«L’utilisation des eaux usées traitées dans l’agriculture permettra de fournir 1,2 milliard m3 d’eau par an»

Lakhdar Rekhroukh, ministre des Travaux publics et de l’hydraulique :

L’utilisation des eaux usées traitées dans l’agriculture permettra de fournir 1,2 milliard de mètres cubes (m3) d’eau d’ici 2030, a indiqué avant-hier le ministre des Travaux publics, de l’hydraulique et des infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh. A cet égard, il a précisé que son secteur «s’emploie à développer la réutilisation des eaux usées traitées par les stations d’épuration grâce à des technologies modernes, avec l’introduction du traitement tertiaire des eaux usées, qui garantit leur réutilisation à des fins agricoles et dans les périmètres et espaces adjacents à ces stations dans toutes les régions du pays».
En effet, il s’agit, par cette démarche, d’assurer des ressources hydriques supplémentaires au profit du secteur agricole, réduisant ainsi la pression sur les eaux souterraines et les eaux de surface, impactées par la faible pluviométrie, a-t-il expliqué lors intervention aux assises nationales de l’agriculture, placées sous le thème : «Agriculture : pour une sécurité alimentaire durable».
Et de rappeler, dans ce cadre, le programme de réalisation de 14 nouvelles stations de dessalement d’eau de mer à l’horizon 2030, compte tenu de la baisse du niveau des barrages, qui a impacté l’approvisionnement des citoyens en eau potable et réduit les quantités destinées à l’irrigation agricole. Globalement, le secteur des Ressource en eau assure 7 milliards m3 d’eau par an, destinés à couvrir les besoins du secteur agricole, ce qui représente 70% de la production nationale.
Quarante-cinq (45) grands périmètres d’irrigation bénéficiant principalement des grands barrages ont également été réalisés, et qui sont actuellement exploités sur une superficie globale de plus de 280.000 hectares répartis sur 35 wilayas et gérés par l’Office national d’irrigation et de drainage (ONID).
Selon M. Rekhroukh, il est procédé actuellement à l’extension et à l’aménagement d’autres périmètres d’irrigation en fonction de la disponibilité des ressources financières. S’agissant de la réalisation des forages, le secteur a mis en place de nouveaux mécanismes permettant de faciliter l’octroi d’autorisations de réalisation de forages à travers des procédures administratives et des instructions pour accélérer le traitement des demandes. Ce qui a donné lieu à l’augmentation du nombre des autorisations octroyées durant la période allant de 2020 à 2022, en passant de 5.300 à 23.100 autorisations, et ce, sous la supervision de l’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH), après leur examen par le guichet unique au niveau de chaque wilaya.
Ainsi, le secteur recense plus de 255.000 forages dédiés à l’irrigation agricole, ce qui constitue «une preuve solide de l’effort déployé par le secteur en vue de la promotion de cette filière», a soutenu le ministre qui a plaidé, dans ce sens, pour la préservation des potentialités du pays en termes d’eaux souterraines et à leur protection contre la surexploitation. M. Rekhroukh a fait état du lancement d’une opération de recensement de tous les forages qui se trouvent à travers le pays, et ce, poursuit-il «pour une meilleure maîtrise de cette ressource et afin d’avoir une idée claire des quantités exploitées annuellement, outre la mise en place d’un plan judicieux pour une exploitation rationnelle garantissant son renouvellement et sa préservation pour les prochaines générations».
Manel Z.