Signe d’une évolution «optimiste» de la relance industrielle

Libération de l’acte d’investir permettrait de créer plus de 50.000 emplois

Désormais, le principal objectif du ministère de l’Industrie « est de porter la contribution du secteur industriel entre 10 et 15 % du produit intérieur brut », a déclaré le ministre de tutelle, Ahmed Zeghdar au quotidien d’information « El Djazair ». Dans cette perspective, son département accélère la relance des projets d’investissement bloqués à travers le territoire national en créant les conditions nécessaires pour qu’ils soient relancés conformément au plan prévu. La collaboration depuis des mois entre les différents responsables locaux, cadres du ministère et opérateurs économiques a facilité la levée des obstacles sur les projets d’investissements dans divers domaines et la création d’emplois qui s’élève, désormais, à plus de 33.171 au niveau national. C’est un signe positif de l’évolution de la mise en œuvre du plan de la relance industrielle qui place l’investissement national au cœur de ses priorités.
Les autorités se montrent optimistes quant au progrès réalisé dans la mise en œuvre effective de la stratégie de la relance du tissu industriel qui n’arrive pas à décoller depuis des années. Toutes les politiques de relance de ce secteur se sont soldées par un échec, ce qui ne semble pas le cas actuellement. L’investissement national et l’investissement étranger direct (IDE) ont connu une chute libre, plombés par les failles réglementaires et le plan de restructuration des entreprises publiques qui a encouragé l’émergence des lobbyings industriels qui ont colonisé depuis des années le marché local, étouffant toutes les perspectives de développement local. L’absence d’une planification stratégique a provoqué la dégradation des indicateurs macro-économiques du pays et l’érosion des réserves de changes, ce qui a poussé les anciens dirigeants à recourir à des solutions extrêmes pour financer l’économie nationale. Le recours à la création monétaire en 2017 n’a fait qu’aggraver la situation financière et économique du pays qui a dû faire face à la baisse des cours du pétrole et au choc de la crise sanitaire.
Plusieurs mesures financières ont été prises pour amortir le choc de cette double crise sur la société, mais aussi sur l’économie nationale. La priorité est accordée à la relance des secteurs productifs en souffrance. Tous les efforts sont concentrés sur la réforme et la modernisation du secteur. La révision du Code de l’investissement qui devrait paraître prochainement offrirait un cadre plus favorable aux investisseurs locaux et étrangers pour relancer l’investissement public, privé et en partenariat. Ses effets seront particulièrement bénéfiques au niveau de la production nationale et de la création de l’emploi.

L’unité de montage de véhicules allemands Sovac à l’arrêt bientôt relancée
Pour encourager les opérateurs économiques à participer au développement du secteur, le Médiateur de la République, Brahim Merad multiplie les sorties sur le terrain pour se rapprocher plus des investisseurs afin de discuter de leurs préoccupations. Ce rapprochement a permis pratiquement chaque semaine le déblocage d’une dizaine de projets d’investissements en suspens et la remise en production de plusieurs unités de production. « L’Etat œuvre à améliorer le climat de l’investissement, offrir des facilités permettant aux investisseurs de travailler loin de la bureaucratie et ce, conformément aux instructions du président de la République qui veille à fournir et à créer un climat adapté aux investisseurs et leur accompagnement pour relancer la dynamique économique et générer des emplois aux jeunes », a souligné
M. Merad lors de son déplacement avant-hier, dans la wilaya de Relizane. Il a évoqué la relance de plusieurs projets dans la région, dont celui de l’unité de montage de véhicules allemands Sovac à l’arrêt. « Le Gouvernement s’attèle à trouver la solution opportune à cette question, actuellement au stade d’enrichissement, afin de trouver un cadre adéquat permettant le retour à l’activité des unités industrielles à l’arrêt ».
Pour rappel, le Médiateur de la République soumis à chaque réunion du Conseil des ministres un bilan sur les projets d’investissements débloqués à travers le territoire national. Le Président Tebboune suit de près l’évolution de la mise en place de la stratégie de la relance du secteur industriel, indispensable pour bâtir une nouvelle logique économique, hors hydrocarbures. L’objectif est de diversifier la production nationale et capter les richesses locales, tout en poursuivant le développement du secteur de l’énergie. Grâce à la hausse des cours du pétrole, l’opulence financière semble de retour dans le pays et les pouvoirs publics comptent bien faire bon usage de celle-ci pour accélérer la transition économique.
Samira Takharboucht