Raouya discute de l’adhésion de l’Algérie à Afreximbank

Rencontres entre Gouverneurs de la Banque africaine de développement à Accra

La Banque africaine de développement (BAD) a lancé avant-hier depuis la capitale ghanéenne, Accra, un appel aux pays membres pour la soutenir en tant que «principal moteur de la croissance économique du continent et l’aider à lever des financements compétitifs pour faire face aux crises actuelles». Ainsi renforcer les partenariats entre les pays membres et lutter contre les inégalités. «La reprise économique reste inégale et fragile, même si l’assouplissement des restrictions imposées par la Covid-19 a remis de nombreuses régions du continent sur une trajectoire de croissance», a indiqué la Bad, lors du rassemblement annuel du groupe qui s’est tenu du 24 au 27 mai, à Accra pour la première fois depuis 2019 en présentiel, assurant que «les pays africains doivent gérer le changement climatique, se préparer aux futures urgences sanitaires et faire face aux perspectives d’une crise alimentaire mondiale».
Les ministres des Finances africains présents à cette Assemblée ont discuté des priorités de la sécurité alimentaire dans les plans de la résilience économique et sociale des pays membres. Lors de son entretien avec le
président de la BAD, Akinwumi Adesina, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, est revenu «sur les défis de développement du continent africain et les solutions à entrevoir pour renforcer sa résilience, notamment celle des pays les plus fragiles», selon le communiqué du ministère de tutelle.
Il a abordé également l’«état et les perspectives de coopération entre l’Algérie et l’institution financière régionale», réaffirmant, à l’occasion, la volonté de l’Algérie de collaborer davantage avec les pays membres de l’Organisme financier en vue de renforcer les relations multilatérales.
L’implication et la contribution des pays membres de la Bad est nécessaire pour engager la transformation du continent, mais ne pourrait «être réalisée sans un rôle accru de la Banque africaine de développement dans la mobilisation des ressources nécessaires», a indiqué Adesina, évoquant les efforts entrepris par l’Institution pour aider les pays, notamment, fragiles à surmonter la crise sanitaire du Covid-19. En 2021, la BAD avait dépensé «4 milliards de dollars pour soutenir les efforts déployés par les pays afin d’intensifier rapidement les tests Covid», selon les chiffres de la Bad. Cette dernière a besoin davantage de contribution financière des pays membres pour augmenter la résilience du continent.
Les gouverneurs de la BAD, ont aussi débattu de «la viabilité financière de la Banque et de sa soutenabilité sur le moyen et le long terme ainsi que les aspects liés à l’amélioration de sa gouvernance».
Ils ont appelé l’institution à «collaborer avec d’autres partenaires au développement en vue de renforcer la capacité de l’Afrique à résister aux futures crises sanitaires et économiques, d’accroître l’autonomisation du continent en matière de production pharmaceutique en renforçant ses capacités productives et technologiques dans ce domaine», mais aussi à «accélérer la concrétisation de la sécurité alimentaire en accordant une attention particulière au secteur agricole, et de définir des solutions innovantes pour le financement destiné à la lutte contre les effets destructifs du changement climatique», selon la même source.
La question de renforcement du partenariat financier entre les pays membres de la Bad était au centre des échanges entre les Gouverneurs de l’Institution financière africaine et la délégation de la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) conduite par M. Denys Denia, vice-président Exécutif.
M. Raouya s’est entretenu en marge des travaux de l’Assemblée annuelle de la Bad avec
M. Denia sur «l’adhésion en cours de l’Algérie à cette Banque et les perspectives de coopération ainsi que les possibilités de partenariat entre les deux parties, notamment dans le domaine de la promotion du commerce intra-africain et de l’accompagnement des opérateurs algériens à renforcer leur présence sur le marché continental», a rapporté le communiqué du ministère des Finances. L’Algérie vise à accroître ses parts de marché dans la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et augmenter ses revenus sur le continent.
La crise géopolitique actuelle met à rude épreuve les pays africains, notamment, les plus vulnérables, mais avec un soutien adéquat des différents organismes financiers, ces pays pourraient se construire.
Pour rappel, l’Assemblée annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), s’est déroulée à Accra (Ghana) du 24 au 27 mai passés.

Samira Takharboucht