L’Algérie opte pour les BRICS

Relations internationales

La perspective d’adhésion de l’Algérie au Groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se précise. La Russie y est favorable. L’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, s’est exprimé sur ce sujet jeudi dernier lors d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de l’ambassade à Alger.

Il a révélé que les deux Présidents, Abdelmadjid Tebboune et Valdimir Poutine, en ont parlé. L’éventualité de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS a été évoquée la première fois par le Président Tebboune, fin juillet, lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale. «L’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles», a-t-il expliqué.
Le Président Tebboune avait fait savoir que «l’adhésion au Groupe BRICS est tributaire de conditions économiques auxquelles l’Algérie satisfait en grande partie». «Cela est envisageable, mais n’anticipons pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura de bonnes nouvelles», avait-il ajouté, expliquant que «l’Algérie s’intéresse aux BRICS, en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique». Il n’est pas exclu que le traitement en rouble avec la Russie, déjà en cours dans les échanges de ce pays avec la Chine et l’Inde et qui est en train d’inclure d’autres pays, soit étendu à l’Algérie.
Pour rappel, le Président Tebboune a pris part, le 24 juin 2022, à une réunion de haut niveau par visioconférence des pays BRICS (dont la Chine assure la présidence actuellement) et des autres économies émergentes sur le développement mondial.
Dans son intervention, le Président Tebboune avait souligné que «les tensions et les soubresauts qui secouent les relations internationales aujourd’hui nous interpellent au vu des défis de l’heure qui se posent aux efforts visant à instaurer la paix, mettre fin aux conflits et impulser la roue du développement, mais aussi pour les dangers de la polarisation qui augurent d’un changement des rapports de force sur la scène internationale et présagent les contours du nouvel ordre mondial». Il a rappelé, à cette occasion, «la thèse avancée par l’Algérie, il y a près de 50 ans, sur l’impératif de veiller à l’instauration d’un nouvel ordre économique où régneront parité et équité entre pays». Il a fait observer que «le sous-développement économique dont souffrent plusieurs pays émergents n’est pas seulement une question interne, mais tire plutôt ses racines d’un déséquilibre flagrant des structures des relations économiques internationales et de l’hégémonie qu’exerce un groupe de pays», ajoutant que «la rupture de ce cercle vicieux passe par l’esprit, les principes et les objectifs des résolutions importantes adoptées par l’Assemblée générale des Nations unies, en tête desquelles la résolution 3201 portant Déclaration sur l’établissement d’un nouvel ordre économique international qui repose sur l’équité et l’égalité dans la souveraineté, ainsi que sur les intérêts mutuels et intégrés et la coopération entre tous les pays». L’Algérie poursuit sa lutte vers «l’instauration d’un nouvel ordre mondial incluant notre sécurité collective partant de la stabilité et de la prospérité de tout un chacun», avait également rappelé le Président Tebboune, soutenant que «nous sommes appelés à réaliser nos objectifs communs en matière de sécurité et de prospérité, à la faveur de la solidarité et de l’harmonie».
L’Algérie entretient d’excellentes relations avec les pays membres des BRICS, notamment avec la Russie. L’Algérie a participé aux manœuvres des «Forces armées Vostok 22» ce mois-ci, lancées dans l’Est de la Russie, et dans les eaux des mers du Japon et d’Okhotsk, avec la participation de 14 pays, dont la Chine et l’Inde. Les relations bilatérales algéro-russes ne sont pas affectées par l‘augmentation des livraisons de gaz algérien vers l’Europe, après l’arrêt de l’approvisionnement russe. «Cela ne dérange pas la Russie», a déclaré Valerian Shuvaev qui estime que l’Algérie a le droit de profiter de la situation internationale, notamment avec la hausse des prix du gaz. Il est question d’une visite qu’effectuera le Président Tebboune en Russie avant la fin de cette année. «Nous cherchons à étendre les domaines de la coopération civile entre l’Algérie et la Russie, et nous travaillons dur pour renforcer le partenariat dans l’énergie, les mines, l’industrie et la recherche scientifique», a fait savoir l’ambassadeur de Russie à Alger.
Lakhdar A.

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