«Représenter mon pays, avoir les chances de porter ses couleurs»

Walid Gharnout :

Après six ans aux Girondins de Bordeaux, Walid Gharnout cherche aujourd’hui un nouveau challenge. De ses débuts à Pau à son amour pour l’Algérie en passant par son expérience bordelaise, il dit tout. Originaire de Pau, en Aquitaine, il commença à taper sur le cuir dès l’âge de 6 ans…

A 14 ans, il est détecté par les Girondins de Bordeaux «j’ai prolongé mon contrat de stagiaire pro et j’ai même été sélectionné en équipe d’Algérie U20». La suite ne lui a pas été favorable pour maintenir sa place avec les U20 algériens. Un seul motif a suffi pour qu’il se déconnecte. Il explique «le directeur sportif qui m’avait prolongé a démissionné. Il y a eu un changement de direction, j’ai eu beaucoup moins de temps de jeu. Aujourd’hui, je me retrouve sans club et je suis à la recherche d’une opportunité».

Ses performances
Dans cet entretien au journal le Onze Mondial il évoque ses rapports avec le cousin de sa mère, Ali Benarbia. Il dira à cet effet «ma mère me parle souvent de lui. Je ne suis pas directement en contact avec lui. Bien sûr, si je veux des conseils, je peux l’appeler. Je ne cherche pas spécialement à le contacter, mais si je le faisais, il me donnerait des conseils, c’est sûr. Mais on va dire que ce serait le dernier recours».
Ses performances, il en parle. Il dit être milieu offensif, un joueur technique avec une bonne maîtrise de balles sur les contrôles, les premiers crochets. Il n’a pas un grand gabarit. «Je suis conscient de mes qualités mais aussi de mes défauts, je sais que je ne suis pas un joueur costaud. J’ai le côté athlétique à bosser, notamment au niveau de la puissance».

Ses envies, ses choix et ses rêves : jouer en Equipe nationale. Dans cette interview où il évoque ses péripéties, ses envies, ses déceptions et ses choix, il parle de l’Algérie «l’avenir, as-tu déjà fait un choix de sélection ?»
L’Algérie. Quand j’ai été sélectionné avec les U20, toute ma famille était fière. C’était un moment indescriptible. C’est le pays de mes parents, ils sont nés là-bas, ils ont déménagé en France. Je rêve de les représenter plus tard. L’autre question concernant l’élimination des Verts en Coupe du monde, franchement, ça nous a fait mal. Dans les dernières minutes, comme ça… Mais voilà, c’est le foot. Il ne faut quand même pas oublier le parcours qu’on avait fait avant, où on était sur une grosse série d’invincibilité. Ce qui est arrivé, c’est passé. Maintenant, on va suivre.

Cette ferveur algérienne, comment tu l’as vécue en U20 ?
Quand on est arrivés à l’aéroport, il y avait du monde qui nous attendait. On a pris le bus, on a été escortés par la police jusqu’au centre d’entraînement. Là-bas, on s’est occupés de nous comme des pros. Le jour du match, il y avait plein de monde, plein de journalistes, comme si c’était un match des A. Avant le match, le coach nous avait montré des vidéos où on avait pu voir Riyad Mahrez, Ismaël Bennacer et Djamel Belmadi, qui nous ont fait passer un petit message. Ils étaient derrière nous, ils voulaient qu’on mouille le maillot. Ce sont des moments magiques quand tu vois un joueur comme Riyad Mahrez t’interpeller. Ce sont des instants gravés à vie. Le football, c’est un amour pur en Algérie, des grands-mères peuvent pleurer. Quand l’Algérie joue, tout le monde est au stade ou devant son poste de télé.

La CAN-2019 ?
J’étais au centre de formation. Mais je sais que dans ma ville, c’était la folie. Dans toute la France aussi. En Algérie, je n’en parle même pas. C’était fou, on en a parlé pendant plus d’un an.

Ses favoris pour le Mondial ?
Je verrais bien une finale entre l’équipe de France et le Brésil. Ça serait beau, ça serait magnifique pour le football.

Karim Benzema ?
C’est un exemple pour nous. Il est issu des quartiers, c’est un Maghrébin. C’est le meilleur joueur du monde cette année, il a fait une saison incroyable, j’étais super content qu’il gagne le Ballon d’or.

Quels sont tes rêves ? Que peut-on souhaiter à Walid Gharnout ?
Dans l’immédiat, retrouver un projet et ensuite faire une belle carrière. Essayer de représenter mon pays, l’Algérie, avoir les chances de porter ses couleurs. Je n’ai pas de club en tête, mais on rêve tous du Real Madrid. Je bosse pour retrouver un club. Mon rêve ultime reste tout de même de défendre les couleurs de mon pays. Quand j’y suis allé, c’était une sensation inexplicable.
Synthèse de H. Hichem