Voilà comment l’Algérie a été ciblée

La guerre de quatrième génération

Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’un simple coup médiatique mais beaucoup plus que ça, il s’agit d’un plan satanique visant la déstabilisation entière de toute une nation pour des dividendes géo-politiques et géo-stratégiques, «la guerre des communications», définie également et couramment par «la guerre de la 4e génération», qui est remplie de fausses informations, va s’étendre en 2023. Trier le vrai du faux est une nouvelle arme de guerre.

Depuis le début du mouvement populaire pacifique en février 2019 et pendant la longue période de la pandémie de Covid-19, mijoter par la situation explosive avec le pays voisin, le Maroc et depuis que l’Algérie s’est lancée dans la voie de la modernisation, les fausses informations visant la sécurité et la stabilité du pays ont battus tous les records, et le nombre des arrestations de personnes accusées de publication de fausses informations sont devenues plus nombreux. Cela fait, au total, trois ans que l’Algérie fait face à une vague sans précédente de propagandes, mensonges et fausses informations touchant presque l’ensemble de ses secteurs vitaux.
Des institutions étatiques ont été la cible privilégiée des déstabilisateurs, des secteurs sensibles à l’instar des hôpitaux et de la Justice n’ont pas été épargnés par la vague des mensonges et des «fake news» publiés presque chaque jour, sur les réseaux sociaux et suivis par des milliers d’internautes algériens. La guerre de la quatrième génération a également visé le monde sportif et celui de la culture, où des «fake news» avaient semé et provoqué à la fois le doute et la colère parmi la population. Des informations insidieuses sur les esprits capables de créer une confusion et un doute sur le vrai du faux, de démoraliser les personnes ciblées et d’influencer sur leur opinion.

La DGSN, première victime des fausses informations
Dès les premières semaines qui avaient suivies le début du grand mouvement populaire pacifique, le Hirak, la première cible des désinformateurs était la Police algérienne, la Direction générale de la Sûreté nationale. Tout le monde se souvient des fausses informations et des mensonges qui se sont abattues sur la prestigieuse institution de sécurité, tels que les faux manifestants éborgnés par des policiers violents à Alger ou encore les attaques électroniques visant à pirater le système interne numérique de la DGSN, ou encore plus les fausses informations sur la mort de plusieurs manifestants commis par des policiers. Une sale campagne de désinformation menée, voilà déjà trois années, contre la Polie algérienne, dont les auteurs sont de purs déstabilisateurs de la Nation, qui surgissent sur les réseaux sociaux pour jeter dans l’épave de fausses informations qui nuisent à la DGSN. Le grand professionnalisme jamais vu pareil dans le monde auquel la Police algérienne, la DGSN, s’est distinguée durant le Hirak en 2019 par rapport aux mouvements populaires qui se sont déroulés, à l’instar, dans de nombreux pays étrangers, semble déranger plusieurs parties inconnues, ici comme ailleurs.
Preuve à l’appui, en février 2019, voire depuis le début des marches pacifiques au pays, les désinformations ciblant, très particulièrement, la Sûreté nationale, se sont enchaînées afin de donner l’impression, à la société civile en ébullition, une mauvaise image de la Police algérienne et, surtout, de créer la discorde parmi les policiers. La bonne conduite des policiers face aux centaines de millions de manifestants à rendu les désinformateurs, nationaux et étrangers, dans tous leurs états. Ces derniers, et pour briser ce lien fort qui lie la DGSN aux citoyens, ont trouvé dans la désinformation leur nouvelle arme de destruction massive.
Après les fausses informations parlant de la mort d’un policier lors de la marche pacifique organisée à Alger, durant le 1er mars 2019, une autre rumeur, avait été publiée sur les réseaux sociaux, le 28 février 2019, selon laquelle une journaliste est décédée après son interpellation par les forces de l’ordre à Alger. Toutes ces fausses informations reliées sur les réseaux sociaux pendant le Hirak, avaient pour objectif de créer des émeutes et à partir de là, le désordre total de la sécurité et de la stabilité du pays. Faire plonger l’Algérie dans le chaos était l’un des objectifs essentiels des diffuseurs des fausses informations. La vague des mensonges visant la DGSN s’est poursuivie. Cette fois, les déstabilisateurs de la Nation avaient induits en erreur presque tous les médias locaux, en publiant en mars 2019, toujours sur les réseaux sociaux, une information selon laquelle une augmentation sur la grille des salaires des policiers leur a été octroyé. Très vite, la DGSN avait démenti, comme elle avait déjà fait dans des cas pareils, une désinformation pareille, à travers un communiqué.

