Après le «revirement» des autorités espagnoles

La décision de l’Algérie annoncée mercredi de procéder à la suspension «immédiate» du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, a fait bouger José Manuel Albares, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, qui s’est rendu hier à Bruxelles (Belgique) pour discuter avec le vice-président de la Commission européenne pour le commerce et l’économie, Valdis Dombrovskis. Des sources médiatiques ont indiqué que le gouvernement espagnol analysait les conséquences de la décision de l’Algérie d’interdire aux institutions bancaires de réaliser des opérations d’importation et d’exportation avec les banques espagnoles. En effet, l’Algérie a interdit aux banques nationales de traiter avec les banques espagnoles dans les opérations d’importation et d’exportation.

En mars dernier, le ministère des Affaires étrangères avait rappelé l’ambassadeur d’Algérie à Madrid pour consultations après une déclaration du Premier ministre espagnol favorable à l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. Pour rappel, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension «immédiate» du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne. «Les autorités espagnoles se sont engagées dans une campagne tendant à justifier la position qu’elles ont adoptée sur le Sahara occidental en violation de leurs obligations juridique, morale et politique de puissance administrante du territoire qui pèsent sur le Royaume d’Espagne jusqu’à ce que la décolonisation du Sahara occidental soit déclarée accomplie par les Nations unies», a expliqué une déclaration de la Présidence de la République. «Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d’un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l’autonomie interne préconisée par la puissance occupante, s’emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d’arguments fallacieux».

«Cette attitude du gouvernement espagnol s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général et contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région». «En conséquence, l’Algérie a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne et qui encadrait jusqu’ici le développement des relations entre les deux pays», a conclu la Présidence de la République.
L. A.