Le pétrole flambe à 86 dollars, la Russie réduit sa production

L’Opep+ approuve la décision d’une baisse de 500 000 b/j dès mars

Le prix du pétrole connaît un fort rebond ces derniers jours, soutenu par la crainte de resserrement drastique de l’offre, suite à la décision de la Russie de couper volontairement dans sa production dès le mois de mars prochain, en représailles à l’embargo occidental sur son pétrole brut et ses produits pétroliers raffinés et le plafonnement de leurs prix, entré en vigueur depuis le 5 février en cours. Cette décision a fait décoller les cours de l’or noir qui ont atteint plus de 86 dollars le baril, à la clôture de la séance hebdomadaire du marché pétrolier.
Cette ascension devrait se poursuivre, notamment, avec la fermeté des pays membres du groupe informel Opep+ de maintenir sa décision de réduction de production de 2 millions de barils par jour pour soutenir les prix du marché. La Russie est l’un des membres les plus influents de ce groupe aux côtés de l’Arabie saoudite qui a, également, mis en garde les 27 pays membres de l’Union européenne (UE) sur l’impact du plafonnement des prix du pétrole russe et l’interdiction de son importation par voie maritime. Quelques jours après l’application de cette décision, la Russie riposte et risque de bouleverser à nouveau le marché pétrolier.
« La Russie va réduire volontairement sa production de 500.000 barils par jour en mars, soit environ 5% de sa production quotidienne », a déclaré le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, repris par les agences de presse russes et les médias étrangers.
Cette décision représente une opportunité pour les autres pays producteurs de l’or noir afin de vendre plus de pétrole aux pays européens, tandis que la Russie se concentre sur le marché asiatique. L’Inde et la Chine ont déjà importé un important volume du pétrole russe, à des prix moins chers. Pour rappel, l’Occident a plafonné les prix du pétrole russe à 60 dollars, ce qui a provoqué la colère de la Russie. D’où sa démarche de réduire sa production quotidienne de 500 000 b/j. Pour certains experts, cette décision démontre la faiblesse de la Russie qui perd son influence sur le marché pétrolier et qui cherche à garder la main, difficilement.
Cependant les cours du pétrole et des produits énergétiques flambent et risquent de paralyser l’économie des pays industrialisés et provoquer des tensions sociales. De plus, la Russie a discuté avant l’annonce de cette décision avec ses partenaires saoudiens et autres membres de l’Opep+ qui semblent avoir approuvé sa démarche. Ceci signifie aussi que l’Opep+ ne renonce pas à sa stratégie de production, donc ne pourra pas compenser la baisse des importations russes. L’évidence est que les prix vont remonter sans l’intervention des pays membres de l’Opep+. L’Alliance ne risque rien et préfère voir les prix osciller entre 90 et 100 dollars. Les cours de l’or noir sont actuellement à un niveau inférieur à ceux d’il y a un an. L’objectif des pays producteurs est de maintenir la stabilité du marché et encourager la hausse des cours.
Samira Tk