La richesse linguistique africaine au cœur du CHAN

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La 7e édition du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN-2023), organisée en Algérie du 13 janvier au 4 février, a été l’occasion d’étaler toute la richesse culturelle et linguistique africaine, avec la présence de 17 équipes, représentant 17 modes de vie bien différents, symboles de cette richesse de ce beau continent. Parlez-vous, wolof, lingala, pidgin ou encore maîtrisez-vous le douala ? Etes-vous plutôt boubou maure, kente ou shemma ? On vous laisse le choix, les goûts et les couleurs cela ne se discute pas ! Surtout quand ces derniers sont dignement représentés lors du rendez-vous d’Algérie. L’équipe de Madagascar, le Baréa, est d’une élégance sans nom. Toujours en course pour la victoire finale, les hommes du coach Romuald sont soutenus par les cris de leurs supporters : «Nanao izany izahay, nandresy izahay !», ce qui se traduit par «on a réussi, on a gagné !» Un slogan d’une belle assonance que seule le malagache, la langue véhiculaire de la Grande Ile, est prête à nous offrir. Autre demi-finaliste, le Sénégal. Son sélectionneur Pape Thiaw s’est donné de la voix. Il n’est pas rare de l’entendre encourager ses poulains en wolof. Cette langue est maîtrisée par la plupart des Sénégalais. La République Démocratique du Congo (RDC) ne réussira pas la passe de trois. Eliminés dès la phase de poule, les Kino-Congolais sont un peuple expressif, que cela soit dans la gestuelle ou dans les paroles. Parfois, les deux en même temps. Versés dans le groupe dit de la mort, aux côtés du Sénégal, la Côte d’Ivoire et de l’Ouganda, les joueurs de la RD Congo ont dû utiliser le lingala pour communiquer lors des matches. Cette langue est popularisée dans le monde entier grâce à des musiciens congolais comme Koffi Olomidé, Dadju, Maître Gims ou encore le regretté Papa Wemba. La RD Congo n’a pas atteint le stade des matches à élimination directe mais elle a transmis un peu de lingala à la multitude de personnes désireuses d’apprendre aux accents toniques chaleureux. Quart de finaliste, la Côte d’Ivoire est un pays qui compte plus de 27 millions d’habitants, dont 300 000 personnes parlent le guere. L’entraîneur Soualiho Haidara a parfois hurlé des instructions à ses protégés en utilisant le «guere». La culture de chaque pays participant a été mise en avant par l’art, la langue, la musique et la mode.