à la mesure prise par la tutelle, qui a fait que des produits de la société prêts à être expédiés au Togo, en Irak, en Mauritanie et en France, se trouvent bloqués pour des raisons ayant liens avec les mesures prises par l’Etat depuis la mi-février, interdisant les exportations de produits dits de large consommation.
«Nous avons été surpris par cette mesure du ministère du Commerce interdisant l’exportation des produits alimentaires essentiels. Les boissons ne sont pas des produits essentiels et donc sans impact sur le consommateur», s’est défendu bec et ongles Salim Amra à ladite Chaîne TV.
Tout en soutenant les décisions de l’Etat pour sauvegarder et protéger la sécurité alimentaire nationale, le propriétaire de Golden Drink a rappelé que ses produits ne se basent pas sur les produits dits de large consommation.
Dans l’impasse, il a déclaré : «Nous avons plus de 1.200 tonnes et plus de 50 conteneurs destinés à différents coins du monde, qui sont dans les entrepôts (…). Des banques ont effectué les domiciliations de nos factures, malheureusement les Douanes ne nous ont pas laissé exporter», signale-t-il sur la Chaîne privée. Il a adressé un appel au ministre du Commerce, Kamel Rezig, pour «intervenir en urgence» et débloquer la situation.
«Si nous ne respectons pas nos engagements vis-à-vis de nos clients, les contrats seront annulés et nous subirons une perte terrible», a-t-il dit, rappelant que sa société a énormément investi dans une nouvelle ligne de production dont 60% sont destinés à l’export.
Cette situation est presque similaire et suscite des inquiétudes chez certains opérateurs économiques dont les marchandises risquent de ne pas être expédiées à destination à temps et perdre des marchés. Rappelons-le, le ministère du Commerce avait interdit, depuis la mi-février et à effet immédiat, l’exportation des produits dits de large consommation.
Une mesure urgente qui n’a pas été accompagnée par la définition des produits interdits d’exportation et leurs positions tarifaires, expliquent certains opérateurs économiques qui se disent entrer dans la ruine à cause des blocages par les services des Douanes de leurs conteneurs aux niveaux des ports du pays.
S. Abi