Trier le faux du vrai,
la nouvelle arme de guerre
La fausse information est une arme de communication de destruction massive. Elle peut basculer les choses vers le pire jusqu’à même créer la division au sein même d’une société. Malheureusement, durant le Hirak du 22 février 2019 et pendant la pandémie du Coronavirus, les fausses informations et les manipulations se sont succédées sur l’Algérie, l’objectif des déstabilisateurs est de briser et neutraliser le modèle pacifique, intelligent et admirable à la fois du Hirak populaire algérien et semer le doute chez la population par rapport au vaccin contre la Covid-19. Les fausses informations se sont multipliées pas uniquement en Algérie mais dans le monde entier, touchant même le monde
sportif. C’est une nouvelle forme de guerre qui a vu le jour au début de l’année 2018, une période durant laquelle les services secrets du monde entier affûtaient leurs armes pour faire face à cette nouvelle forme de menace, qui peut souffler sur la sécurité et la stabilité de chaque pays.
Dans un rapport secret de la Direction générale de la sécurité extérieure, ce service de renseignement extérieur de la France depuis 1982, a décrypté ce que va réserver le monde extérieur en 2019, il sera, selon la DGSE, que jamais, autrement dit Volatile, «Un certain», Complexe et Ambiguë, comme le désigne l’acronyme repris du concept de référence chez les stratèges militaires américains.
Parmi les grandes préoccupations de la DGSE pour cette année, la situation politique en Algérie, là où les enjeux sont de tailles.
«Une réalité mondiale déjà bien difficile à comprendre et à prévoir», s’inquiète la DGSE. «Garder la tête froide et trier le vrai du faux «rétorque le service de renseignement extérieur français.
Telle est la nouvelle «arme de guerre» à laquelle la DGSE compte beaucoup pour mener à bien ses diverses missions à caractères d’informations stratégiques (politique, économique et sécuritaire) dans le monde et très particulièrement en Afrique. Ce sont donc les maîtres mots des maîtres espions pour 2019. Dans son édition datant du 24 janvier 2018 (N° 1093), l’hebdomadaire français spécialisé dans les renseignements stratégiques, intitulé le TTU, destinée uniquement à des abonnés très spéciaux, avait livré une information secrète s’agissant de l’Algérie, où la DGSE compte ne pas rater les dessous de la situation politique, économique et sécuritaire dans le plus grand pays en Afrique et dans le monde arabe.
La situation politique en Algérie est la plus énigmatique et la plus troublante et discrète à la fois, selon le rapport secret de la DGSE en 2018. Sur ce plan, la cartographie de «Mortier» (c’est le nom du boulevard où se trouve le siège de la DGSE), il y a «les pays qui n’ont pas su préparer leur succession, comme l’Algérie», expliquait cette lettre hebdomadaire. L’Algérie qui reste parmi les rares pays à ne pas céder de ce qu’on appelle le «Printemps arabe», est au centre des enjeux stratégiques non seulement en Afrique mais en la rive méditerranéenne et dans le monde arabo-
musulman.

