Adhésion aux Brics : L’Algérie prête à suivre une nouvelle voie !

Vers un nouvel ordre économique mondial certain

A la fin du mois de juillet passé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré, lors d’une rencontre périodique avec des médias nationaux, que l’Algérie est prête à rejoindre l’alliance des cinq puissances économiques mondiale, non-occidentale, en l’occurrence, appelée communément, le groupe Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Trois mois plus tard, l’Algérie annonce le dépôt officiel de sa candidature pour rejoindre le groupe Brics. Cette information a été largement reprise par les médias nationaux et étrangers, estimant, par ailleurs, que pour adhérer aux Brics, les pays membres doivent donner leur accord. Ce qui est sûr, l’Algérie semble déterminée à emprunter cette nouvelle voie de développement de son économie. Atteindre l’émergence techno-
logique, entre autres.
Dans sa déclaration aux médias, le Président Tebboune, avait souligné que «l’adhésion au Groupe Brics est tributaire de conditions économiques auxquelles l’Algérie satisfait en grande partie», mais aussi des relations de coopération très étroites qu’entretient le pays avec les plus grandes puissances de cette Alliance, la Russie et la Chine qui ne s’opposent pas à l’adhésion de l’Algérie aux Brics. «Le reste des pays Brics a étudié le dossier algérien, avant de se prononcer. Il s’agit de l’Afrique du Sud, l’Inde et Brésil», a précisé, lors de son passage, avant-hier, sur le forum de la Radio nationale, Chaîne I, l’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Mme Leila Zerrouki, évoquant la participation du pays au dernier sommet des Brics qui «est sorti avec enthousiasme pour l’inclusion d’autres pays dans le groupe».
«Nous avons soumis notre demande, et aussi bien la Russie que la Chine ont salué l’adhésion de l’Algérie», a-t-elle ajouté.
Il reste de ce fait à convaincre l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud, qui a plaidé pour l’élargissement des Brics à travers l’adhésion des pays africains.
«Pour moi, les Brics doivent être étendus à tout le continent africain. Une fois que nous aurons des instruments de gouvernance, des instruments de financement, comme la Banque de développement des Brics, nous réussirons», a indiqué, au mois d’octobre dernier, au média «Sputnik», M. Zolani Mkiva, délégué au Conseil national des Provinces d’Afrique du Sud, estimant que «le système multipolaire nous aidera à commencer à penser librement, à sortir des sentiers battus et à proposer des modes de transaction créatifs qui aideront les gens ordinaires».
Ce groupe créé en 2009 et qui a commencé à se réunir annuellement depuis 2011 a réussi à bâtir un bloc économique mondial très puissant et très divergent du modèle économique occidental, accusé d’avoir appauvri des nations. Pour ces nations en Afrique, au Moyen-Orient ou en Amérique latine, adhérer aux Brics apparaît comme la clé du changement pour ce nouvel ordre multipolaire.
En décidant de rejoindre cette Alliance, tout comme l’Arabie saoudite, l’Argentine et la Turquie, l’Algérie adhère ouvertement à la nouvelle approche et vision des Brics et voit en cette adhésion une opportunité pour se reconstruire. Ceci lui donnerait plus de poids. Le pays a réussi à redresser économiquement et financièrement ces deux dernières années grâce à la hausse des recettes des hydrocarbures, à sa politique de réformes globales et à la valeur de ses investissements. Le Fonds monétaire international (FMI) avait même promu le pays au rang des économies émergentes et prévoit une amélioration de ses indicateurs économiques d’ici la fin 2022 et 2023. Dans un rapport publié en octobre, le FMI a relevé ses prévisions de croissance à 4,7%. Le pays promet de poursuivre ses efforts de réformes afin d’atteindre la résilience économique, malgré l’instabilité et les craintes de l’effondrement de l’économie mondiale. La Chine et la Russie sont des partenaires très fiables de l’Algérie qui souhaite faire partie désormais de l’Alliance Brics ou Brics+.
Cette décision pourrait contrarier certains pays, notamment, occidentaux qui voient en l’élargissement de ce groupe une menace pour leur modèle économique, alors que des experts estiment que le risque qu’encourt ce modèle est d’ordre géo-économique. La Chine a déjà accéléré la transformation numérique de sa monnaie et entre dans une nouvelle ère et aura sûrement une influence importante sur l’ordre économique mondial. Même les pays émergents sont indépendants dans la gestion de leur économie, l’impact de leur Alliance à l’avenir pourrait être très fort.
Samira Takharboucht