Une saison estivale 2022 pas comme les autres

Défilé militaire, Jeux méditerranéens d’Oran, Disco Maghreb et les grandes vacances

La saison estivale 2022 touche à sa fin avec l’arrivée, dans quelques jours seulement, de l’automne. Une période de trois longs et vibrants mois marquée par le déroulement de nombreux grands événements, notamment sportifs, culturels, touristiques, nationaux et même militaires, annonçant le grand retour de l’Algérie sur le plan international.

Une saison estivale 2022 qui a été émerveillement et dignement fêtée par les Algériens, où ils ont renoué avec l’émotion de jadis. Une saison estivale qui a été marquée, en revanche, par de nombreuses lacunes et difficultés, notamment financières en raison de la crise alimentaire et économique mondiale, gâchant le plaisir des grandes vacances pour des millions d’Algériens. Une saison estivale 2022 pas comme les autres.
Les nouvelles générations algériennes ont passé des moments forts lors de la saison estivale 2022, non seulement elles ont assisté pour la première fois au grand retour du défilé militaire après plus de 35 ans d’éclipse, mais aussi, elles étaient au rendez-vous avec l’organisation des Jeux méditerranéens d’Oran 2022, tout ça sous l’air de la chanson de l’année, voire le tube mondial «Disco Maghreb » interprété par le célèbre Franco-Algérien DJ Snake, un tube qui a donné une forte belle image à l’Algérie dans un contexte mondial très difficile sur le plan touristique. L’Algérie a marqué de son empreinte durant la saison estivale 2022.
De l’émotion, de la joie, de la fierté aussi mais surtout, des sentiments d’amour à la nation, ont été au rendez-vous durant la saison estivale 2022. L’organisation de l’Algérie de la 19e édition des Jeux méditerranéens à Oran et les moments forts et émotionnels vécus par les Algériens au cours de quinze jours de belles compétitions sportives, resterons à jamais gravés dans la mémoire des plus jeunes. Leur diffusant des sentiments de fierté à la nation, les Jeux méditerranéens étaient une occasion pour les Algériens de se renouer avec la grandeur de l’Algérie et d’aller vers l’avant.

Un défilé militaire en pleine saison estivale
Après plus de 35 ans d’éclipse, l’Algérie a enfin renoué avec le défilé militaire. Une célébration militaire fêtée dignement et émerveillement par les forces aériennes, terrestres et maritimes de l’Armée nationale populaire (ANP), mais également par tout un pays, toute la population.
Ce grand événement a eu lieu au cours de la saison estivale 2022, plus précisément le 5 juillet date symbolique, historique et révolutionnaire de l’Algérie contemporaine. Il s’agit du jour de l’indépendance du colonialisme français qui a duré plus de 132 ans d’occupation. Pour les générations d’aujourd’hui, le défilé militaire 2022 restera à jamais gravé dans leur mémoire, car ils assistaient pour la première fois aux puissants armements de leur Armée nationale populaire. Des moments d’émotions et de forts sentiments de joie, fierté et puissance se dégagé de l’esprit des jeunes générations et même ceux dont la nostalgie et l’amour au pays remontent à des décennies. Ainsi, la saison estivale 2022 a été marquée par le grand retour du défilé militaire à Alger, dans un monde en constants changements avec le rebondissement des anciens conflits régionaux, l’apparition de nouvelles générations de guerre, notamment géopolitiques. Dans un monde pareil, l’Algérie a été contrainte de s’imposer en se forçant un chemin vers le leadership de sa région. L’organisation du défilé militaire s’inscrit dans cette optique et le Chef de Corps d’Armée, le Général-major Saïd Chanegriha, a été intransigeant sur ce plan, il a à maintes reprises réclamé le droit de l’Algérie de devenir le leader dans sa région au vue de la forte puissance de son Armée, son poids lourd géopolitique, sa grande et riche histoire à travers les siècles, ses grandes richesses potentielles, sa position géostratégique et sa population constituée dans sa grande majorité de jeunesse.

