Le Mali compte sur l’Algérie

Facteur de stabilité

L’Algérie doit continuer à avoir un rôle moteur au Mali, souhaite le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale malien, Abdoulaye Diop. «Je me réjouis de l’intérêt et de l’importance qu’accorde le Président Tebboune à la relation entre le Mali et l’Algérie qui doit être toujours un facteur pour la paix et la stabilité dans la région», a-t-il affirmé à l’issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Le ministre malien a salué les «déclarations fortes tenues par le Président Tebboune qui a réaffirmé l’attachement de l’Algérie à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali (et) à l’importance pour les parties maliennes d’avancer plus vite et plus en profondeur par rapport à l’application de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, qui est d’abord dans l’intérêt des Maliens eux-mêmes».
«Au nom des plus hautes autorités maliennes, le ministre Diop a salué l’engagement personnel du Président Abdelmadjid Tebboune en faveur de la paix et de la stabilité au Mali, en réitérant la reconnaissance de son pays pour la solidarité active manifestée en tout temps à son égard par l’Algérie», a fait savoir un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
De son côté, Ramtane Lamamra «a assuré son homologue malien que, compte tenu des responsabilités qu’elle assume à la tête de la Médiation internationale et du CSA, ainsi qu’en sa qualité de pays voisin, l’Algérie ne ménagera aucun effort pour soutenir les parties maliennes sur la voie de la paix et de la réconciliation dans un Mali uni, stable, démocratique et prospère», a ajouté le communiqué.
L’Algérie a salué l’engagement des parties maliennes pour la mise en œuvre de l’Accord d’Alger. Les échanges, ce dimanche, entre Ramtane Lamamra et Abdoulaye Diop ont porté sur l’Accord d’Alger, et sur la réactivation des cadres et mécanismes de concertation et de dialogue.
«Je crois que le comité bilatéral stratégique que nous avons mis en place s’est déjà réuni 17 fois et a permis de créer, dans un cadre souple et pragmatique, des consultations régulières sur des questions politiques et de développement et sur une autre lecture de la situation d’ensemble dans la région», a expliqué le ministre malien qui était en visite en Algérie dans le cadre des consultations politiques régulières entre les deux pays. Selon Abdoulaye Diop, l’Algérie et le Mali regardent dans la même direction et partagent les mêmes préoccupations, soulignant que le Président Tebboune et le président de transition malien Assimi Goïta «sont conscients du lien fort, séculaire, géographique, historique et même culturel qui unit les deux pays».
Le communiqué du ministère a indiqué qu’au menu des discussions à l’occasion de la réunion en tête-à-tête entre les deux ministres et de la séance de travail élargie qui s’en est suivie, figurent notamment «le renforcement des relations de fraternité et de coopération qui unissent les deux pays ainsi que les perspectives d’imprimer une nouvelle dynamique à la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, dans le cadre des efforts en cours visant à favoriser une transition réussie en République du Mali». Dans cet esprit, il a été convenu de recommander «la poursuite des efforts conjoints pour densifier davantage le partenariat algéro-malien dans divers domaines et relancer les mécanismes de coopération bilatérale, y compris le Comité bilatéral stratégique dont la 18e session est prévue à Bamako, la Grande commission mixte ainsi que le Comité bilatéral frontalier», ajoute le texte. S’agissant de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, les deux ministres se sont félicités des résultats «encourageants» de la deuxième réunion décisionnelle de haut niveau tenue à Bamako du 1er au 5 août concernant notamment la question cruciale du Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) et certains aspects des réformes politiques et institutionnelles.
Les deux ministres ont abordé les développements sur la scène régionale à la lumière des défis imposés par la prolifération des menaces terroristes et de la criminalité transfrontalière dans les pays de la bande sahélo-saharienne.
Lamamra et Diop «se sont mis d’accord pour poursuivre et approfondir les consultations bilatérales et multilatérales avec les pays concernés en vue de favoriser des réponses communes reposant sur les mécanismes et outils pertinents de l’Union africaine», conclut le communiqué.
Lakhdar A.