L’affaire de corruption au Parlement européen complique la lutte contre la crise

Le scandale de corruption au Parlement européen rend difficile le travail de l’Union européenne pour lutter contre les effets des crises énergétique et économique, en affaiblissant la crédibilité de la communauté. C’est ce qu’a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, dans une interview accordée au média Politico, publiée hier. Le scandale «rend plus difficile ce à quoi nous prêtons attention. [Ce sont] les crises économique et énergétique qui affectent aujourd’hui la vie des citoyens européens», a-t-il fait savoir.
M. Michel a fait remarquer que l’UE devait «tirer les leçons» de ce qui s’était passé et élaborer un paquet de mesures visant à éviter des situations similaires à l’avenir et à «prévenir la corruption». Selon le président du Conseil européen, le scandale de corruption est «dommageable pour la crédibilité de l’Union européenne».
Le scandale de corruption au Parlement européen a éclaté le 9 décembre lorsque la police belge a effectué des dizaines de perquisitions à Bruxelles et arrêté quatre personnes dont la vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili. Le parquet belge a indiqué que toutes les personnes impliquées dans l’enquête «étaient soupçonnées d’avoir versé d’importantes sommes d’argent ou offert des cadeaux substantiels à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique pour influencer les décisions du Parlement européen». L’objectif était d’améliorer l’image du Qatar dans l’UE à la veille de la Coupe du monde de 2022. Selon les médias belges, les perquisitions ont permis de découvrir et de saisir environ 2 millions d’euros en espèces. Les enquêteurs estiment que des fonctionnaires européens ont diffusé des évaluations positives de la situation au Qatar, en passant sous silence les violations des droits de l’Homme dans le pays.