Zeghdar maintient le cap

Accélération de la relance des projets d’investissements en suspens

Depuis plusieurs mois, soit quatre mois après la tenue de la Conférence nationale sur la relance industrielle au mois de décembre 2021, le ministère de l’Industrie poursuit ses efforts de soutien aux investisseurs nationaux visant ainsi à impulser une nouvelle dynamique en faveur du secteur public et privé et même étranger. L’objectif est d’opérer à long terme une véritable « révolution industrielle » imposée par la conjoncture actuelle et ainsi augmenter la contribution de l’industrie à l’économie nationale. La réforme du secteur progresse, mais beaucoup reste à faire.
Mercredi dernier, le ministre de tutelle, à pied d’œuvre depuis des mois pour tenter de redonner un nouveau souffle à l’investissement national et aux investissements directs étrangers, a appelé les membres de la commission nationale de suivi des projets d’investissement en suspens, « à régulariser les projets sur lesquels les commissions de wilaya n’ont pas pu trancher ».
Il a procédé lors de cette rencontre à l’évaluation de la situation des projets encore gelés avant de se pencher sur « l’activation des mécanismes de prise en charge et à leur régularisation ». Ainsi imposer de la rigueur dans le secteur afin d’amorcer le redémarrage des filières stratégiques qui manquent de productivité et de compétitivité. Une situation qui s’est répercutée sur la souveraineté financière des entreprises publiques, affaiblies par la mauvaise gouvernance et l’absence d’une planification stratégique. Un audit global dans tous les groupes sous tutelle du ministère a été lancé afin d’y évaluer la gouvernance et le niveau de performance de ces groupes, majoritairement déficitaires. Le ministère vise aussi à relancer 51 entreprises économiques publiques en partenariat avec des opérateurs nationaux ou étrangers.
Pour atteindre cet objectif, le ministre multiplie depuis plusieurs mois les rencontres avec les groupes industriels publics et privés et défend l’attractivité du marché national auprès des ambassadeurs de plusieurs pays en Algérie.
D’importantes avancées sont constatées sur le plan réglementaire et juridique depuis l’entame des réformes dans le secteur. De nouveaux mécanismes juridiques concernent l’octroi et la gestion du foncier industriel sont mis en place pour encourager l’investissement local, mais aussi promouvoir le partenariat public-privé et avec des étrangers. Ces derniers devraient aussi bénéficier « des avantages qu’offrira le nouveau Code de l’investissement ». L’objectif des pouvoirs publics et de relancer les IDE qui ont chuté drastiquement ces dernières années pour des raisons réglementaires et administratives. Les mêmes raisons ont provoqué l’arrêt de plusieurs entreprises industrielles au niveau national orchestrant l’effondrement des filières stratégiques, notamment, de l’industrie manufacturière, ce qui a créé la dépendance du pays aux importations. L’autre défi à relever en urgence est celui de la modernisation du secteur.
Le ministre veut relancer et renforcer la résilience du secteur industriel et réussir actuellement la montée des cadences motivée par l’ambition des jeunes entrepreneurs au niveau national.
M. Zeghdar accorde un intérêt particulier aux jeunes investisseurs à l’échelle locale et réaffirme à chaque sortie médiatique son engagement à les soutenir et à faciliter leur accès au foncier industriel et au fonds d’amorçage pour lancer et développer leurs projets d’investissement. Et par la même occasion, œuvrer à libérer les projets en suspens au niveau des différentes régions du pays.
L’évaluation de ces projets relève des prérogatives de la commission intersectorielle qui soumet la liste des projets à la commission nationale avant de les présenter et de les faire examiner par le premier responsable du secteur. Par la suite des orientations seront données aux walis et aux commissions locales pour libérer les projets d’investissements en suspens. La relance des projets d’investissements au niveau local permettra de générer et de capter les richesses, mais aussi de créer une dynamique industrielle locale qui contribuerait à son tour à l’économie nationale.
En plus de libérer les perspectives d’investissement au niveau local, les autorités visent aussi à impulser la coopération industrielle avec de nouveaux partenaires et restaurer à l’occasion la confiance entre les investisseurs et l’administration.
Ne pas reproduire par conséquent les erreurs du passé et bâtir un nouveau modèle économique plus inclusif et solide.
Les investisseurs internationaux sont très vigilants ces derniers temps en raison de l’instabilité du marché des matières premières, de la Bourse mondiale et manifestent une certaine aversion envers le capital-investissement ou capital-risque.
Au niveau national, les opérateurs économiques attendent la publication du nouveau Code de l’Investissement qui traîne en longueur depuis des mois.
Samira Takharboucht