Bruxelles ordonne au gouvernement Sanchez de rétablir le dialogue énergétique avec l’Algérie

Face à la menace de la Russie de couper les approvisionnements en gaz

L’Union européenne (UE) relance le dialogue énergétique avec l’Algérie. Bruxelles vient, en effet, d’ordonner à ses Etats membres notamment au gouvernement Sanchez de relancer le dialogue avec l’Algérie pour résoudre la crise énergétique en prévision du prochain hiver suite à la menace de la Russie de couper les approvisionnements en gaz et surtout à l’incapacité de l’Espagne de répondre aux attentes de certains de ses membres, notamment l’Allemagne.
«L’Europe veut construire des associations à long terme mutuellement bénéfiques, promouvant les énergies renouvelables et augmentant l’efficacité énergétique dans le monde entier et coopérant dans les technologies vertes et l’innovation», a rapporté le quotidien espagnol Libremercado.
La menace réelle que Poutine fait peser sur l’Europe à travers une coupure totale de l’approvisionnement en gaz russe oblige l’UE à rechercher des alternatives. Bruxelles qui cherche coûte que coûte à s’affranchir du gaz russe, se tourne désormais vers l’Italie en l’assurant du soutien communautaire, non sans dresser un constat de carence vis-à-vis de l’Espagne qui nourrissait l’espoir de devenir le hub énergétique européen, soit une porte d’entrée du gaz algérien.
«Bruxelles veut à tout prix des sources de gaz face à la menace d’une coupure totale de l’approvisionnement de la Russie. L’Italie est le pays le plus avancé dans ces relations avec l’ancien partenaire espagnol et envisage de développer des gazoducs pour acheminer ce gaz vers l’Europe», note la même source.
La mesure, observe le quotidien espagnol Libremercado, fait partie du plan REPowerEU de la Commission européenne visant à s’affranchir des hydrocarbures russes d’ici 2027.
Relevant que la nouvelle plateforme énergétique de l’UE jouera un rôle clé dans la mutualisation de la demande, la coordination de l’utilisation des infrastructures, la négociation avec les partenaires internationaux et la préparation d’achats conjoints de gaz et d’hydrogène.
Sur la base de tout cela, a poursuivi la même source, une série d’actions sera développée. La première, fait remarquer le quotidien espagnol Libremercado, consiste en l’augmentation des livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis les Etats-Unis et le Canada et par Gazoduc et GNL depuis la Norvège.
La deuxième action consiste à intensifier la coopération avec l’Azerbaïdjan, en particulier dans le corridor gazier Sud.
Le troisième est de conclure des accords politiques avec des fournisseurs de gaz comme l’Egypte et Israël pour augmenter l’approvisionnement en GNL. Et enfin, la relance du dialogue énergétique avec l’Algérie.
Ce dialogue avec l’Algérie, rappelle Bruxelles, était parfait, jusqu’à ce que, en premier lieu, Sanchez envoie sa ministre de la Transition écologique Teresa Ribera, pour négocier les futurs prix du gaz avec l’Algérie et leur expliquer que l’Espagne était opposée au développement du gaz, parce qu’elle voulait donner la priorité à l’éolien et au solaire dans le respect de l’agenda 2030. En second lieu, surtout depuis que Pedro Sanchez lui-même a cédé le Sahara au Maroc, provoquant l’une des plus grandes crises diplomatiques avec le pays exportateur de gaz ces derniers temps.
Notons que la décision de Bruxelles intervient à la veille de la visite du président de l’UE, Emmanuel Macron en Algérie, dont l’ordre du jour comprend le dossier de la fourniture du gaz à l’Europe, en prévision de l’hiver prochain qui promet d’être rude en raison des menaces de restrictions de la Russie.
Rabah Mokhtari