Inédit, l’Algérie en route vers « la monnaie numérique «

Ouverture du capital de deux banques publiques au privé en 2023

« L’Algérie procèdera à l’ouverture du capital d’au moins deux banques publiques au privé durant l’année 2023 », a déclaré, hier, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, à Alger, dans une allocution prononcée à l’ouverture des travaux de la conférence sur les défis futurs des banques centrales, organisée à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de la Banque d’Algérie.

Il a assuré que l’Etat vise sur le long terme la généralisation et la modernisation des paiements en ligne et la réduction, par conséquent, de l’utilisation de l’argent comptant. Ceci offre sécurité et rapidité aux clients, mais signifie aussi la disparition de l’espèce et l’adoption d’une monnaie électronique. Cette idée en en pleine maturation, selon le chef du Gouvernement, qui a annoncé, à l’occasion, l’intention de l’Algérie d’émettre sa propre « monnaie numérique algérienne ». C’est en perspective.
« Parmi les ateliers les plus importants ouverts à la Banque d’Algérie, il convient de citer l’atelier de numérisation des paiements, et cherchant à adopter la forme numérique de la monnaie qu’elle va développer, émettre, gérer et contrôler, sous le nom de le dinar numérique algérien», a précisé M. Benabderrahmane, en mettant en avant le rôle essentiel de la Banque d’Algérie dans la réussite de la révolution numérique du secteur bancaire.
Il a souligné, également, son rôle essentiel en matière de gestion et de garantie de la stabilité financière et économique du pays, ainsi que ses interventions, durant la période de la crise de liquidité et de l’inflation (tempête pandémique Covid-19), pour contrôler le marché et renforcer la valeur de la monnaie nationale, le dinar, un des symboles de la souveraineté nationale et faire respecter des exigences réglementaires par les banques commerciales.
Le secteur bancaire algérien est devenu ces dernières années au cœur de la dynamique économique du pays, qui s’apprête à redessiner un nouveau modèle financier. Encourager le développement des nouvelles technologies et augmenter la réception de l’innovation. La transformation digitale du secteur bancaire national est l’axe principal de la réforme financière entreprise par l’Etat et qui préconise la modernisation et la sécurisation du réseau bancaire. Le processus de refonte du secteur bancaire est déjà en cours au niveau des banques nationales qui s’efforcent à adapter leurs systèmes d’information et profiter des mutations du marché financier pour se transformer et rester concurrentielles et sécuriser leurs services clients. L’intégration des technologies financières dans la vie quotidienne de la banque algérienne est désormais inévitable pour trouver place sur le marché financier international. Le secteur sera renforcé par de nouveaux textes réglementaires et juridiques.
La question de la numérisation de la monnaie nationale a été, également, soulevée lors de cette conférence, par le Premier ministre. La monnaie électronique est en plein essor au niveau mondial, désormais adoptée par de nombreux pays. L’Algérie veut profiter de cet élan pour créer « un dinar numérique algérien ». « La démarche de la Banque d’Algérie d’adopter une monnaie numérique nationale sous le nom de ‘’dinar numérique algérien’’, dans le cadre de la numérisation des paiements », a indiqué le chef du Gouvernement, ceci devrait aussi renforcer la présence des banques algériennes à l’étranger, à l’avenir, dans l’objectif principal de réduire les distances et accompagner les opérateurs économiques algériens à l’extérieur du pays.
Il est prévu, dans cette perspective, « l’ouverture de succursales bancaires algériennes dans plusieurs pays arabes en coordination avec le Fonds monétaire arabe », a indiqué le chef du Gouvernement, qui a relevé l’importance de cette conférence à laquelle ont pris part « des responsables de banques centrales de Tunisie, de Palestine, de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ainsi que des représentants du Fonds monétaire arabe, abordera notamment les mutations et les défis de la politique monétaire, la supervision bancaire, ainsi que la digitalisation au service de l’inclusion financière », selon l’Agence officielle (APS).
C’était aussi l’occasion pour mettre en avant « les principales étapes qu’a connues la Banque d’Algérie depuis sa création le 13 décembre 1962 et qui a accompagné toutes les mutations économiques et financières de l’Algérie jusqu’à aujourd’hui ».
Samira Takharboucht