Sous le slogan «Dialogue et Coexistence»

Le Forum de la pensée culturelle islamique s’ouvre à Alger

La ministre de la Culture et des Arts, Souraya Moloudji a présidé, mardi au Palais de la Culture «Moufdi Zakaraia» (Alger), l’ouverture du Forum de la pensée culturelle islamique, qui se tient chaque semaine tout au long du mois sacré, sous le slogan «Dialogue et Coexistence», et dont le premier numéro a accueilli l’universitaire Boumediene Bouzid qui a présenté une intervention sur «la coexistence dans la pensée religieuse, les sciences sociales et humaines». Dans son allocution d’ouverture, Mme Mouloudji a précisé que cette initiative scientifique se veut une occasion pour jeter les bases d «une manifestation intellectuelle permanente à travers laquelle nous aborderons des thèmes relatifs à la pensée culturelle islamique avec ses dimensions éthique, éducative et de sensibilisation». La ministre a en outre souligné que le choix de la problématique du dialogue et de la coexistence intervenait pour mettre en exergue l’une des «valeurs ancrées dans la société algérienne (…) et les approches qui garantissent la pratique de la coexistence et ses principes», ajoutant que «c’est l’un des piliers de la sécurité nationale et de la paix» et que «l’absence de coexistence conduit à un déclin des principes sociétaux et à la déstabilisation». De son côté, le secrétaire général du Haut- conseil islamique (HCI), Boumediene Bouzid a abordé dans son intervention le concept de «la coexistence et du dialogue», ainsi que ses manifestations les plus importantes dans diverses religions et cultures, précisant que cette notion était «couramment utilisée ces 20 dernières années, notamment après les événements du 11 septembre aux Etats-Unis d’Amérique». Par ailleurs, l’intervenant a évoqué l’évolution du concept de la coexistence et du dialogue, avançant des preuves juridiques, religieuses et intellectuelles contemporaines et a tenté de trouver ses racines dans les précédentes religions, la jurisprudence du 19e siècle, l’âge des lumières et les recherches anthropologiques, citant les principales initiatives arabes et islamiques. «Aujourd’hui, l’Europe et l’Occident ont besoin de concrétiser le concept de la coexistence pour faire face à la violence et à l’escalade de l’islamophobie, la coexistence étant une question
intellectuelle religieuse de premier ordre», a-t-il préconisé. La coexistence est passé d’un concept religieux à un concept philosophique et sociale à l’âge des lumières avant de devenir un concept juridique qui se traduit dans des lois qui imposent cette coexistence contre la haine, la discrimination et la diffamation religieuse, a ajouté le SG du HCI.
Aujourd’hui, le concept de coexistence est principalement juridique mais également diplomatique qui contribue même au règlement des conflits, a-t-il conclu.
R.C.