La vague libyenne et la flambée tunisienne
La saison estivale 2022 a été également marquée par le débarquement massif des touristes libyens vers l’Algérie. Vivants sous un conflit entre deux parties libyennes antagonistes qui se disputent la Libye, les Libyens, en manque flagrant de voyage et de détente en raison de la situation politique du pays, ont opté, en masse, pour l’Algérie. C’est ainsi que durant cet été, des milliers de touristes libyens ont débarqué dans les villes côtières du pays, choisissant les wilayas de Jijel, Béjaïa, Constantine, Annaba, Oran Ain Témouchent, Mostaganem, Alger, Blida, Boumerdès, Tipasa, et bien d’autres, pour passer les grandes vacances. Du jamais vu, les Libyens en milliers scandaient, dès leurs arrivées en Algérie : «One, two, three, viva l’Algérie !», dans une ambiance fraternelle entre les deux peuples, algérien et libyen.
«C’est la première fois que je vois un tel nombre de touristes libyens ici en Algérie», disait un trentenaire habitant le quartier populaire de Bab El-Oued. Il est clair que les réseaux sociaux ont joué un grand rôle dans l’émergence des touristes libyens en Algérie, outre, la forte et belle image de l’Algérie qui ne cesse de grandir chaque jour sur la scène internationale. En revanche, si le nombre des touristes libyens était considérable durant la saison estivale 2022, celui des touristes algériens partant pour la Tunisie était beaucoup moins important par rapport aux années précédentes. En effet, le nombre des touristes algériens ayant séjourné en Tunisie n’a pas dépassé le un million durant cet été, alors que durant les précédentes années ils étaient plus de trois millions à faire le voyage au pays du Jasmin. Cette baisse est due à la flambée générale des prix qui sévit depuis plusieurs mois en Tunisie et qui s’est développée pour atteindre le secteur du tourisme, causant les hausses des tarifs au niveau des hôtels et complexes touristiques tunisiens, sans parler de la hausse des prix des produits alimentaires. Cette situation a poussé un grand nombre d’Algériens d’annuler leur voyage.

L’été 2022, la crise financière
et la nouvelle mode touristique
Les Algériens étaient très nombreux, durant l’été 2022, à choisir une nouvelle culture touristique et opter pour de nouvelles tendances vacancières en raison des difficultés financières dues à la flambée générale des prix au niveau mondial.
Profitant d’un grand pays qui regorge de lieux paradisiaques, de magnifiques plages, d’un immense désert, de chaînes de montagnes à couper le souffle, de belles et grandes villes, les estivants locaux étaient très nombreux à passer les grandes vacances au pays avec des idées très innovantes. Sur les réseaux sociaux, cette plate-forme numérique, ici la destination algérienne a battu le record durant l’été 2022,. Elle était sélectionnée parmi plus d’une centaine de pays par un nombre considérable d’internautes, que ce soient des locaux, étrangers ou encore des compatriotes, tous disaient vouloir visiter très prochainement l’Algérie. Certains découvrant pour la première fois les lieux paradisiaques dont regorgent l’Algérie, n’ont pas résisté à son charme ; ils disaient tous qu’ils étaient fascinés tout en ressentant une immense fierté et joie pour l’Algérie. En revanche, et en Algérie, la plupart des citoyens désirant passer des séjours de vacances dans un autre pays étaient contraints d’annuler leur projet. La flambée générale des prix sur le plan international avec, notamment, l’augmentation des prix des séjours, des billets d’avion et même des restaurations dans l’ensemble des pays, a empêché le voyage pour des milliers d’Algériens. Des destinations qui, autrefois, faisaient le bonheur des touristes algériens, telles que la Tunisie, Turquie, Malaisie et quelques pays d’Europe, ont augmenté leurs prix jusqu’à proposer des tarifs exagérés par rapport au plan budgétaire des touristes algériens. Cette situation a poussé de nombreux Algériens à opter pour le plan B, qui consiste à passer des vacances au pays, dans l’une des nombreuses wilayas touristiques et côtières du pays. Séjour au bled,
vacances dans les wilayas côtières, dans les montagnes entre amis, vacances «sauvages» loin des hôtels, vacances d’aventures, de nouvelles tendances vacancières ont surgi durant la saison estivale 2022. Prenons l’exemple des cascades de Traghenia situées dans la région de Ténès (55 km au Nord de Chlef), ces belles cascades sont devenues parmi les destinations touristiques les plus prisées par les estivants algériens qui y découvrent des paysages pittoresques et un séjour estival plein de défis et d’aventures.

