La production pétrolière de l’Algérie passe à 1,057 million b/j en septembre

L’Opep+ snobe les Etats-Unis avec une hausse «marginale «de ses extractions

Les réserves d’hydrocarbures algériennes ont considérablement augmenté grâce aux découvertes de nouveaux gisements pétro-gazier depuis le début de l’année en cours. Durant cette même période les bénéfices de la société publique pétro-gazière, Sonatrach a enregistré des résultats record qui devraient atteindre 50 milliards de dollars d’ici la fin 2022, selon les déclarations de son Président-directeur général (P-dg), Toufik Hakkar, il y a un mois. De même pour sa production qui commence à retrouver son niveau d’avant la crise dépassant le un million de baril le jour (1,055 million b/j pour août). Ce volume devrait encore augmenter pour atteindre 1,057 million de barils/jour en septembre prochain, selon le tableau de production publié hier sur le site officiel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).Les treize membres de ce cartel et leurs alliés hors Opep ont convenu lors de leur 31ème Sommet ministériel Opep+ d’une augmentation supplémentaire de leur volume de production de «100.000 barils/jour pour le mois de septembre, à comparer aux quelque 432.000 puis 648.000 barils supplémentaires fixés les mois précédents», a annoncé l’Alliance dans un communiqué. Ce qui est considéré marginal par rapport aux attentes du marché, mais surtout des Etats-Unis qui n’ont pas hésité à mettre de côté leurs différends pour obtenir plus de pétrole. Le groupe informel Opep+ refuse d’augmenter davantage sa production pointant l’instabilité du marché, mais surtout «l’insuffisance des investissements dans le secteur en amont qui aura une incidence sur la disponibilité d’une offre adéquate en temps opportun pour répondre à la demande croissante au-delà de 2023 des pays producteurs de pétrole non membres de l’Opep, de certains pays membres de l’Opep et de pays non participants», a indiqué l’Opep dans un communiqué publié sur son site.
«Pour juillet et août, le groupe s’était engagé à ajouter plus de 600.000 barils par jour sur le marché», a précisé la même source, notant que «le sous-investissement chronique dans le secteur pétrolier a réduit les capacités excédentaires tout au long de la chaîne de valeur (amont/intermédiaire/aval)». Face à l’instabilité du marché pétrolier et la croissance des tensions géopolitiques en Europe et entre les Etats-Unis et la Chine, les pays membres de l’Alliance prônent la prudence. «La disponibilité extrêmement limitée de la capacité excédentaire nécessite de l’utiliser avec beaucoup de prudence en cas de graves perturbations de l’approvisionnement», souligne le même document.
Pour le média Bloomberg, le groupe Opep+ réagit à un rythme plus lent, alors que le marché pétrolier est très tendu ces derniers mois. La nouvelle hausse de production de l’Opep+ pourrait offrir, par ailleurs, aux consommateurs un peu de répit et apaiser l’inflation des prix du carburant.
Tout dépend, toutefois, de la situation géopolitique en Europe et en Asie et des conditions du marché pétrolier. En quelques heures seulement les cours du baril de Brent sont passés de 95 dollars à 101 dollars, à l’annonce de l’accord.
Ce dernier a douché les ambitions du Président américain Joe Biden qui a récemment courtisé l’Arabie saoudite pour tenter d’obtenir plus de pétrole et enrayer la hausse des prix.
L’Arabie saoudite au lendemain de la visite de Biden de «ne jamais agir sans l’accord de ses partenaires» y compris russes.
La devise de l’Opep+ est de préserver sa cohésion, malgré les pressions exercées par les Etats-Unis et l’Occident. Tous les pays membres adhèrent à cette politique. L’Algérie a réaffirmé aussi l’importance de se conformer aux décisions de cet accord.
C’est ce qu’a affirmé avant-hier, le Secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), fraîchement installé, Haitham Al-Ghais.
«L’Algérie n’a cessé de soutenir la politique du dialogue parmi les pays membres de cette organisation, et ce durant les crises les plus aigües», a-t-il déclaré dans une interview diffusée sur la Télévision publique, ajoutant que «l’Accord d’Alger de 2016 avait des conséquences importantes pour les pays industriels et pétroliers, de par l’équilibre qu’il a garanti dans l’économie mondiale, en termes de stabilité des prix du pétrole».
Lors de la 31ème réunion ministérielle de l’Opep+, les participants ont rendu «un hommage particulier au regretté Secrétaire général de l’Opep, feu Mohammad Sanusi Barkindo», selon le communiqué du groupe.
Samira Takharboucht
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