Des progrès et des lacunes…

Communication officielle

Beaucoup a été dit sur la reprise en main salvatrice, par la Présidence de la République, de la communication officielle et la maîtrise parfaite de tout le processus, au point qu’aucune information gardée confidentielle, telles que les nominations de cadres de la nation ou de ministres, n’a filtré dans les médias, comme ce fut souvent le cas durant les deux décennies précédentes.

Les professionnels de la communication, et notamment de la presse, ne peuvent en effet que s’en réjouir, car cela promet d’introduire plus de transparence dans la relation toujours si passionnée et complexe presse-
pouvoir qui a longtemps pâti de diverses immixtions, lesquelles ont fini par creuser le fossé et créer un climat de méfiance entre les deux parties.
Les médias se félicitent également de cette nouvelle tradition qu’a instaurée le chef de l’Etat en organisant, régulièrement, des rencontres avec les journalistes de tous bords, où il n’y ni censure, ni aucune question taboue à signaler.
Aussi, l’utilisation des réseaux sociaux, comme Tweeter ou Facebook, pour communiquer directement et quasi-quotidiennement avec les Algériens, est-elle à inscrire à l’actif du président de la République que certains esprits chagrins se plaisaient pourtant à décrire pernicieusement comme «peu loquace», voire comme «peu communicatif».
Tous ces efforts louables consentis par le chef de l’Etat et son entourage dans le domaine de la communication ont rapidement contribué à colmater les brèches et à soigner l’image de l’Etat, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.
L’Algérie n’est plus ce pays géré par un régime «autocratique» comme s’escrimaient à le décrire certains médias malveillants qui exploitaient systématiquement la moindre faille pour tenter de ternir l’image de l’Algérie et de briser son élan émancipateur.
Cela dit, face à cette formidable entreprise, il y a lieu de constater que les choses ne semblent pas aller au même rythme, et avec le même entrain, du côté de l’Exécutif, où, au contraire, l’on ressent une vraie apathie que rien n’explique a priori. Le contraste est parfois très visible.
Pourtant, les membres du Gouvernement bénéficient d’importants atouts qui puissent leur permettre d’être plus communicatifs et politiquement plus offensifs. Il y a d’abord les moyens logistiques et le personnel qualifié dont dispose chaque département. Qu’est-ce qui les empêchent de tenir régulièrement des points de presse pour répondre, chacun dans son secteur, aux questions que se posent les citoyens et expliquer leurs démarches ou leur projets ? Qu’est-ce qui les dissuadent d’avoir recours, comme le Président mais sans mimétisme, aux réseaux sociaux ou aux médias en général pour communiquer et, pourquoi pas, échanger avec leurs concitoyens sur les sujets qui les occupent ?
Apparemment rien. Mais on a la nette impression que les membres de l’Exécutif, à commencer par le Premier ministre, hésitent à s’y essayer comme pour ne pas avoir à commettre des bévues ou des dérapages verbaux. D’où cette tergiversation, cette pusillanimité qui caractérisent l’attitude de la plupart des membres du Gouvernement, y compris, parfois, dans des situations exigeant d’eux des postures plutôt audacieuses. Parce qu’il est vrai que dans le contact direct, on est plus explosé à des écarts de langage, voire à des errements politiques plus ou moins sérieux. Mais, il se trouve néanmoins que la communication, dans toutes ses formes, est le meilleur champ d’apprentissage en politique.
Car nos ministres ne doivent pas oublier que leur rôle, au sein de l’Exécutif et abstraction faite de leur vocation respective, est éminemment politique. Et un politique, dans tous les pays du monde et sous n’importe quel régime, doit d’abord savoir parler, et communiquer.
M.A