Le Président Tebboune a reçu le ministre français des Affaires étrangères

Algérie-France

Un communiqué de la Présidence de la République a fait savoir que le Président Abdelmadjid Tebboune a reçu mercredi le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. L’audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, selon la même source.
A l’issue de cette audience, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a remercié le chef de l’Etat pour «le long entretien» qu’il a bien voulu lui accorder, affirmant attacher «beaucoup d’importance» à se retrouver à nouveau à Alger, quatre mois après sa précédente visite. «Nous avons poursuivi le travail engagé sur la relance, en cours, de nos relations bilatérales. Elles sont essentielles pour chacun de nos deux pays», a-t-il déclaré.
Le chef de la diplomatie française a affirmé que les deux pays souhaitaient inscrire ces relations «dans la durée».
Il a évoqué «la perspective d’une réunion prochaine du Comité de Haut niveau entre les gouvernements français et algérien». Jean-Yves Le Drian a rappelé que la France et l’Algérie ont des liens «historiques profonds, des liens humains multiples entre nos deux peuples de part et d’autre de la Méditerranée. A nous de les inscrire dans une perspective historique d’avenir», a-t-il ajouté.
Face aux défis régionaux auxquels font face les deux pays, dont celui du terrorisme, le ministre français estime que la coopération entre l’Algérie et la France dans le domaine de la sécurité pour la stabilisation de l’environnement régional est «indispensable en Méditerranée comme en Afrique».
Concernant la situation au Sahel, Jean-Yves Le Drian a plaidé pour la relance du processus de transition en Libye, estimant, en outre, que l’Algérie et la France ont des «défis stratégiques partagés». Il a cité, à ce propos, la crise en Ukraine et ses répercussions sur «la sécurité de l’Europe et la stabilité internationale». «Nous avons abordé ensemble ces dossiers sensibles dans un esprit de confiance, un esprit de solidarité, cet esprit qui préside à d’autres partenariats», a-t-il ajouté. Aucune indication n’avait été donnée avant le déplacement à Alger du ministre français de l’Europe et des affaires étrangères, sur les raisons de cette visite. Pour certains observateurs, cette visite est liée au nouveau contexte énergétique créé par les mesures unilatérales prises par les pays membres de l’OTAN et leurs alliés contre la Russie. La préoccupation principale actuellement chez les gouvernants des pays de l’Union européenne est l’approvisionnement en gaz naturel sur fond de crise ukrainienne.
La recherche des alternatives au gaz russe est devenue la priorité des priorités des pays de l’UE.
En effet, la visite à Alger de Jean-Yves Le Drian, a suivi celle du Président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, qui a été conclue par la signature d’un accord sur la vente de gaz algérien à l’Italie.
D’autre part, la venue de Le Drian à Alger intervient en pleine période électorale, entre les deux tours du scrutin présidentiel et avant le vote décisif des électeurs français le 24 avril pour choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Comme l’a rappelé Jean-Yves Le Drian, c’est sa deuxième visite en Algérie après celle qu’il a effectuée en décembre dernier. Il avait été également reçu en audience par le Président Abdelmadjid Tebboune et à l’issue de cette audience, dans une déclaration à la presse, Jean-Yves Le Drian avait indiqué que sa visite en Algérie a eu pour objectif de «renouer une relation de confiance», marquée par le respect de la souveraineté de chacun, exprimant son «souhait» de travailler à «lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays». En décembre dernier, il s’agissait de «relancer la relation franco-algérienne» après la crise provoquée en octobre 2021 par les propos sur l’Algérie – jugés irresponsables à Alger – attribués par des médias français au Président Macron. Des commentateurs français avaient avancé que la course à la présidentielle expliquait ces propos.
Pour les spécialistes algériens, de nombreux indices, dans divers domaines, montraient que l’Algérie était décidée à en finir avec le format néocolonial qui a marqué les rapports entre les deux pays.
Ils avaient relevé que l’Algérie avait retiré plusieurs marchés à des compagnies françaises et limité l’importation de produits superflus, qui provenaient essentiellement de France.
Lakhdar A.