D’horribles agressions contre des médecins, infirmiers, directeurs d’hôpitaux alimentées
par des «fake news »
Dès l’apparition en mars 2020 de la pandémie de la Covid-19 en Algérie, la corporation sanitaire du pays, la première vitrine à faire face au virus, avait été victime d’une campagne de mensonges sans précédent sur les réseaux sociaux. L’objectif des diffuseurs de fausses informations était de créer un
climat de panique, de colère et de protestation chez les citoyens et, de ce fait, ébranler la stabilité du pays. Ainsi, des médecins et infirmiers ont été agressés, des directeurs des hôpitaux ont été malmenés, des équipements médicaux ont été saccagés et même des patients ont été pris à partie, les hôpitaux sont devenus une cible de choix durant la pandémie de Covid-19, où les fausses informations avaient joué un rôle essentiel derrière ces dérapages. Des descentes calamiteuses d’individus armés de bâtons, prenant comme cible les CHU de Sidi Aissa dans la wilaya de M’Sila, à Parnet, Mustapha Pacha et Zemirli (Alger), à Oran et bien d’autres, avaient été déroulés en 2020 à partir des «fake news» diffusés sur les réseaux sociaux. Les plate-formes numériques diffusant des mensonges sur l’Algérie sont devenues très dangereuses sur la sécurité et la stabilité du pays. Un avis très vite partagé par les citoyens. Ces derniers ont été choqués en apprenant, sur leurs téléphones mobiles, chaque attaque commise contre des médecins. C’était le cas durant le 11 juillet de l’année 2020, lorsqu’un individu, acceptant mal le décès de son père par le Coronavirus, avait posté, comme vengeance, une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle il avait montré l’état dans lequel se trouvait l’hôpital de Sidi Aissa mais, en revanche, l’auteur de cette vidéo avait soigneusement préparé un scénario en montrant une autre image terrifiante celle d’un cadavre gisant à même le sol, ce qui est anormal.
Le même jour, c’est au niveau de la maternité Nefissa Hamoud à Husein Dey, qu’une autre vidéo postée le même jour sur les réseaux sociaux parlant d’un bébé sans vie gardé dans un sachet en plastique et abandonné dans un frigo. Cette vidéo avait fait le tour sur les réseaux sociaux créant une grande colère parmi les citoyens, dont certains avaient carrément envahis la maternité.
Cet autre coup monté lié à la propagande et à la guerre de la quatrième génération, visait à créer une situation de confusion et une colère parmi la population, car les déstabilisateurs savent très bien comment jouer sur les sentiments des Algériens. Ces deux faits horribles (celui de Sidi Aissa et d’Hussein Dey) avaient été simultanément postés le même jour sur les réseaux sociaux, ce qui indique clairement qu’il s’agit bien d’un complot. Malheureusement, les agressions et les mensonges contre les hôpitaux se sont multipliés ces dernières années, voire depuis l’apparition de la guerre des communications. Il faut remonter un peu dans le temps pour mieux comprendre comment cette nouvelle forme de guerre a pris pour cible le secteur de la santé. Durant la nuit du 25 au 26 août 2019 et suite à un «fake news» paru sur les réseaux sociaux, une vingtaine d’hommes cagoulés qui accompagnaient un patient blessé avaient investis le CHU de Constantine, où ils avaient tout saccagé sur leur passage. Même le service de chirurgie orthopédique et le bureau de la réception des urgences chirurgicales de l’établissement n’ont pas été épargnés.
Ce n’est pas tout, les agresseurs voulaient que leur malade blessé soit pris en charge en priorité. Les assaillants se sont dirigés vers les deux blocs opératoires, déjà occupés par deux malades avant de défoncer les portes des deux blocs, où ils se sont retrouvés face au personnel soignant et à deux malades, dont un inconscient. Des médecins et infirmiers avaient été violemment tabassés, tout ça à cause de fausses informations. Désemparé, le personnel a quitté les lieux, abandonnant les patients derrières eux. L’intervention des éléments des services de sécurité avait permis d’éviter le pire au personnel et aux malades. Les fausses informations peuvent provoquer des pires situations et des scénarios catastrophiques en l’absence d’une communication forte.
Par Sofiane Abi