Les sous-traitants locaux, les grands acteurs de la performance industrielle

Zeghdar vise à accroître sa contribution au PIB à 10 ou 15%

L’Algérie a mis en avant, au cours de ces deux dernières années, une nouvelle vision de développement industriel qui favorise l’investissement, le partenariat ainsi que la sous-traitance industrielle, permettant le renforcement de la relation inter-entreprise entre les sociétés de production et le marché national.

Une organisation de la production industrielle efficace que le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar défend aujourd’hui, pour sa contribution progressive à relever le taux d’intégration des produits fabriqués localement.
Une priorité pour son département qui s’intéresse en parallèle au développement de la sous-traitance et l’émergence de nouvelles filières industrielles, génératrices d’emplois et de profit sur le long terme. Cet appui devrait aussi aider les entreprises nationales à décrocher des contrats commerciaux au niveau régional, notamment.
L’Algérie se donne aujourd’hui les moyens pour maximiser ses chances de réaliser ses ambitions au niveau maghrébin, faisant ainsi de la coopération économique et commerciale transfrontalière une priorité. Après la réussite du Sommet arabe, tenu à Alger les 1er et 2 novembre en cours, l’Algérie s’intéresse à la promotion de l’intégration économique des pays arabes, notamment, du Maghreb et parle déjà de la valeur ajoutée de cette intégration pour les pays arabes.
La question portant sur le renforcement des mécanismes de coopération industrielle, commerciale et financière entre les pays arabes a été, longuement, abordée lors de la tenue à Alger du 12 au 14 novembre courant, de la 1ère Conférence et exposition internationale arabe des petites et moyennes entreprises (SMEX). La clôture de cet événement hier a coïncidé avec l’ouverture de la 7e édition du Salon international de la sous-traitance (ALGEST 2022), regroupant plus de 80 entreprises (nationales et étrangères) «révélatrices du potentiel national de sous-traitance»dans le secteur industriel.
Ces deux évènements constituent une occasion importante pour mettre en avant la nouvelle stratégie industrielle de l’Algérie, visant le renforcement du processus des partenariats public-privé et national-étranger en vue de diversifier la production industrielle nationale et améliorer, en parallèle, la compétitivité des entreprises locales. Le ministre a évoqué, dans ce sillage, les avantages et incitations fiscales et douanières qu’offre le nouveau Code de l’Investissement, plus attractif pour les investisseurs. Il a appelé les entrepreneurs arabes présents au SMEX à venir saisir cette occasion pour examiner les opportunités d’investissements et de coopération en Algérie.
L’Etat veut augmenter, certes, la valeur et le volume des investissements étrangers, mais pas au détriment de l’entreprise nationale ou du consommateur algérien. Il vise des partenariats gagnants-gagnants à tous les niveaux, même de la sous-traitance. Les entreprises intermédiaires jouent un rôle important dans le renforcement du taux d’intégration du produit local. C’est ce qu’a souligné M. Zeghdar, hier, dans ses déclarations à l’ouverture du Salon ALGEST, assurant que «l’activité de la sous-traitance, s’inscrit dans la politique du ministère qui vise à accroître sa contribution au PIB, actuellement de 6%, pour atteindre les 10 à 15%».
«Le développement de l’activité de la sous-traitance, permettrait la valorisation des compétences locales, la réduction des importations et la promotion de l’exportation», a-t-il ajouté.
Il a évoqué, au passage, le dossier de l’automobile et l’implantation prochaine de la première usine Fiat en Algérie qui devrait commercialiser son premier véhicule au plus tard décembre 2023, assurant que son objectif est «d’atteindre un taux d’intégration de 40%, dans les cinq années qui suivront la relance de l’industrie automobile».
La réussite de cette relance repose sur la conclusion de partenariats gagnants-gagnants et par la mobilisation des compétences nationales.
Le ministre a aussi souligné l’importance de recourir aux entreprises de sous-traitance industrielles, indispensable pour le développement du secteur. Il vise, dans ce sens, à développer sur deux axes principaux, à savoir, «la création d’une base de données des sous-traitants et l’intégration des compétences nationales dans le processus de la relance du secteur industriel. Le Salon ALGEST qui se tient du 14 au 17 novembre en cours, constitue une occasion pour nouer de nouveaux partenariats et de renforcer l’activité de la sous-traitance industrielle au niveau national, mais aussi pour aborder les entreprises arabes présentes lors de la Conférence du SMEX, clôturée hier. Une autre aubaine pour les entreprises algériennes pour discuter «business et coopération», mais aussi pour vendre leurs produits. Les participants à cet événement ont appelé à «créer une base de données sur les entreprises spécialisées dans l’accompagnement et l’encadrement des PME en Afrique et dans le Monde arabe».
L’Algérie et les pays du Maghreb, par exemple, pourraient, malgré un contexte économique international tendu, profiter des avantages qu’offrent les accords de coopération encourageant les investissements et le partenariat maghrébin et inter-arabe.
Samira Takharboucht