Interview du Président Tebboune au journal Le Figaro

Relations algéro-françaises

? Dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro, le Président Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur les relations algéro-
françaises et sur une série d’autres questions concernant la politique extérieure de l’Algérie. A cette occasion, il a annoncé à l’occasion qu’il se rendrait en France en 2023, en visite d’Etat. Interrogé sur l’organisation d’un éventuel match amical de football entre les sélections nationales des deux pays, le président de la République a affirmé qu’il «souhaite, bien sûr, que ce match ait lieu et pourrait se tenir en Algérie». Il a souligné qu’«il est urgent d’ouvrir une nouvelle ère des relations bilatérales entre l’Algérie et la France. Plus de 60 ans après la guerre, il faut passer à autre chose». Il a ainsi estimé que «la France doit se libérer de son complexe de colonisateur et l’Algérie de son complexe de colonisé. L’Algérie est une puissance africaine qui ne ressemble plus du tout à ce qu’elle était en 1962».

Au sujet des essais nucléaires effectués par la France coloniale dans la région du Sud algérien, le Président Tebboune a «demandé que la France nettoie les sites de ces essais, vers Reggane et Tamanrasset, où la pollution est énorme», faisant part de son «souhait qu’elle prenne en charge les soins médicaux dont ont besoin les personnes sur place». Répondant à une question sur «le rétablissement du flux habituel des visas par la France», le président de la République a rappelé que «la circulation des personnes entre nos deux pays a été réglée par les Accords d’Evian de 1962 et l’Accord de 1968». Sur l’instabilité dans la bande sahélienne, le Président Tebboune a fait observer que «la dislocation de la Libye a facilité le transfert d’armes lourdes» dans cette région, affirmant à cet effet que «le règlement de la situation sur place passe évidemment par l’Algérie». Dans le même sillage et s’exprimant sur la crise en Ukraine, le Président Tebboune a affirmé : «Je n’approuve, ni ne condamne l’opération russe en Ukraine».

L’Algérie est un pays non-aligné, et je tiens au respect de cette philosophie. Notre pays est né pour être libre». Faisant un parallèle avec ce qui se passe de par le monde, le président de la République a indiqué qu’«il serait bon que l’ONU ne condamne pas uniquement les annexions qui ont lieu en Europe», avant de s’interroger sur l’annexion du Golan par l’entité sioniste ou du Sahara occidental par le Maroc. Pour le Président Tebboune, la crise avec le Maroc est liée à «une accumulation de problèmes depuis 1963». «Nous avons rompu pour ne pas faire la guerre, et aucun pays ne peut se poser en médiateur entre nous», a-t-il souligné.
L. A.