Révolution du solaire, l’Etat passe à la vitesse supérieure

Réglementation, investissements et coopération accélérée dans le renouvelable

L’Algérie a résolument fait le choix de diversifier ses ressources et production énergétique en accordant un intérêt particulier à la transition énergétique, profitant de son potentiel solaire. L’Etat compte profiter du contexte actuel (crise énergétique mondiale) qui a favorisé l’accélération du développement du renouvelable pour mettre en œuvre sa stratégie et ainsi renforcer sa production dans d’énergie solaire.

Le pays a une capacité de production du renouvelable très importante et vise, donc, l’exploitation de son potentiel solaire et dispose de tous les atouts et moyens nécessaires pour relever son pari de production de l’énergie solaire et de l’hydrogène vert. C’est ce qu’a affirmé, hier, le Commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, Noureddine Yassaa, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale, Chaîne I.
Pour lui, la révolution solaire a commencé. L’enjeu sera, selon lui, d’accélérer la fabrication, locale, des panneaux photovoltaïque, assurant que ce «secteur connaîtra une véritable dynamique au cours de cette année «. L’activité de montage et d’installation des photovoltaïques a le vent en poupe et intéresse les entreprises nationales et étrangères souhaitant «investir dans le secteur du renouvelable, notamment, dans la production des panneaux solaires».
L’utilisation des nouvelles technologies dans ce secteur permettra, selon lui, d’augmenter et de diversifier la production énergétique et, notamment, à réduire la consommation interne du gaz naturel afin de réorienter l’excédent vers l’exportation. Il a évoqué l’éventuelle création, dans le contexte actuel, de nouvelles petites et moyennes entreprises dans le domaine de l’énergie, profitant du cadre financier et réglementaire incitatif mis en œuvre par les autorités pour encourager les jeunes initiatives.
«Nous avons lancé des projets pilotes avec les autorités locales pour tester des solutions énergétiques visant à encourager une consommation intelligente et rationnelle de l’énergie», a-t-il indiqué, estimant que le défi actuellement est d’accélérer et généraliser ces modèles de consommation intelligents au niveau national. Il a souligné, également, l’importance de développer des solutions et des techniques innovantes pour accélérer la transformation de l’électricité renouvelable en hydrogène vert avec des partenaires allemands et italiens. Pour encourager la diversification énergétique, l’Algérie vise, sur le long terme, collaborer avec l’expertise étrangère pour accéder aux technologies avancées pour assurer la sécurité énergétique. Un texte de loi est en cours d’élaboration relatif à la production et à la transition énergétique, a fait savoir l’intervenant, et ce, en plus des sessions de formations de cadre dans le domaine de l’hydrogène vert. Il a évoqué, également, le lancement des projets pilotes d’une capacité de production allant «jusqu’à 50 mégawatts».
«En 2022, la capacité de production d’énergie solaire en Algérie avait atteint 540 mégawatts», a rappelé, M. Yassaa, mettant en avant les efforts de l’Etat dans le développement du renouvelable et l’accélération de la transition énergétique et de la rationalisation de la consommation. Les engagements aussi pris par la compagnie nationale des hydrocarbures, la Sonatrach qui «prévoit d’investir un milliard de dollars dans les efforts de décarbonation, dans le photovoltaïque et l’hydrogène vert». L’Algérie ambitionne de réaliser un projet de 15.000 MW d’énergie renouvelable, soit le deuxième projet phare dans le domaine après celui de Solar 1.000, dont l’appel d’offres a été lancé en décembre 2021.
Dans la même dynamique, il y a quelques jours plus tôt, le Conseiller du P-dg de Sonelgaz, Yacine Réda Rédouane, a déclaré, que «le groupe a été chargé officiellement par les pouvoirs publics de réaliser 15.000 mégawatts en énergies renouvelables et qu’un appel d’offres national et international sera lancé avant la fin du premier trimestre 2023 pour réaliser 2.000 MW d’EnR comme première phase».
L’Algérie vise le développement du mix-énergétique et le renforcement de sa production du renouvelable, à des coûts abordables et très compétitifs. La Sonatrach prévoit, en partenariat avec le groupe énergétique sud-africain Sasol, produire de l’hydrogène vert en Italie. La compagnie est déterminée à diversifier sa production énergétique dans l’objectif est d’exporter l’excédent vers les marchés régionaux et européens.
Samira Takharboucht