Entre l’Est et l’Ouest, un grand déséquilibre «touristique»
La saison estivale 2022 a démontré un déséquilibre flagrant en matière de structures d’hôtelleries, notamment dans la capacité d’accueil des estivants et touristes et leur restauration, et la partie de l’Est du pays souffre d’un manque flagrant par rapport à l’Ouest du pays, où l’émergence et le développement touristique sont nettement plus élevés.
Des villes touristiques par excellence telles que Constantine et Annaba, pour ne citer que ces deux wilayas où une absence de taille de structures est à signaler, ce qui rend ces villes dans l’incapacité d’accueillir des touristes locaux et étrangers.
En revanche, des wilayas de l’Ouest telles qu’Oran, Mostaganem et Ain Témouchent, ont bénéficié d’importantes réalisations dans le domaine du tourisme. Ce déséquilibre dans la réalisation de structures touristiques à l’Est par rapport à l’Ouest a provoqué de grandes pertes financières pour les wilayas considérées. Fort heureusement, les réformes engagées par les hautes autorités du pays pour le développement du tourisme, concerne la relance des grands projets au profit des wilayas touristiques de l’Est du pays.
En attendant ces prochaines réalisations, les villes de l’Est du pays sont fortement présentes sur la plate-forme numérique et ses multiples applications, à travers les nombreuses publications de photos et vidéos à caractères touristiques qui démontrent les paysages somptueux des villes de l’Est du pays, une initiative faite par des youtubeurs algériens ainsi que par des Agences de voyage, des organisations et autres associations à caractères touristiques.
Postant de très belles images des lieux touristiques algériens, de nombreuses Agences de voyage et sites étrangers ont été sollicités par des dizaines de milliers de touristes étrangers pour faire un séjour en Algérie.

Quand l’Algérie ensorcelle un célèbre écrivain américain
Parlant de la beauté de la nature et de l’immensité géographique que possèdent l’Algérie, le célèbre écrivain-journaliste américain Henry Wismayer est tombé sous son charme. Ensorcelé par la beauté de ses nombreuses villes bâties sur un territoire national égal à un Continent, enchanté par ses lieux historiques magiques telles que Timgad ou encore Djemila, emporté par l’immensité et l’éclat de son désert, l’écrivain américain, Henry Wismayer n’a pas résisté face au charme de l’Algérie, il a été fasciné par la magie de sa diversité biologique et de son histoire antique.
Après un séjour en Algérie et de retour aux Etats-Unis, l’écrivain américain, Henry Wilsmayer, a consacré, à travers un reportage publié en mai 2022 au quotidien américain The Washington Post, un passionnant reportage à l’Algérie, à travers des escapades à La Casbah d’Alger, mais aussi dans les villes antiques de Constantine, Timgad et Djemila, sans oublier une virée au Sud algérien, recommandant ainsi de «promouvoir» le tourisme en Algérie. Un carnet de voyage à travers lequel la Destination Algérie a été mise en exergue et réhabilitée par son auteur, le célèbre écrivain-journaliste Henry Wilsmayer, qui a voyagé dans plus de 100 pays et qui a, à son actif, plusieurs reportages traduits dans plusieurs langues et publiés dans de célèbres journaux et magazines comme New York Times, Washington Post Magazine, The Atlantic, The Guardian, Time Magazine et Wall Street Journal pour ne citer que ces grands périodiques.
L’auteur qui a confié avoir eu auparavant des «préjugés» sur l’Algérie, a affirmé qu’il a immédiatement changé d’avis car «impressionné» par la «grandeur» de ce pays. Dans son carnet de voyage, il n’a pas caché son «émerveillement» sur La Casbah qu’il décrit comme «un labyrinthe délabré de ruelles», classé site du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992.
Poursuivant son voyage en traversant de terres fertiles et montagneuses, l’auteur fait découvrir également aux lecteurs la ville de Constantine, l’antique Cirta fondée par des rois numides, la décrivant comme un grand rocher ou une grande falaise avec un promontoire calcaire, qui culmine à des centaines de mètres au-dessus du Rhumel. L’auteur n’a pas manqué de relater l’ambiance mais aussi l’entrain que connaît la ville aux Ponts suspendus. Il cite à cet effet le Pont suspendu de Sidi M’Cid, qui était resté pendant 17 ans après son ouverture en 1912, le plus haut pont du monde.
A l’évidence, La Casbah de Constantine aux saveurs fortes, a été un passage obligé pour l’auteur qui a relevé l’odeur du pain et des plats savoureux proposés par les différents restaurants populaires dans les ruelles de l’antique cité.
Par la suite, il s’est rendu à l’antique Timgad, une petite ville entourée de collines où l’on pouvait marcher sur une route dallée, posée près de deux millénaires plus tôt, a-t-il relevé. Sur place, il a été «stupéfié» par les ruines de Timgad qui remontent au 1er siècle, une ville qui servait, de retraite aux vétérans de l’armée impériale romaine, raconte-t-il.
Non loin de Timgad, l’auteur est également tombé sous le charme d’une autre ville qui porte bien son nom, Djemila, qui, a-t-il mentionné, signifie «la belle». Il l’a qualifiée à juste titre de «merveille archéologique».
En visitant son site en pente, l’auteur se sentait comme si il découvrait les «trésors de Djemila», citant un bain public, une fontaine conique et un torse de marbre titanesque de Jupiter caché derrière un temple sans toit.
Sofiane Abi