Une école pour apprendre et comprendre

Une école pour apprendre et comprendre

Au-delà des médailles qu’elles soient en or, en bronze ou en argent, il y a dans ces 19es Jeux méditerranéens d’Oran plus que ça. Il y a cette indescriptible ambiance venant de ce magnifique public qui occupe toutes les tribunes des différentes infrastructures sportives Oranaises et de Mascara qui abritent les différentes disciplines. Un public qui illumine ces jeux par leurs chants, leurs cris, leurs sourires, leurs regards, leurs gestes, leurs grimaces, mais aussi leurs applaudissements et you-you, un public qui découvre des disciplines qui se développent sans faire de bruit et qui ne sont souvent pas médiatisés.

La médaille, une marque de performance
Ces jeux sont un excellent message aux Fédérations qu’il va falloir inscrire à l’ordre du jour de leurs réunions. Parce que pour de nombreux athlètes, cet événement sportif n’est autre qu’une revanche à tous ceux qui doutaient de leur compétences, de leurs performances. «Tokyo 2021, nous ne pouvons oublier les commentaires, les analyses et les critiques et surtout les appréciations à notre retour à Alger, aujourd’hui, les médailles que nous décrochons quotidiennement qu’elles soient en Or ou pas, portent une marque, une seule marque celle des athlètes algériens qui savent aussi gagner».

Les leçons des Jeux méditerranéens
Ces jeux sont, aussi, le miroir des disciplines sportives, qui n’ont pas atteint leurs objectifs pour divers motifs. Mais ce bloc-notes de résultats n’interdit pas d’oublier les erreurs et les mauvaises gestions, conséquence a bien des égards des ratages, à force de vouloir apprendre à gagner, on oublie souvent d’apprendre au sportif à faire face à l’échec, qui est tout aussi important, ceci d’une part et d’autre. Le problème est que l’acharnement sur la réussite peut parfois engendrer des effets contre-productifs où le sportif ne s’y retrouve pas. Il échoue et perd confiance en lui car il se réduit à son résultat et oublie que c’est le fruit d’un long processus d’apprentissage et d’expérience. Des experts alertent souvent sur ce phénomène «l’apprentissage est fait d’essais et d’erreurs (donc d’échecs). C’est même en faisant des erreurs que l’on arrive à trouver les bonnes sensations». Ces jeux ont aussi fait connaître des échecs aux champions face à des athlètes qui n’ont pas leur niveau de performance et d’expérience.

Apprendre l’échec pour réussir
Oran est devenue, grâce à ces jeux, une capitale olympique. Le public se défoule et souhaite que les responsables du monde sportif préservent cet aire sportif afin qu’il ne disparaisse pas, que l’ambiance ne s’étouffe pas. «Aux fédérations de le faire, de prendre des initiatives, et de faire regrouper tous les sports dans cette ville et d’en faire pareil aussi dans les autres villes du pays. Que la mécanique sportive ne s’arrête pas, il faut l’alimenter en initiatives», estime un ancien athlète en retraite.
Enfin, une psychologue du sport écrivait «l’échec peut être douloureux. Personne ne souhaite perdre. Mais quiconque a déjà traversé des phases d’échec se rend compte que cela l’a amené à modifier ses perspectives, à changer sa manière de s’entraîner et à se remettre en question pour évoluer. Ce sont souvent ces ajustements, au bon moment, qui peuvent être déterminants dans une carrière. Pour apprendre de l’échec, il faut qu’il soit pris en compte dans sa dimension formatrice. Il doit être une occasion d’en apprendre plus sur soi-même. Obliger le sportif à être dans un processus de réflexion sur lui-même peut permettre à long terme de l’aider à gérer lui-même ses échecs. Alors, ces jeux alertent les responsables du sport, ceux qui ont pour mission de préparer leurs athlètes aux grandes compétitions internationales.
H. Hichem