« Le made in Algeria » poursuit la conquête du marché africain

La manifestation de l’Assihar, le carrefour de l’économie et du tourisme

Le Gouvernement a relevé à mainte reprises l’importance d’intensifier l’organisation des manifestations économiques et touristiques pour promouvoir la destination Algérie et attirer des investisseurs. L’objectif principal est, particulièrement, de promouvoir le produit local, attirer des investisseurs et encourager les exportations hors-hydrocarbures au niveau régional et continental. Pour atteindre cet objectif, l’Algérie a mis en place une stratégie de promotion et de facilitation d’investissement. Lors de l’inauguration, avant-hier, de la 36e édition de la manifestation économique internationale « Assihar », à Tamanrasset, zone frontalière, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a souligné l’importance de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) dans la réalisation de l’intégration économique de l’Afrique, affirmant l’engagement de l’Etat à améliorer l’écosystème des affaires Afrique pour drainer davantage d’investisseurs étrangers.
Ce carrefour commercial africain offre de grandes opportunités à l’Algérie et à ses partenaires « avec une croissance économique de plus de 3.000 milliards de dollars », a déclaré le ministre, lors de l’ouverture de cet incontournable rendez-vous économique qui se tient dans une conjoncture économique exceptionnelle.
La consommation du produit algérien au niveau national et africain se renforce davantage, et ce, grâce à la politique nationale de développement et la diversification de la production nationale, hors-hydrocarbures.
Les exportations du pays jusqu’à la fin du mois de novembre ont dépassé, selon le ministre, les 6,5 milliards de dollars, et devraient atteindre les 7 milliards USD d’ici la fin de l’année 2022. L’Algérie a réussi en un temps record à relancer son secteur industriel et à développer son commerce régional et intercontinental, ce qui a lui a permis aussi de réduire drastiquement sa facture d’importation et de maintenir une balance commerciale excédentaire, en dépit de l’instabilité des marchés extérieurs. Le made « in Algeria » se commercialise et s’exporte aux quatre coins du continent et gagne en valeur. L’Algérie accompagne sa stratégie commerciale et de production par des projets structurants et met en place un arsenal juridique amélioré pour faciliter les exportations et aider les exportateurs dont le nombre actuellement dépasse les 5.490.
« La manifestation de l’Assihar constitue un carrefour pour l’échange et la coopération économique régionale mais aussi une opportunité pour renforcer et valoriser les capacités productives réalisées dans divers domaines et jeter les ponts en vue d’un échange commercial gagnant-
gagnant », a déclaré, ce jour le ministre.
La création des zones-franches au niveau des régions frontalières faciliterait la circulation des marchandises et accorderait d’importants avantages aux investisseurs ainsi promouvoir des accords commerciaux préférentiels. La route transsaharienne, baptisée « La route de l’Unité africaine », sera bientôt achevée. Cette route interafricaine de plus de 4.500 km relie sept pays africains, notamment, l’Algérie, le Mali, le Niger, le Tchad, le Nigeria, la Tunisie et la Mauritanie. Cette route rapprochera les pays africains et dopera les échanges commerciaux à l’intérieur du continent, trop dépendants de l’étranger. L’Algérie vise à réaliser l’intégration continentale et créer une véritable croissance inclusive. Un projet qui intéresse les gouvernements africains qui cherchent à lutter contre les crises économiques, financières, sécuritaires, climatiques et sanitaires qui frappent constamment le continent, en privilégiant les partenariats stratégiques.
L’Algérie œuvre dans ce sens et ne cesse de réitérer son engagement en faveur de la paix et de l’intégration économique en Afrique. Cette collaboration se construit progressivement. Le Secrétaire général du ministère du Commerce du Niger et des membres du corps diplomatique du Mali, du Niger, du Tchad, de la Mauritanie et du Burkina Faso étaient présents à l’ouverture de la manifestation « Assihar », avant-hier. Une occasion pour découvrir un plus large éventail des produits locaux et pour discuter des mécanismes de développement des accords commerciaux entre les différentes parties.
« Cette manifestation qui est d’une grande importance pour l’Algérie et les pays africains voisins, consacre la stratégie de l’Etat visant à accélérer le développement économique dans le cadre des efforts consentis pour la diversification des revenus du pays », a indiqué M. Rezig, mettant en avant les avantages qu’offre la nouvelle loi sur l’investissement. Il a évoqué, dans ce cadre, le projet de création « de zones libres au niveau des wilayas frontalières pour s’ériger en région de dimensions africaines à Debdeb et Tindouf mais aussi sur les frontières maliennes et nigériennes ce qui contribuera à « la relance d’une dynamique économique et commerciale entre les wilayas frontalières et les pays voisins tout en réalisant l’intégrité économique dans la région ».
L’événement de l’Assihar durera une quinzaine de jours (du 23 décembre 2022 au 6 janvier 2023) et accueille de nombreux exposants et des opérateurs économiques issus de l’Algérie et des pays voisins. Le temps qu’il faut pour renouer de nouveaux accords commerciaux.
Samira Takharboucht